Archives par mot-clé : cabriolet

Autobianchi Stellina (1963-1965)

              Autobianchi a été fondée en 1955 dans l’optique d’être un laboratoire pour le géant Fiat, ce nouveau constructeur lui permet de tester diverses solutions techniques ou stylistiques sans que les retombées négatives en cas d’échec ne portent préjudice sur l’image de Fiat. Le cabriolet Stellina est l’une des premières voitures conçue par Autobianchi  et répond totalement à la philosophie de cette marque… 

Autobianchi Stellina 800 spider (3)

            La société Autobianchi est fondée le 11 janvier 1955 à la suite d’un accord entre Fiat et Pirelli, le constructeur turinois fournit les organes mécaniques, Pirelli les pneumatiques, Autobianchi n’aura plus qu’à concevoir les carrosseries et assembler le tout. Bien évidement, Fiat qui contrôle d’une main de fer le marché italien ne se tire pas une balle dans le pied avec Autobianchi, car cette nouvelle marque lui permet de commercialiser des modèles de niche et des modèles tests que Fiat aurait eu du mal à construire dans ses propres usines.

             Ainsi, la première Autobianchi fut la Bianchina, présentée en 1957 sur la base d’une Fiat 500, autours de laquelle toute une gamme est réalisée, de la berline au break, sans oublier un cabriolet. Autobianchi se place sur le marché des voitures de niche, alors détenus par les carrossiers italiens et leurs nombreuses créations. En 1963, arrive la voiture qui nous intéresse, la Stellina, celle-ci est cette-fois une voiture test puisqu’il s’agit d’une auto en plastique !

               C’est au cours du salon de Turin se déroulant à l’automne 1963 que la Stellina est dévoilée, celle-ci présente une carrosserie en résine et fibre de verre. Fiat teste alors cette technique prometteuse et souhaite lancer la production de quelques exemplaires afin d’adapter ce nouveau matériau à la production en série. Au pays des carrossiers, cette voiture est plus ou moins acceptée car Fiat souhaitait la survie des petits artisans carrossiers, et avait une politique favorable envers ces derniers en les fournissant en châssis spécialement préparés pour eux. Ainsi, les Lombardi, Moretti, Alemano, Ghia et tant d’autres proposaient chacun leurs versions de la voiture loisir. Alors forcément, quand Fiat arrive par le biais d’Autobianchi, sur ce marché des « carrosseries marginales », avec ce matériau, quelques mécontentement ont pu se faire entendre.

Autobianchi Stellina 800 spider (4)

             Mais revenons sur la Stellina, cette voiture propose une ligne sympathique avec ses feux carénés qui ne sont pas sans rappeler ceux des Ferrari, et une fière allure malgré sa petite taille : 3,67 mètres de long. Mais n’oublions pas que la voiture est expérimentale, Autobianchi réalise une plate-forme en acier pour recevoir la carrosserie en résine, mais les premiers essais démontrent un défaut de rigidité que la carrosserie ne peut compenser. Dès lors, les ingénieurs d’Autobianchi renforcent le châssis à tel point que la Stellina perd la grande qualité de la fibre : sa légèreté. Dans sa version commercialisée, la Stellina affiche 600kg sur la balance.

Autobianchi Stellina 800 spider (7)

              Pour la mécanique, Autobianchi opte pour le quatre cylindres en ligne de 767cm3 alimenté par un carburateur Weber et accolé à une boite à quatre rapports, l’ensemble proposait une puissance de 32Cv et était installé en porte-à-faux arrière. Ramené au poids, sa puissance est trop faible et ne rend pas la voiture attractive, d’autant que son prix était élevé : 980.000 lires en 1964, à titre de comparaison, une Fiat 600D valait 640.000 lires. Ainsi, la voiture n’affichait qu’un modeste 115km/h en vitesse maximale.

               C’est pourquoi Autobianchi fini par intégrer un moteur plus puissant sur la Stellina en 1964, le quatre cylindres est porté à 792cm3 pour une puissance de 34Cv; mais aussi un hard-top pour pouvoir rouler en hiver. Désormais, la voiture peut se vanter d‘un 125km/h en vitesse de pointe. Mais les ventes de la Stellina demeurent très faibles, pour ne pas dire qu’il s’agit d’un véritable échec. Déçu par la technique de la carrosserie en plastique, Autobianchi cesse la production de la Stellina en 1965; les derniers exemplaires s‘écoulent en 1966. Et Autobianchi était passé sur un nouveau terrain d’expérimentation depuis 1964, celui de la traction avec la Primula.

                Au final, la Stellina fut produite qu’à 502 exemplaires, dont 343 dans sa première version et 159 avec le moteur de 792cm3. Quant au plastique, ni Autobianchi, ni Fiat n’y reviendra après cette expérience…