Dans les années 1960, Fiat est encore un véritable constructeur généraliste, proposant à la fois des voitures populaires que des voitures haut de gamme. Et comme toujours chez un constructeur italien, les berlines reçoivent généralement une déclinaison coupé, c’est le cas de la 2300 qui, habillée par le carrossier Ghia, donne naissance à l’une des plus désirables GT du moment. Mais la carrière de la 2300 S Coupé ne fut pas à la hauteur des espérances…
A la fin des années 1950, Fiat lance une gamme de berline à moteur six cylindres lors du salon de Turin 1959 avec l’apparition des berlines 1800 et 2000, suivies à partir de 1961 par la 2300 et ses 105Ch. Les moteurs de ces berlines sont l’oeuvre de l’ingénieur Aurelio Lampredi, transfuge de chez Ferrari, qui donne naissance à un six en ligne bénéficiant de solutions techniques sophistiquées pour l’époque. C’est sur cette base que Fiat décide de lancer un coupé luxueux et contacte le carrossier turinois Ghia, qui livre sa copie pour le salon de Turin 1960.
Le prototype est réalisée avec le moteur de la 2100 et prend la forme d’un coupé 2 + 2, nommé pour l’occasion Fiat 2100 S Coupé, et reçoit un excellent accueil de la part du public et de la presse, poussant Fiat à le commercialiser tel quel. Le moteur est toutefois revisité par Carlo Abarth qui lui fait sortir 140Ch, tandis qu’un accord est signé avec OSI pour sous-traiter la production de ce coupé. Très rapidement, à la fin de l’année 1961, Fiat décide de stopper la carrière du 2100S pour laisser la place à la 2300S, qui est en fait la même voiture mais équipée du moteur de la berline 2300.
Dès le début, la 2300 Coupé est proposée en deux versions dont la puissance diffère, la 2300 Coupé qui reprend le moteur de la berline sans modification, proposant 117Ch et une vitesse de pointe à 175km/h, et la 2300 S Coupé dont le moteur est une nouvelle fois modifié par Abarth. Sur la 2300 S, la culasse est retravaillée et le moteur est alimenté par deux carburateurs Weber double corps permettant de proposer 130Ch (150Ch SAE) et affiche une pointe à 195km/h, le freinage est assuré par quatre disques. Dans sa version 2300 S, la voiture est plus performance qu’une Lancia Flaminia Touring 2.5 et joue à armes égale avec l’Alfa Romeo 2600 Sprint Bertone (lire aussi : Alfa Romeo 2600 Sprint Bertone), bref, la voiture dispose de sacrés atouts.
Non contente de disposer de bonnes performances, la 2300S reçoit une carrosserie inspirant la sportivité, à la fois originale et racée. Signée par le jeune Tom Tjaarda, la 2300S dispose d’une personnalité bien a elle et reçoit des élément atypiques, comme sa lunette panoramique, un pavillon aux montants très fins, une calandre très expressive. Rajoutez à cela un habitacle bénéficiant d’une excellente finition digne des plus grandes GT, avec entre autre, un volant de l’équipementier Nardi.
Commercialisée à partir de la fin d’année 1961, malgré de grandes qualités dont la presse se fait le relais, la clientèle ne vient pas aux concessions Fiat pour la 2300S, la faute à l’image de Fiat, trop généraliste sans doute. Des ventes trop timides qui mettront un terme aux projets de cabriolet et de break de chasse concocté par Ghia sur la base du coupé 2300. Faute de ventes, Fiat réduit la voilure en retirant de son catalogue la 2300 Coupé, la 2300 S Coupé reste disponible jusqu’en 1968 où elle fut remplacée par la Fiat Dino…