Au début des années 1950, le marché automobile ne connaissait pas la crise, la plupart des constructeurs essayaient de faire tourner leurs usines au mieux pour répondre à une demande de plus en plus importante. Et déjà, la concurrence fait rage entre les constructeurs, chacun affute ses armes pour avoir l’argument qui fait mouche sur le client. Chez Simca, on va s’intéresser aux records d’endurance pour démontrer la fiabilité et la vélocité de l’Aronde…
Simca est un constructeur français crée en 1934 par Fiat pour produire en France des voitures italiennes afin d’échapper aux droits de douanes dus à l’importation de voitures. Après guerre, les usines Simca n’ayant pas été bombardées, la production redémarre doucement avec les modèles d’avant-guerre, épaulés par la Simca 6 en 1947. Mais la véritable nouveauté de Simca arrive en 1951 avec l’Aronde, une petite berline développée en commun avec Fiat. L’Aronde est l’une des rares nouvelles voitures à arriver sur le marché automobile d’après guerre, un renouveau salué par de fortes ventes qui permettent à Simca d’engranger rapidement des bénéfices. Simca joue désormais dans la cour des grands avec Renault, Peugeot et Citroën.
Focus sur : la Simca Aronde
La Simca Aronde est une voiture populaire produite entre 1951 et 1963, lors de sa présentation, l’Aronde est l’une des rares nouveautés sur le marché automobile français et permet à Simca d’affirmer sa place de grand constructeur. Sa production se divise en trois générations : Aronde 9, Aronde 1300 et Aronde P60… [En savoir plus…]
La petite Aronde se retrouve rapidement concurrencée, déjà par la Peugeot 203 apparue avant elle. Pour se démarquer, il y a bien évidement la publicité traditionnelle par le biais de la presse papier, mais Simca ne s’en contente pas et souhaite marquer les esprits. Pour cela, la marque à l’hirondelle souhaite battre des records d’endurance pour démontrer la fiabilité de sa petite voiture. Il s’agit de parcourir une distance à une vitesse moyenne, Simca se fixe comme objectif de réaliser les 100.000km à 100 km/h de moyenne.
Peut-être avait-t-on encore en tête les exploits de Citroën qui avait réalisé, par l’intermédiaire des Huiles Yacco, plusieurs records de ce type avec la Rosalie, en roulant notamment sur 300.000km à plus de 93km/h de moyenne. L’exercice du record d’endurance n’est pas étrangère à Simca, puisque déjà avant guerre, une Simca 8 avait raflé quelques records d’endurance.
Les records d’endurance furent chapeauté par l’Automobile Club de France (ACF) qui désigne des commissaires qui prélèvent une Simca Aronde au hasard sur la chaine de production de l’usine Simca pour la confier à une équipe de pilotes. Ceci permet d’assurer au grand public que les Simca Aronde qui effectuent les records sont des modèles strictement de série. Cette opération fut renouvelée plusieurs fois par Simca afin de promouvoir la fiabilité de sa production, une première fois en 1952.
La tentative de 1952
La première tentative de record effectuée par Simca se déroule en Août 1952, une Simca Aronde 9 est prélevée dans l’usine Simca puis directement envoyée sur l’anneau de Montlhéry. La voiture y obtient cinq records internationaux, parmi lesquels les 25.000km couverts à la vitesse moyenne de 117,609km/h; ainsi que les 50.000km parcourus à la vitesse de 117,276km/h. Mais l’objectif des 100.000km n’est pas atteint en raison de la rupture d’un arbre de roue.
La tentative de 1953
Face au résultat en demi teinte de l’année 1952, Simca réitère cette opération de records d’endurance l’année suivante. Les commissaires de l’ACF prélèvent le 20 Juillet 1953 une Aronde sur la ligne de montage, celle-ci était destinée au concessionnaire Simca d’Evreux et fut donc immatriculée « 980 AU 27 ». La voiture fut conduite au circuit de Montlhéry et s’élance le 1er Août. Sa course s’arrête 49 jours plus tard, le 18 Septembre 1953 après avoir parcouru plus de 115.000km.
Au terme de ce long galop, la Simca Aronde remporte 37 records internationaux dans la classe des 1.500cm3. La voiture a parcouru les 115.000km à une vitesse moyenne de 104,07 km/h (arrêts compris) tout en consommant 9,67 litres au 100km. Après cette exploit, la voiture reçoit quelques décorations avec le slogan « 100.000km à 100 à l’heure » et fut exposée au salon de l’automobile de Paris qui ouvre ses portes au mois d’octobre qui suit.
La tentative de 1957
Trois ans après son dernier exploit, Simca veut à nouveau effectuer un record d’endurance pour prouver la fiabilité du nouveau moteur Flash, monté sur l’Aronde à partir de 1956. Même modus operandi, les commissaires de l’ACF prélèvent le 20 Mars 1957 une Simca Aronde (n° de série 538.080), il s’agissait d’une Elysée 1300 de couleur vert foncé. Cette voiture est aussitôt confiée au pilote Michel Gauthier ainsi qu’à son équipe, qui vont rouler sans discontinuer du 09 Avril au 16 Mai 1957 (14 heures), soit 38 jours au cours desquels 40.722 tours de l’anneau de Montlhéry sont effectués.
102.879,243km sont parcourus à la vitesse moyenne de 113km/h (arrêts compris), la voiture s’adjuge par la même occasion 14 records du monde et 28 records internationaux. Pour capitaliser sur ce succès, Simca sort dans les mois qui suivent une version plus puissante de l’Aronde, la Montlhéry et son moteur Flash Spécial de 57Cv; et l’ensemble des Aronde du millésime 1958 arborent un écusson « Record du monde » sur leur malle.
Simca habitué des records d’endurance
En 1960, c’est à nouveau avec une opération Records d’endurance que Simca prouve la fiabilité de sa berline Ariane. berline familiale, l’objectif est de couvrir 200.000km à la vitesse moyenne de 100km/h… [En savoir plus…]