Entêtés à vouloir faire du luxe, les dirigeants de BMW ont eu le plus grand mal à sortir de leur idée première pour faire de la marque bavaroise une marque prospère. Le coupé 3200CS est le dernier de ces échec, mais aussi une voiture importante pour la marque…
Après la seconde guerre mondiale, BMW se relance difficilement sur le marché automobile et décide d’aller concurrencer Mercedes en lançant de grandes berlines au style baroque. Hélas, paraissant trop démodées par rapport à leurs rivales, les BMW 501 et 502 ont bien du mal à s’écouler. A partir de l’année 1954, BMW décline une version cabriolet de ces berlines, mais seules une poignée d’exemplaire s’écoule. En 1955, BMW présente la petite Isetta, mais n’en démord pas avec le luxe en dévoilant le roadster 507 et le coupé 503. Ces deux modèles restent des échec, malgré une beauté indéniable, mais seules 250 unités de chaque trouvent preneurs.
En 1962, lorsque BMW lance la Neue Klasse, un nouveau coupé est dévoilé, le 3200CS, la voiture présente une carrosserie signée Bertone qui se démarque par son charme à l’italienne, et dont le dessin de la custode sera repris par la suite sur bien d’autres BMW. Conçue comme le vaisseau amiral de la marque, la 3200CS est une voiture de luxe et fait office voiture la plus chère jamais proposée par BMW.
Conçue pour aller concurrencer les Lancia et autres Alfa Romeo, c’est tout naturellement que BMW a fait appel au styliste Bertone, l’entreprise italienne gagne aussi la production des caisses de la BMW 3200CS qui sont ensuite envoyées en Allemagne pour l’assemblage final. Ce procédé de production, archaïque mais utilisé chez tous les constructeurs proposant des voitures de niche, est aussi une explication au prix élevé de la voiture.
Côté moteuir, la BMW 3200CS reprend le huit cylindres de la berline 3200, à savoir un V8 de 3,2 litres alimenté par deux carburateurs et proposant au total 160Cv pour une vitesse de pointe frôlant les 200km/h. BMW n’oublie pas pas de lier performances et luxe, l’habitacle accueille quatre passagers, ce qui est rare pour être souligné, dans de bonnes conditions en terme d’espace que de confort : les fauteuils allient cuir et velour, le tableau de bord propose du bois…
Hélas, produite entre 1962 et 1965, la BMW 3200CS ne fait pas recette, il faut dire que la face avant n’est pas des plus réussites et le prix calme les ardeurs des derniers clients potentiels. Si les sources divergent sur la production, il semblerait que 603 exemplaires de la BMW 3200CS aient vu le jour, dont un en version cabriolet pour un important actionnaire du constructeur bavarois. Heureusement, sa remplaçante, la BMW 2000CS, fera bien mieux sur le plan commercial…