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Renault Suprastella (1938-1939)

             Il fut un temps ou Renault était un véritable constructeur généraliste, avec une gamme allant de la voiture populaire jusqu’à la voiture de luxe. Sur ce segment, Renault n’avait rien à envier aux marques les plus luxueuses et proposait des berlines statutaires pour les plus riches. Pour cet article, c’est la dernière grande Renault que je vous propose de revisiter, la Suprastella… 

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                On ne le dira jamais assez, mais Louis Renault était un touche à tout, d’une part car  étant passionné de mécanique, il essayait de dupliquer le moteur à toutes les sauces, c’est ainsi qu’aux côtés des automobiles Renault, on a pu voir des camions, des machines agricoles, des trains, des moteurs d’avion porter le célèbre Losange. Et dans son activité automobile, Louis Renault met un point d’honneur à répondre à toutes les demandes, y compris celle des clients les plus riches.

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              C’est ainsi que la gamme Renault est chapeautée depuis 1908 par la 40CV  à moteur six cylindres (lire aussi : Renault 40CV), remplacée par la Reinastella et son huit cylindres en ligne à partir de 1928 (lire aussi : Renault Reinastella). Suite à la crise de 1929 et la faiblesse des ventes de voitures haut de gamme dans la première partie des années 1930, la Reinastella ne laissa pas de descendance directe lors de son arrêt en 1934, si ce n’est une Nervastella présente depuis 1928. Mais en 1938, une nouvelle Renault à huit cylindres apparait, la Suprastella.

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                 Lancée au printemps 1938, la Suprastella était présentée comme la Renault des dignitaires, ministres et autres patrons de grandes entreprises. Dans un premier temps, la Suprastella apparaît dans sa version ABM8, qui n’était qu’une Nerva Grand Sport relancée sous une autre dénomination après quelques semaines d’arrêt. Voiture haut de gamme oblige, la Nervastella est proposée en plusieurs variantes usines (coupé, spider, décapotable, coach, berline) mais le client pouvait également opter pour un châssis nu à faire habiller auprès d’un grand carrossier indépendant.

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                   Côté moteur, la Suprastella s’équipe d’un huit cylindres en ligne de 5.448cm3 développant 110CV, qui permettent aux 1.900kg de la voiture d’atteindre les 130km/h en vitesse de pointe, un très beau score pour un véhicule de cette tempe. Ce moteur resta le même sur la seconde génération de la Suprastella, nom de code BDP1 lancée plus tardivement dans l’année 1938. Entre temps, seules 32 Suprastella de première génération ont trouvé preneur.

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                 Pour la seconde génération de cette Renault haut de gamme, la voiture reçoit un tout nouveau châssis avec un empattement de 3,72 mètres. En 1939, la Suprastella connait quelques petits changements esthétiques notamment au niveau de ses optiques. De cette seconde génération, c’est 32 véhicules qui s’écoule jusqu’en 1939, année de déclaration de   guerre à l’Allemagne, et la fin d’une grande partie de la production civile d’automobiles. Cela marque aussi la fin des Renault de luxe, la Suprastella reste ainsi la dernière voiture à huit cylindres du Renault…

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                 Malgré une production anecdotique, la Renault Suprastella s’illustra en étant commandé par la Présidence de la République avec une berline découvrable réalisée par le carrossier Franay, livrée au Maréchal Pétain en 1942. Mais la voiture servit aussi pour le Général de Gaulle ainsi que les Président Auriol et Coty jusqu’en 1950.