Dans les années 1970, le service compétition de Citroën est réduit à son strict minimum, une écurie avec peu de moyens financiers qui essaye, malgré tout, d’assurer une présence du double chevrons en compétition. A l’heure où la SM arrive dans les concessions, la voiture fait une apparition en sport automobile avec une version raccourcie, la SM Gr5….
Pendant les années 1960, Citroën enchaîne les pertes causées par des investissements hasardeux ou des projets qui n’iront pas jusqu’au bout, citons entre autre le développement du moteur rotatif, le Projet F abandonné à cause de la Renault 16, ou le rachat de Maserati. Ce dernier investissement, Citroën tente de le rentabiliser en présentant la SM en 1970, un coupé sportif et luxueux qui incarne le nouveau des routières GT (lire aussi : Citroën SM). Pour accompagner la commercialisation de ce modèle, le service compétition décide d’engager la SM en compétition.
Toutefois, le service compétition n’est pas jugé important par la direction de Citroën, qui lui attribue un budget dérisoire. Dans les années 1960, ce service est dirigé par René Cotton qui décide d’engager les Citroën là où il faut, notamment sur les rallyes africains où la DS est engagée de manière officielle. Avec la SM, Citroën dispose d’une nouvelle arme, mais engager une telle voiture en rallye parait inconcevable, la voiture étant davantage une GT d’autoroute qu’une voiture capable de rouler sur des chemins cassants. Pour autant, une SM quasiment de série est engagée pour la première fois lors du Rallye du Maroc en avril 1971, et remporte la victoire.
Cet exploit donne des ailes au service compétition de Citroën, qui décide d’aller plus loin avec la SM. Pour composer avec un budget réduit, l’équipe trouve une caisse de SM raccourcie dans les bureaux d’études du constructeur, la voiture faisant 60cm de moins que la SM de série (dans le détail, 36cm de moins dans l’empattement et 24 de moins sur la partie arrière. Si la voiture n’est pas canon de beauté, la SM ainsi tronquée à de quoi impressionner. Sous le capot, la voiture est équipée du V6 Maserati que le bureau d’étude avait poussé à 250Ch à l’aide d’une batterie de double carburateurs (de série, le V6 Maserati proposait 170Cv). Seule modification apportée par le service compétition de Citroën, la peinture passe au bleu.
Entre temps, René Cotton décédait et c’est sa femme, Marlène Cotton, qui prend les rênes de Citroën Compétition. La remise en route de la SM « Camionnette » est finalisée quelques jours avant le départ du rallye du Portugal 1972, qui permet aux pilotes comme à l’ensemble des employés du service compétition de prendre connaissance avec la voiture. Lors de cette première sortie, la SM Groupe 5 rivalise pour la première place au général mais termine finalement à la 3ème place. Une belle prestation que Citroën tente de réitérer au rallye du Maroc cette même année, mais la SM décida de ne pas aller jusqu’à la ligne d’arrivée.
L’étape ultime visée par Citroën compétition, c’est le rallye Bandama dont l’édition 1972 fut si difficile qu’aucun concurrent n’a réussit à atteindre l’arrivée. Pour cette épreuve, Citroën Compétition fait réaliser une seconde Citroën SM Groupe 5, les voitures sont préparées pour réaliser un périple de près de 4.000km sur les pistes cassantes africaines. Sur 59 participants de l’édition 1973, seules 8 voitures se classent à l’arrivée dont les 2 SM Gr.5, à la 5ème et 6ème place. C’est sur cet « exploit » que la Citroën SM quitte de manière officielle la compétition, la crise pétrolière passant par là ruine la carrière civile de la Citroën SM, les versions de compétition sont donc remisées. Si une termine dans le patrimoine de Citroën, la seconde est hélas perdue…