Jour de gloire pour les Renault Gordini, se ventait le service de communication de la Régie Renault au lendemain du jour G. Une fête organisée pour dévoiler la Renault 12 Gordini en conviant les propriétaires d’une sportive de la Régie. 2.200 voitures venues de de toute l’Europe et plus de 20.000 personnes réunis au circuit du Castellet pour le jour G…
Le Jour G, c’est quoi ? Une opération de communication pour introniser la Renault 12 Gordini, présentée pour la première fois au public. Les samedi 18 et dimanche 19 juillet 1970, Renault convie tous les possesseurs d’une Renault Gordini, qu’elle soit Dauphine ou R8, ainsi que les propriétaires d’une Alpine sur le tout récent circuit du Castelet, l’occasion d’une fête au nom du sport automobile au pays des cigales, du soleil et de la mer avec camping, barbecue party, fête nocturne… L’occasion aussi de faire courir le dimanche une épreuve de Formule France, de Renault 8 Gordini mais aussi une course entre berlinettes Alpine Renault et une confrontation entre la R8 Gordini et la nouvelle venue.
Focus sur :
Renault 8 Gordini
Renault 8 Gordini, voilà un nom resté dans l’histoire de l’automobile française. La Gorde est l’icône sportive française des Trente Glorieuses, une école de pilotage qui a formé toute une génération de pilotes… [En savoir plus…]
Sur la forme, le jour G est une opération réussie pour Renault, l’évènement a réussi à attirer, aux dires de la Renault, 2.200 voitures et plus de 20.000 personnes, 200 journalistes étaient de la partie pour couvrir cette opération. Une grande cérémonie pour dire au revoir à la R8 Gordini et faire un accueil honorable à la Renault 12, et le grand sorcier Amédée Gordini au milieu de ses fidèles. Renault avait fait acheminer au Castelet de quoi faire vivre l’armée des gordinistes. Et diverses animations, dont un écran géant (40x12m) sponsorisé par le pétrolier Elf pour revivre l’épopée de Renault. Le soir venu : une veillée sur la piste, les Renault 8 Gordini tout phares allumés. Concert, moult moutons à la broche, vin qui coule à flot… une fête jusqu’au bout de la nuit.
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Au Jour G, Amédée est au sommet de sa gloire. Et à la croisée des chemins. Renault a définitivement pris possession de Renault-Gordini, déménagé l’activité pour Viry-Chatillon dans une usine flambant neuve, et pour la R12 Gordini, Amédée n’est pas intervenu dans la préparation… [En savoir plus…]
Au matin, la réalité revient. Le soleil se lève, la 8 Gordini et le sport automobile entrent en scène. Les pur-sang de la Formule France, prochaine Formule Renault, s’élancent sur la piste du Castelet. Puis c’est au tour de la Coupe Gordini. Un dernier tour pour cette compétition qui a permis au Bleu de France de revenir sur le devant de la scène, en étant accessible à la base des passionnés de sports mécaniques. Et vient le point d’orgue de ce rassemblement : la présentation de la Renault 12 Gordini.
Pour cette présentation, ce sont douze Renault 12 Gordini qui sont acheminées par Renault. La voiture n’est pas encore à vendre, d’ailleurs, la presse spécialisé à écho avant cette présentation des difficultés de mise au point de cette version. Ce n’était encore que des rumeurs, la voiture pourrait être trop puissante et la caisse n’arriverait pas à suivre. Le magazine l’Automobile, en février 1971, avançait déjà des soucis sur le train avant… sans doute pour ne pas paraitre ridicules, les Renault 12 Gordini présentées lors du Jour G ont été préalablement optimisées chez Alpine, à Dieppe. Et en réalité, la R12 Gordini dévoilé au Castelet ne sera pas la version définitive… Et malgré tous les efforts de Renault, la R12 Gordini s’avéra moins véloce qu’une R8 Gordini. Pour ne pas gâcher le lancement de la nouvelle Gordini, il se murmure qu’une consigne fut donnée aux pilotes des R8 lors de la confrontation avec la R12 : lever le pied et laisser la 12 gagner…
Et puis, sans surprise, la Renault 12 Gordini est une traction… De quoi laisser perplexe le Gordiniste qui avait l’habitude de jouer avec le comportement propre au tout à l’arrière de la R8. Au final, la R12 Gordini a du mal à convaincre dès sa présentation, loin de la voiture de course qu’était la R8 Gordini, elle semble davantage être une berline sportive… L’avenir donnera raison aux premières critiques…
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La Gordini est morte ! Vive la Renault 12 Gordini… La nouvelle venue sera reniée des puristes qui y voient davantage une opération marketing que le véritable remplacement de la mythique Renault 8 Gordini. Cap sur la malaimée de la série Gordini… [en savoir plus…]