Dès ses débuts, Enzo Ferrari avait compris que, pour financer sa Scuderia Ferrari, il devait vendre des voitures routières. En fait, le tout formait un cercle vertueux : les victoires des Ferrari de compétition faisaient une publicité pour vendre des voitures civiles qui finançaient la compétition… Après les 166 Inter et 195 Inter puis 212 Inter, vient l’heure de la 250 Europa, une voiture qui marque un tournant dans la production des Ferrari de route…

Production : 21 exemplaires (1953-1954)

C’est au salon de Paris 1953 que Ferrari y dévoile la 250 Europa, en même temps que la 375 America. La 250 Europa prend la relève de la 212 Inter qui, commercialisée depuis 1951, s’était écoulée à 80 exemplaires. Pour la 250 Europa, Ferrari part du V12 Lampredi et l’installe sur un châssis de 2.800mm, le plus long jamais produit par Ferrari jusque-là. En ce sens, la 250 Europa est la dernière des « premières Ferrari routières », un trait d’union vers la série des Ferrari 250 à venir…

Moteur

La Ferrari 250 Europa s’inscrit dans la lignée de la 212 Inter puisqu’elle s’équipe d’un V12 dérivé de celui monté dans cette dernière : le V12 Lampredi, dont la cylindrée est portée à 2.963cm3. Avec un alésage et une course de 68 mm, ce moteur était entièrement carré, il était alimenté par trois carburateurs Weber et offrait une puissance entre 200/210Ch, ce qui permettait d’amener la 250 Europa au-delà des 200km/h. Il est à noter que la 250 Europa est la seule Ferrari de la série « 250 » à utiliser un moteur Lampredi, les autres Ferrari 250 utilisent le V12 Columbo. 

Carrosserie

              Sur le plan de la carrosserie, si les premières 250 Europa ont des carrosseries signées Vignale, la plus grande partie des 21 exemplaires reçoivent des carrosseries Pinin Farina : 4 Vignale contre 17 Pinin Farina. En ce sens, la 250 Europa amène un changement chez Ferrari avec la standardisation du design qui fut confié quasi exclusivement à Pinin Farina par la suite (jusqu’en 2012, si on exclu la 308 GT4). Une étape déterminante pour permettre à Ferrari de produire des véhicules standardisés et en plus grande série. 

La remplaçante : Ferrari 250 Europa GT

Un an après la présentation de la 250 Europa, vient le tour de la 250 Europa GT au salon de paris 1954. Nouveau châssis plus court que sur la 250 Europa, moteur V12 Columbo, la 250 Europa GT pose les bases de la série des Ferrari 250, une des plus belles lignées de l’histoire automobile…