Quelques années après avoir conclu un accord avec la British Motor Corporation pour produire sous licence des voitures anglaises, l’italien Innocenti faisant désormais parti du cercle des constructeurs automobiles, se lance dans l’étude d’une petite sportive…
La firme italienne Innocenti, fondée dans les années 1930 et spécialisée dans la métallurgie, se diversifie dans les années 1950 dans les scooters avec sa marque Lambretta avec la réussite que l’on connait. A la fin de cette décennie, Innocenti rêve de conquérir le marché automobile, mais la peur de la réaction de Fiat dont l’habitude est de tuer dans l’oeuf tout concurrent (notons également qu‘Innocenti était alors producteur, entre autres, de presses hydrauliques dont Fiat était client) pousse à abandonner le premier projet d’automobile.
En 1959, Innocenti conclu un accord avec le groupe anglais British Motor Corporation et produit depuis des voitures anglaises (dont la célèbre Mini) sous licence. Désormais constructeur automobile, Innocenti souhaite élargir le champ des possibles et ne pas rester cantonné aux voitures anglaises, alors quand Enzo Ferrari, dans les années 1960, recherche des partenaires pour produire des petites sportives (et trouver des liquidités pour financer ses activités en compétition), Innocenti ne se fait attendre.
De cette collaboration initiée en 1963, avec l’appui de Giogetto Giugiaro chez Bertone pour la carrosserie, nait l’Innocenti 186GT courant 1964. Petit coupé 2+2, la voiture s’équipe d’un moteur V6 d’une cylindrée de 1,8 litres offrant 156 Ch, de quoi promettre d’atteindre les 200km/h. Deux prototypes sont assemblés, le premier réalisé autours d’un châssis tubulaire et d’une carrosserie réalisée partiellement en aluminium. Le second prototype, plus proche de la version destinée à être commercialisée, est réalisé autours d’un châssis monocoque.
Le projet 186GT est prometteur, Innocenti table sur une production annuelle entre 1.500 et 2.000 unités, et la possibilité de monter en gamme avec un V8 de 2.4 litres est étudiée sur le papier. Toutefois, le projet prend rapidement la direction des cartons en 1964, le réseau Innocenti, d’avantage tourné vers les deux roues, n’était pas adapté pour vendre et entretenir une telle automobile, aussi, l’économie italienne entre en cette années1964 en récession, les ventes de Lambretta chutent et le nombre de clients potentiels pour une GT sportive diminue naturellement. Une décision certainement sage quand on analyse l’échec des A.S.A. construites autour du même modèle…