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Chausson CHS (1946)

               L’entreprise Chausson est un acteur bien connu du monde automobile, fondée en 1907, la firme se spécialise dans la production de radiateurs automobiles et d’aviation, elle devient l’actionnaire du constructeur Chenard & Walker dès 1936 et développe une activité de conception d’autobus au cours des années 1940. La firme devient également un important sous-traitant automobile en recevant l’assemblage de véhicules, avant de s’essayant au camping-car quelques temps avant de disparaître. Au cour de la seconde guerre mondiale, dans le plus grand secret, la firme a esquissé un projet d’automobile nommé CHS.

Chausson CHS (5)

            L’histoire de la Chausson CHS débute sous l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale, l’entreprise Chausson, spécialisée dans la conception de radiateurs automobiles et aéronautique est une belle prise de guerre pour l’occupant et rapidement réquisitionnée pour servir l’effort de guerre allemand, elle produira notamment des carlingues d’avions. Le bureau d’études est quasiment mis à l’arrêt, quelques projets autours des chauffages électriques et des gazogènes de camion permet de maintenir une activité de subsistance et de ne pas tomber sous les interdictions allemandes.

             En 1942, Pierre Chausson, fils du fondateur, devient directeur général de l’entreprise et s’entoure notamment de Jacques Poitrine en qualité de directeur technique, ce dernier avait usé de toute son expérience pour mettre au point l’industrialisation des Matford sous traitées chez Chausson. Ensemble, ils se penchent sur les besoins de l’après-guerre, et notamment des questions autour de la mobilité : la voiture de demain sera populaire, c’est ainsi que l’idée de concevoir une petite voiture bon marché naît.

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       Toutefois, l’occupant interdit le développement de voitures particulières, le développement de la petite Chausson sera réalisé dans la clandestinité dans un pavillon situé à Bois-Colombes. Pour utiliser les forces vives du bureau d’étude de l’entreprise Chausson, la firme ouvre un projet de développement d’un petit fourgon sous la marque Chenard & Walcker et lui donne le nom de CHS pour revendiquer la paternité de la marque. Mais derrière cette façade, c’est bien la base de la future petite voiture Chausson qui est mise à l’étude.

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                  Modèle à bas coût oblige, la Chausson CHS voit son cahier des charges rapidement dressé : voiture à deux places, au poids le plus léger possible, une petite motorisation… Les impératifs liés au coût de production fait de la Chausson CHS une voiture découvrable, comme la plupart des petites voitures équivalentes étudiées en même temps (voir aussi : Peugeot VLV), la CHS rentrant même dans la catégorie des microcars qui fleuriront dans l’immédiat de l’après guerre ( lire aussi : Les Rovin ; Les Mochet…).

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                 La Chausson CHS était étudiée par un grand groupe et non par des artisans, c’est ainsi que la voiture utilise une caisse autoporteuse, des roues indépendantes, des suspensions à ressort multiples ou encore la traction avant. La CHS dispose aussi d’une carrosserie plutôt réussie sur le plan stylistique, avec des inspirations américaines sur la partie avant ou encore des phares intégrés dans les ailes avant. Sous le capot, c’est un monocylindre à deux temps que l’on retrouve conçu par Chenard & Walcker, cubant 330cm3 et placé en porte à faux avant.

Chausson CHS (2)

                   La Chausson CHS avait tout pour réussir sur le segment des microcars, la voiture est même dévoilée au public lors du salon de l’automobile 1946 et reçoit un accueil favorable. Hélas, l’Etat français scellera le sort de la voiture avec son Plan Pons qui imposera aux constructeurs automobiles leur politique industrielle sur les cinq années de l’après guerre : si Chausson se voit attribuer le marché des autobus et l’attribution de matière première pour lancer l’activité, la petite CHS reçoit un véto de l’Etat. Si certains constructeurs dépourvus d’aides par le Plan Pons (re)lanceront une activité automobile, Chausson décida d’arrêter toute étude autours de la CHS au cours de l’année 1947, sans que la voiture n’ait pu être commercialisée.

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                Si en France la voiture ne sera pas commercialisée, l’anglais Tom Delaney, ancien dirigeant de la société Delaney-Gallay racheté par Chausson en 1930, découvre la voiture lors du salon de Paris 1946 et réussit à convaincre la direction de Chausson de leur confier la voiture pour lui trouver des débouchés outre-manche. Tom Delaney fait jouer ses contacts, le constructeur Wolseley est le premier à s’intéresser à la petite voiture, mais le manque de matières premières et les royalties demandées par Chausson font capoter le projet. Humber et Aston Martin se pencheront également  sur la petite Chausson CHs mais aucun ne juge le projet assez rentable pour valoir le coût. Si Delaney tente de remotoriser la voiture en collaboration avec Triumph au cours de l’année 1947, et qu’Austin s’intéresse à son tour au modèle en 1948, aucun de ses projets n’aboutira…

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Sources :
Livre : Prototype – Chausson CHS par Christophe Chausson 
Magazine : AutoRetro n°423