Opel a toujours été un constructeur d’automobiles sans charme particulier, le constructeur allemand est cependant reconnu pour la fiabilité de ces productions. Toutefois, Opel est la propriété de l’américain General Motors qui va impulser une nouvelle dynamique basée sur le sport avec au sommet la GT.
Dans les années 1960, la gamme Opel se résume à des berlines dont le style extérieur était sans saveur particulière, si ce n’est celui de rappeler la rigueur germanique, la fiabilité. Dès 1962, General Motors s’intéresse à la situation d’Opel et y dépêche un designer qui a pour mission de créer des prototypes pour dynamiser l’image de la marque germanique. « Experimental GT » est ainsi présenté au salon de Francfort 1965 et préfigure la ligne de la future GT, si ce concept-car a su plaire au public, Opel n’est pas tenté par une production d’un tel véhicule.
C’est finalement une étude de marché très poussée qui fit changer la position des hauts dirigeants d’Opel, couplé à une étude technique qui démontre la possibilité de produire en série un tel véhicule et de le réaliser sur la base de la Kadett. C’est ainsi que démarre l’étude de la future Opel GT, le constructeur allemand apprend à réaliser une voiture de sport et réalise plusieurs prototypes pour tester l’emplacement du moteur, un pilote de Porsche est recruté pour effectuer des essais sur le Nurburgring.
Quant à la ligne de la voiture, la GT reprend les grandes lignes du concept de 1965 et s’inspire des développements de la Chevrolet Corvette C3 qui était en cours aux Etats-Unis. Si les deux modèles sont présentés quasiment en même temps, les véhicules sont très similaires et démontrent un développement conjoint entre les deux modèles, du moins sur la ligne et l’esprit de la voiture, car on le verra, ce ne sera pas la même sur le plan mécanique.
Sur la carrosserie, Opel réalise un travail sur l’aérodynamique pour donner une ligne fluide, qui s’équipe aussi de phare escamotables afin de répondre aux normes américaines sur la hauteur minimale des phares. Aussi, les feux ne sont pas escamotables à proprement parler, mais pivotants qui font l’originalité de la voiture, mais ce qui était nécessaire pour que les phares soient opérationnels en trois secondes comme l’exigeait, une fois encore, la législation américaine.
Aussi, la carrosserie de l’Opel GT était réalisée en France par le carrossier Chausson, l’assemblage était par la suite effectué chez Brissonneau et Lotz, un autre carrossier français qui effectuait la peinture, le montage de l’habitacle et de la sellerie. Mais l’assemblage final s’effectue dans l’usine Opel de Bochum en Allemagne de l’Ouest où l’Opel GT recevait sa mécanique.
Quant à l’habitacle, il offrait aux occupants une position très basse grâce à des fauteuils baquets que offrent un très bon maintien, une position développée avec l’aide de pilotes pour donner une véritable ambiance sportive à la voiture, complété par un volant à trois branches avec un contour recouvert de cuir. En revanche, la banquette arrière n’a de banquette que le nom et peut accueillir un éventuel passage de manière occasionnelle pour un très court trajet. Quant au côté sport, une nuée de cadrans permet au conducteur d’avoir un œil sur à peu près toutes les données de la mécanique : tour moteur, température d’eau et d’huile, vitesse, pression d’huile…
Et justement, parlons du moteur, il s’agit d’un quatre cylindres en ligne de 1900cm3 issue de l’Opel Rekord de 90Cv qui permettait une pointe vers les 185km/h. Aussi, au lancement de la voiture, Opel proposait un petit 1100 de 60cv mais peu convainquant, il ne sera que peu diffusé et ne fut même exporté en direction de la France.
Présentée à la fin de l’année 1968, l’Opel GT est présenté par GM comme l’un des évènements majeur d’Opel depuis la création de la marque. Et avec une ligne moderne en totale rupture avec la philosophie d’Opel, la voiture rencontre rapidement un succès sur l’ensemble des marchés où elle est écoulée. De plus, les prix étaient contenus, les performances au rendez-vous grâce à l’aide d’un poids de 940kg et l’image de fiabilité Opel faisait le reste.
Quant à la gamme, l’Opel GT 1100 disparaît rapidement avec un arrêt de la production en Septembre 1969 après 3.573 exemplaires. En mars 1971, la GT Junior commercialisée sous le nom GT/J prend la succession philosophique de la 1100, elle était une simple 1900 dépouillée : les chromes sont remplacés par du noir, quelques décorations adhésives viennent agrémenté cette version. Mais la GT/J n’aura pas le temps de prendre, elle fut commercialisée qu’une seule année et ne fut pas non plus exportée en France.
Petit à petit, Opel reprendra la production de la carrosserie de la GT dans ses propres usines, avant que le modèle ne cesse d’être fabriqué en 1973 après 103.463 unités. Autant le dire, il s’agit là d’un véritable succès pour un constructeur qui, d’une part, n’était pas spécialiste dans les voitures sportives, et qui d’autre part, n’avait pas l’image de voitures attirantes.