Lancée en 1951, la Renault Frégate est commercialisée précipitamment pour pouvoir affronter la Citroën Traction et la Peugeot 203. Hélas, les défauts de jeunesse de la voiture en tâchent la réputation de la Renault Frégate, la Régie tarde à réagir et il faut attendre 1953 pour que la Frégate soit enfin fiabilisée. Dès lors, la Régie Renault veut le faire savoir et, pourtant peu utilisatrice de la publicité jusque-là (les voitures se vendent alors avec un minimum de promotion) va monter des relations publiques majeures. L’une d’elles fut l’opérations « Les Croisières vérités », du 15 décembre 1953 au 19 janvier 1954, Renault confie dix Frégare Affaire à des équipages chaque jour différents et tirés au sort parmi les personnes inscrites auprès du réseau Renault. 

                 Chaque conducteur, bénévole et inconnu du grand public, prenait le volant d’une Frégate pendant 24 heures et pouvait l’utiliser à sa guise, sans parcours prédéfini. Le bilan de cette opération est très bon : 41.855 candidats, 560 participants tirés au sort, et 104.339km parcourus par les Frégates mises à disposition, le tout en hiver. Chaque essayeur était par la suite invité à remplir un questionnaire  visant à noter la Frégate, avec à la clé quatre Frégate à remporter. Naturellement, il en ressort un résultat favorable à la berline de la Régie. 

            Les efforts de Renault sont payants, les Croisières Vérités mais aussi les nombreuses réclames autour de la Frégate ont permis de remettre en lumière la grande berline de Renault. De 27.441 ventes effectuées en 1954, ce sont 50.590 Frégate qui trouvent preneur en 1955. Malheureusement, cette même année, Citroën dévoilait la DS, la Frégate ne peut tenir la comparaison et, comme tant d’autres, est reléguée au rang d’antiquité.