Apal est un constructeur belge de répliques et de Buggy, pour autant, cette marque a débuté en produisant un coupé inspiré de la Porsche 356 et a tenté de produire quelques voitures de sport. Finalement, le succès du buggy puis des répliques font oublier ses premières tentatives, mais une fois la marque bien installée, elle tente à nouveau de s’immiscer sur le segment des sportives avec la Francorchamps.
La Belgique est un pays pauvre en constructeurs automobiles ? Détrompez-vous, au pays de Tintin et Milou, nombre de constructeurs ont existé, citons entre autres Imperia, Excellior, Nagant, Pipe… ou Gillet plus récemment. Et puis, il y eu l’ère de la carrosserie synthétique, qui ouvre la voie à la création de petits artisans comme Apal, fondé au début des années 1960 par la rencontre d’un professeur de l’école de carrosserie de Liège et d’un élève, gendre d’industriel, qui se voyait constructeur automobile.
La première création d’Apal fut le « coupé Apal » construit sur un base de Volkswagen Coccinelle. Puis le petit artisan se perd pour trouver un public, allant de la fabrication d’utilitaires à celle de formule promotion. A la fin des années 1960, Apal tente sa chance avec l’Horizon, un coupé sportif à caisse monocoque qui permet de s’affranchir d’une base Volkswagen. Mais la réussite n’est pas au rendez-vous. Finalement, Apal fini par trouver l’équilibre grâce à la production de Buggy, puis, plus tard avec la réalisation de réplique de Porsche 356.
Mais voilà, Apal ne perd jamais de vue l’ambition de devenir un véritable constructeur automobile, si les Buggy et les répliques donnent à la marque une renommée mondiale, l’artisan belge veut sa voiture sportive. Au début des années 1980, un tel projet revient sur la table avec le soutien de la région Wallonne, et l’accord de Mercedes-Benz pour utiliser le moteur de la Berline W201 à la condition d’acheter deux berlines complètes…On a vu des partenaires plus enthousiastes… La Francorchamps était en gestation.
Apal se charge de réaliser une base pour cette voiture, et réalise une caisse centrale en tôle zinguée, avec des structures tubulaires à l’avant et à l’arrière. Trains roulants et suspensions sont reprises sur la Mercedes W201, le moteur se loge avant et le compartiment moteur a été étudié pour pouvoir loger des moteurs plus gros, toujours en provenance de Mercedes, à savoir six cylindres et pourquoi pas un V8 si le client le demandait.
Pour se confronter aux constructeurs déjà installés, la sportive d’Apal devra se démarquer, les inspirateurs du projet s’inspirent des anglaises TR7 et autres TVR et font appel à une connaissance, le designer Charles Van Den Bosh. Le résultat final est saisissant, la voiture ne ressemble à rien de connu, et pourrait presque ressembler à un délire de préparateur d’alors. Beau ou moche, je vous laisse seul maître, mais assurément, cette carrosserie est capable d’attirer les regards vers elle. Réalisée en kelvar, les éléments de carrosserie sont boulonnés sur la caisse, seules la porte et le toit sont réalisés en aluminium. Dans son plan de commercialisation, Apal prévoyait un coupé et un cabriolet, le premier prototype apparaît sous la forme d’un coupé Targa, le toit une fois enlevé se loge dans la malle arrière.
Quant à l’habitacle, Apal décide de sous-traiter la fabrication des éléments à la société belge Duchatelet, qui produisait des transformations pour Mercedes et autres Bentley, les ambitions de la voiture sont clairement exprimées : sportive et luxueuse ! La voiture s’équipe de baquets, l’instrumentation reprise à la Mercedes 190 est cernée de bois, les vitres électriques sont de la partie. Malgré ce luxe bien présent, le poids de la voiture reste contenu et affiche 1,1 tonnes. Avec son moteur quatre cylindres 2.0 litres Mercedes, l’Apal Francorchamps proposait 122Cv, le moteur était alimenté par une injection électronique Bosch et été complété par une boite manuelle à cinq rapports. Seule performance connue, sa vitesse maximale annoncée pour 205km/h.
En moins d’une année, l’Apal Francorchamps devient concrète, sa présentation est effectuée en deux temps, une première présentation en grandes pompes sur le circuit dont elle emprunte le nom, Spa-Francorchamps, à l’occasion du Grand Prix de Formule 1. Le second temps est réalisé quelques mois plus tard avec un second exemplaire lors du salon de l’automobile de Francfort 1984. Si Apal pense que la carrière de la voiture à ses débuts, elle est en réalité en train de se clore à cause d’un tarif très élevé (1.800.000 Francs) qui la plaçait au dessus de bien d’autres sportives, et l’image d’Apal, un constructeur de Buggy et réplique, n’aidait pas à commercialiser une telle voiture. Face au manque de clients intéressés, Apal ne se lança même pas dans l’homologation de la Francorchamps, dont la production resta figée à deux exemplaires de présérie.