Dernière voiture développée sous l’ère d’Enzo Ferrari et première à être commercialisée après son décès, la 348 est la Ferrari d’entrée de gamme visant à remplacer la 328, mais longtemps boudée par les amateurs…
Nous sommes à la fin des années 1980, le marché des voitures de sport connait une euphorie sans précédent mené par des spéculateurs qui s’échangent les bons de commandes jusqu’à cinq fois le prix d’origine. Presque tout se vend, à partir du moment où il s’agit d’une voiture de sport, c’est ainsi que le marché voit arriver de nombreuses supercars, mais aussi des sportives plus accessibles comme la Ferrari 348, cette dernière fut développée pour remplacer la berlinette 328 qui constituait l’entrée de gamme du cheval cabré, elle fut dévoilée lors du salon de Francfort 1989.
La genèse de la 348 n’est pas des plus simples et explique l’un des défauts de la voiture, sa mise au point hâtive, qui lui vaudra une mauvaise image pendant de longues années. Au début des années 1980, et après deux crises pétrolières, Ferrari navigue à vue, il faudra les succès des Testarossa et F40 pour remettre le constructeur sur de bons rails. En attendant, Ferrari avait un projet de sportive accessible dans la lignée des Dino, et le projet d’une remplaçante au duo 308/328. Grâce à l’euphorie de la fin des années 1980, le projet Dino ne se justifie plus, mais plus avancé que le second, Ferrari est contraint de mixer les deux pour aboutir à la 348.
La 348 est un parfait mélange de la gamme Ferrari lors de son lancement, la ligne signée Pininfarina reprend le profil de la 328, les ouïes latérales et les feux arrière recouverts d’une grille ne sont pas sans rappeler la Testarossa. La 348 possède néanmoins une personnalité propre à elle, une ligne de berlinette compacte dont la silhouette semble fendre l’air, il faut dire qu’elle propose un Cx de 0,32 travaillé en soufflerie. Le look de la voiture est complété par des jantes de 17 pouces permettant d’utiliser des pneus à flancs bas.
L’important d’une Ferrari, c’est avant tout son moteur, la 348 embarque un V8 de 3.404,7 cm3 placé en position centrale arrière et implanté longitudinalement. Ce bloc, issu du V8 de la Mondial T (qui était également une évolution du V8 de la 328), reçoit une nouvelle culasse et une injection Bosch Motronic. Développant 300Ch, ce V8 propose également un couple remarquable (323 Nm à 4200Tr/mn), et une boite manuelle à cinq rapports, précise et bien étagée. Côté performances, la 348 est capable d’un 275km/h et de claque un 0 à 100km/h en 5,6 secondes.
Initialement proposée en version TB (berlinette à deux places), ou TS (targa avec un toit amovible), la gamme est remaniée en 1992 : apparaissent alors les 348 GTB et GTS, qui se distinguent extérieurement par leur bas de caisse couleur carrosserie, le moteur gagne 20Ch tandis que le châssis est amélioré et gagne 25kg. Enfin, la gamme complétée par une version Spider dévoilée lors du salon de Genève 1993, ainsi que par la version Competizione réservée pour la course sur circuit.
Finalement, la carrière de la Ferrari 458 fut courte, en 1994, le modèle est remplacée par la F355. Il faut dire que la 348, préparée hâtivement, avait quelques problèmes de jeunesse que sa remplaçante gommera (certains diront que la Ferrari 348 est une voiture qui ne permettait pas de faire la moindre erreur de pilotage…). La production totale s’arrête à 9.671 exemplaires, un score honorable pour une Ferrari, mais la 348 n’a pas été en mesure de contrer certaines rivales, Honda NSX en tête.