Un monument de l’automobile française, voila comment présenter rapidement la Peugeot 205 GTI. Cette voiture est l’une des rares qui marquent leur nom au panthéon de l’automobile française, au même titre que les Renault 8 Gordini ou la Citroën 2CV. En effet, la 205 Gti a marqué toute une génération de conducteurs et a participé à sa façon au sauvetage de Peugeot… Bref, cap sur la reine des GTI !
Quand Volkswagen présente la Golf GTI en 1975, la marque allemande ne pensait pas lancer un succès commercial et initier un créneau sur lequel la plupart des marques allaient se lancer. Preuve en est, Volkswagen pensait que seules 5.000 Golf GTI seraient vendues sur le cycle de vie du produit… Il en fut finalement commercialisé un peu moins d’un demi million d’unités. Un succès qui aiguise l’appétit des concurrents, parmi lesquels Peugeot…
Chez Peugeot, le début des années 1980 est peu glorieux, le lion a du mal à digérer les acquisitions de Citroën et Chrysler Europe, celui qui est alors le quatrième constructeur mondial n’arrive pas à envisager l’avenir sereinement. Heureusement, Peugeot prépare une nouvelle voiture et mise tout sur cette dernière : la 205. Et la marque met toutes ses chances de son côté, la 205 est présentée en Février 1983 en même temps que la 205 Turbo 16 qui a pour seule vocation de s’illustrer en rallye dans le fameux groupe B.
Aussi, Peugeot avait dès l’origine envisager de décliner la 205 en une version sportive copiée sur la Golf GTI, avec là encore l’ambition de détrôner la reine. Ceci explique la rapidité d’exécution du projet, dès l’été 1983, les premiers prototypes de 205 GTI effectuent déjà une batterie d’essais. Tout au long du second semestre 1983, la 205 GTI s’affine, Peugeot ne veut en aucun cas louper son lancement.
La Peugeot 205 Gti est finalement commercialisée à partir du 1er Mars 1984, la 205 GTI, c’est avant tout un look spécifique : disponible qu’en version trois portes, jantes en aluminium inspirées de la 205 T16, élargisseurs d’ailes en plastique, liseré rouge sur les pare-chocs et baguettes latérales de protection, phares additionnels dans le pare-chocs avant, mentions « GTI » et « 1.6 » sur les garnitures de custode… Au final, l’extérieur de la Peugeot 205 GTI tend à rendre désuet celui de la Golf. Quant à l’habitacle, Peugeot équipe le tableau de bord de compteurs en tous genre, de fauteuils baquets en tissus et d’une moquette rouge qui tapisse l’intérieur, le tout donnant le meilleur effet auprès de la clientèle.
La voiture s’équipe aussi de trains roulants spécifiques, un amortissement de haut niveau et n’affiche que 880kg sur la balance au final. Pour mouvoir tout ça, la Peugeot 205 GTI s’équipe initialement du bloc XU5 de 1.580cm3, un moteur alimenté par une injection Bosch, portant sa puissance à 105Cv. Accolé à une boite à cinq rapports, la 205 GTI affiche un 193km/h en vitesse de pointe, 9,5 secondes pour le 0-100km/h.
En 1985, Renault arrive sur le créneau des Gti avec sa Super 5 GT Turbo, les performances de la voiture dépassent celles de la 205 GTI. Peugeot réplique dans un premier temps avec le kit PTS proposé à partir de Février 1985, il permettait de porter la puissance à 125Cv. La course à la puissance commençait à peine, en Mars 1986, Peugeot offre une option portant 205 GTI 1.6 à 115Cv, laquelle connait un tel succès qu’il devient modèle de base à partir de décembre, faisant disparaître la 205 GTI 1.6 105Cv.
Surtout, l’année 1986 voit apparaître la Peugeot 205 GTI 1.9 avec un moteur déjà utilisé sur la Citroën BX 19 GT ou encore la Peugeot 305 GTX. Présentée le 22 Septembre, elle est commercialisée le 5 décembre de la même année. Avec ses 130Cv, la voiture atteint 205km/h en vitesse maximale, effectue le 0-100km/h en 8,2 secondes et court le kilomètre départ arrêté en 29,3 secondes. La 205 GTI 1.9 devient ainsi la reine de son segment, son comportement routier est plus pointu et nécessite un certain savoir-faire pour exploiter le potentiel de la voiture !
Durant quelques années, la Peugeot 205 GTI se décline en deux versions, 1.6 et 1.9, quelques petites différences permettent de distinguer les deux modèles (taille des jantes, freinage, sellerie spécifique…). L’engouement pour les petites sportives est tel que Peugeot sort une nouvelle version sportive de la 205 en 1988 : la 205 Rallye. Rien à voir avec une GTI, celle-ci offre avant tout un prix réduit. Quant à la GTI, elle évolue vers plus de luxe : tableau de bord gris, volant gainé de cuir, nouvel aileron et nouveau dessin des rétroviseurs…
En 1990, un second relyfting voit apparaître des clignotants blancs et des feux arrières redessinés, et la série limitée Griffe apparaît cette année là, elle fut la seule commercialisée en France sur la base de la 205 GTI. C’est aussi à cette époque qu’apparaissent de nouvelles teintes dans le nuancier avec un bleu Miami. En option, le client pouvait opter entre autre pour une direction assistée ou l’anti blocage des roues.
En 1992, les longues-portées et les feux avants passent du jaune au blanc pour répondre aux normes européennes, puis en 1993, c’est désormais au catalyseur d’être monté sur la voiture, ce qui engendre des pertes de puissance. La 205 GTI 1.9 ne développe plus que 122Cv, quant à la Peugeot 205 GTI 1.6, Peugeot n’ose même pas lui octroyer un catalyseur, marquant alors la fin de cette version. Et hélas, le catalyseur fut fatal à la 205 Gti dont la production cesse le 31 Janvier 1994 après un total de 294.514 exemplaires produits.