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Citroën Rosalie (1932-1938)

            Produite entre 1932 et 1938, la Citroën Rosalie est une voiture particulière dans l’histoire de Citroën, puisqu’elle fait le lien entre le duo C4/C6 et la fameuse Citroën Traction. La Rosalie est assez peu diffusée comparativement à d’autres modèles du double chevrons de la même époque, et pour cause, la voiture a quasiment connu un échec sur le plan commercial. Pour autant, la Citroën Rosalie ne démérite pas et reste bel et bien une Citroën, ce que nous allons souligner dans cet historique (succinct)…

Citroën Rosalie 15 (2)

               La présentation de la Citroën Rosalie s’effectue lors du salon de l’automobile de Paris d’octobre 1932, la voiture est appelée par son nombre de chevaux fiscaux comme il était coutume à cette époque : Citroën 8, 10 ou 15 selon la motorisation choisie par le client. Quant à la dénomination « Rosalie », celle-ci n’est qu’un surnom donné à la voiture et ne fut que très rarement utilisée par Citroën dans sa communication.

           La gamme Rosalie est donc conçue pour succéder aux Citroën C4 et C6, bien qu’à l’origine, ce modèle semble avoir été conçu comme une évolution des C4/C6 puisque la Rosalie aurait du s’appeler C4 MFP et C6 MFP. Mais André Citroën était un habille communiquant et souhaitait que le client ait l’image d’une gamme totalement renouvelée, d’où la nouvelle dénomination par le nombre de chevaux fiscaux.

            Entrons donc dans cette gamme, la Rosalie 8CV était équipée d’un quatre cylindres en ligne et d’une voie de 1,34 mètre, la Rosalie 10CV était équipée d’un quatre cylindres mais d’une voie élargie à 1,42 mètre, et enfin, la Rosalie 15Cv optait pour un six cylindres en ligne et une voie de 1,42 mètres. Cependant, tout n’est pas si simple car Citroën rentabilise ses productions, et certaines Rosalie 10 et 15 furent fabriquées avec des voie de 1,34 mètres, elles sont dénommés 10L ou 15L (pour Légère). Quant aux variantes carrosseries, la Rosalie était déclinée en berline, cabriolet, coupé, et même en utilitaire afin de couvrir l’ensemble des marchés automobiles d’alors.

Citroën Rosalie fourgon (1)

                Côté innovation, qui est le symbole de la marque, la Rosalie est assez pauvre et n’apporte rien de bien nouveau. Certes, la voiture est équipée du moteur flottant mais l’on retrouvait la même chose sur la C6, seule la carrosserie acier « monopiece » semble apparaître et ce veut plus résistante que les carrosseries tout acier des Citroën de la fin des années 1920.

               A cette gamme initiale, vient se greffer courant 1933 la Rosalie 8 Demi-Luxe, version d’entrée de gamme de la Rosalie qui permet d’offrir un prix contenu aux clients les moins fortunés. Pour Citroën, cette version semble contrainte par la situation délicate de l’entreprise, puisque depuis les répercussions en France du Krach boursier de 1929, les ventes de Citroën diminuent de 48%, et André Citroën ne semble pas vouloir freiner les dépenses en matière de communication. Pire encore, pour tenir tête à Renault et sa moderne usine de l’Ile Seguin, André Citroën fait reconstruire, en s’endettant, son usine du Quai de Javel entre 1932 et 1933. L’on comprend donc le besoin de faire entrer rapidement des liquidités à cette époque, d’autant plus que débute le projet qui mènera à la Traction.

                   Mais faute d’innovation dignes de ce nom, la Rosalie n’attire que peu les foules. Certes, la voiture se vend bien, mais elle ne permet pas de pérenniser la société, et la clientèle haut de gamme visée par les Rosalie 10 et 15 se détourne du modèle jugé trop proche, esthétiquement, de la Rosalie 8. C’est pourquoi Citroën va tenter de dynamiser la gamme Rosalie avec un programme sportif visant à battre des records de vitesse moyenne réalisés par la petite Rosalie en 1933 : 300.000km sont parcourus à la vitesse moyenne de 93km/h sur l’anneau de Montlhéry.

                  Toujours dans cette optique de dynamiser la gamme Rosalie, Citroën opte en Janvier 1934 pour un restylage de la ligne de la voiture par le biais d’un kit carrosserie réalisé par Bertoni et appelé NH (Nouvel Habillement) : ailes à bavolet, calandre inclinée, pare-chocs courbés… permettent d’offrir à la Rosalie une ligne moderne et en phase avec la mode du Streamline Modern. Quelques mois plus tard, c’est l’apparition de la Rosalie B qui se remarque par ses roues avant indépendantes, on parle désormais de Rosalie A pour les Rosalie à essieu rigide. Mais déjà, on sait chez Citroën que la Rosalie est plus ou moins condamnée par l’arrivée imminente de la Traction, tous les efforts sont consacré à cette voiture qui apparaît au milieu de l’année 1934, sans doute trop rapidement avec une mise au point bâclée dont les premiers clients feront les frais.

                     Cependant, Citroën, n’interrompt pas pour autant la comemrcialisation de la Rosalie, mais sa gamme est complètement remaniée. Adieu Rosalie 8, 10 et 15, c’est désormais le temps de la Rosalie 7UA et son moteur emprunté à la Traction 7C, et de la Rosalie 11Ua et son moteur de Traction 11. Entre temps, Citroën avait coulé et l’entreprise ne doit son salut qu’à Michelin qui reprend la société et la met sur de nouveaux rails. La Rosalie était une voiture d’appoint pour les clients effrayés par le modernisme de la Traction, mais surtout ses déclinaisons utilitaires sont encore appréciés du public. Cependant, en 1938, les nouveaux dirigeants de Citroën décident que la Rosalie a fait son temps, sa production cesse après 38.840 exemplaires.