Trois ans après l’Oiseau bleu, Roger Baillon récidive dans ses œuvres de carrossier, mais cette-fois, il n’est plus question d’automobile mais de poids-lourd. Il faut dire qu’après la seconde guerre mondiale, Roger Baillon s’est rapidement spécialisé dans la carrosserie de véhicules utilitaires, bien qu’il a effectué quelques rares carrosseries automobiles restées sans lendemain.
Sur la base d’un châssis d’International M426 récupéré dans une casse, Roger Baillon greffe un ensemble moteur/boite développant 130Cv provenant d’un Saurer 8 BUD, et habille le tout avec une carrosserie à cabine avancée, l’une des premières de l’industrie française du poids-lourd. Et c’est cette particularité qui fait sensation, bien que rapidement, les routiers lui trouvèrent le surnom de « Micheline », en référence à ses formes toutes en rondeur, mais aussi parce le poste de conduite est très reculé dans la cabine, à l’instar de ce qu’il se faisait du côté des autorails.
La Micheline n’aura pas de carrière commerciale, le véhicule étant trop spécifique pour pouvoir être produit. Et c’est au sein de la société des Transport R.Baillon que ce « prototype » servira, et sans doute terminera sa vie, car le véhicule ne semble pas avoir été redécouvert avec le reste de la collection Baillon. Quand à l’idée de la cabine avancée, elle sera reprise quelques temps plus tard par les principaux constructeurs de poids-lourds…