Perpétuer le mythe, la 288 GTO est la première Ferrari à porter le badge « Gran Turismo Omolagato » depuis la mythique 250 GTO des années 1960. La 288 GTO est un modèle réalisé afin de courir dans la catégorie des Groupe B, pour laquelle 200 unités civiles sont nécessaires…
Annoncée en septembre 1983 par Enzo Ferrari, la 288 GTO doit permettre à Ferrari de participer aux compétitions ouvertes aux groupe B tel que défini par la FIA, une catégorie pour laquelle il est nécessaire de produire 200 exemplaires destiné à une clientèle civile pour obtenir l’homologation. La voiture est présentée dans sa version définitive lors du salon de Genève 1984, les 200 exemplaires prévus sont déjà tous vendus, malgré un prix de vente de 935.00Francs, alors face à la demande, Ferrari décide de produire 72 unités de plus.
Cet engouement pour la 288 GTO est assez facile à expliquer, cette voiture est tout simplement le fleuron du savoir-faire de Ferrari en matière de voitures sportives, pour faire simple, il s’agit d’une voiture de course homologuée pour la route. La ligne de la voiture est l’oeuvre, comme bien souvent, du carrossier Pininfarina qui reprend les grandes lignes de la 308 GTB, mais pour mieux s’en écarter dans les détails : le bouclier avant est redessiné avec une calandre plus large et cernée par quatre optiques rectangulaires, les ailes sont élargies et les ailes arrières reçoivent trois sorties d’air en référence à la 250 GTO.
Si la 288 GTO est plus large et plus longue que la 308 GTB (11cm), elle est aussi plus légère avec un poids de seulement 1.224kg, Ferrari ayant fait la chasse au poids en vue de l’homologation en groupe B. Ainsi, la voiture est construire autours d’un châssis tubulaire et la carrosserie est réalisée en fibre de carbone et kevlar. Dans l’habitacle, là encore Ferrari fait la chasse aux kilo, la voiture offre deux sièges baquets dont le style est proche de ceux de la 265 Daytona (lire aussi : Ferrari 365 Daytona), l’équipement est réduit à son plus simple appareil bien que le client puisse opter, contre quelques deniers supplémentaires, d’une radio, d’une climatisation ou encore de vitres électriques.
Côté moteur, la 288 GTO s’équipe d’un V8 à 32 soupapes, de 2,8 litres de cylindrée, et suralimenté avec deux turbocompresseurs IHI. L’alimentation s’effectue par une injection Weber-Marelli, et la transmission passe par une boite manuelle à cinq rapports. L’ensemble développe 400Ch à 7.000 trs/min, et permet des performances de premier ordre avec une vitesse maximale à 304km/h et le 0 à 100km/h effectué en 4,8 secondes. Il est à noter que le moteur est implanté en position centrale arrière et longitudinalement (et non transversalement) afin d’obtenir une meilleure répartition des masses.
Courant 1985, Ferrari commence à développer le modèle de compétition pour le Group B, la 288 GTO Evoluzione, mais entre temps, la FIA décide l’abandon du Groupe B en raison de trop nombreux accidents. Si 5 exemplaires de la version Compétitizione ont été réalisés, pour un poids de 940kg et une puissance de 650Ch, la voiture n’a pas eu le temps d’effectuer son baptême en compétition. Toutefois, rien ne se perd chez Ferrari, la 288 GTO et sa version Evoluzione servent de base au développement d’une autre supercar, la Ferrari F40…