Avant de devenir ACMAT, ce constructeur de poids-lourds français a connu une première raison sociale sous la dénomination ALM (pour Ateliers Legueu Meaux), cette entreprise réalisa des véhicules tout-terrain selon les besoins spécifiques de ses clients, parmi lesquelles on comptait les sociétés d’exploitation de pétrole en Afrique, les pompiers et bien d’autres encore. Parmi ces camions, il y a le TH4 produit en petite série et que nous allons tenter de sortir de l’oubli…
La société des Ateliers Legueu Meaux est fondée en 1948 par René Legeu, un ancien concessionnaire Matford à Meaux, qui se reconverti dans la conception de véhicules tout-terrain. Le filon est sans doute bien choisi car dans les années 1950, la reconstruction demande un effort important, et certaines compagnies pétrolières ont des ambitions de prospection du côté du Sahara. A la fin des années 1950, nombre de véhicules sont développés dans cette optique : Berliet Gazelle ou T100 (lire aussi : Berliet T100), les Willème, ou encore la frêle 2CV Sahara (lire aussi : Citroën 2CV Sahara). Mais il n’y a pas que les prospecteurs pétroliers qui ont besoin de véhicules ayant de bonnes capacités de franchissement, l’armée et les pompiers aussi, tout comme certaines entreprises de travaux publics.
Lors de ses premières années d’existence, ALM construit des camions 4×4 sur la base de Panhard, lesquels sont ensuite écoulés dans le réseau du constructeur, preuve de la qualité des réalisations ALM. En 1954, René Legeu conçoit son propre camion tout-terrain, lequel portera le nom TH4 : T pour Trucks, H pour Hotchkiss et 4 pour 4×4. Le TH4 se reconnait par sa cabine empruntée au Citroën U55, le constructeur aux chevrons ayant permis à ALM de se fournir chez lui concernant la cabine, mais n’est pas pour autant partie prenante au projet, preuve en est avec la motorisation Hotchkiss qui est intégrée dans ce véhicule.
Parlons du moteur justement, il s’agit d’un Hotchkiss six cylindres en ligne essence, il semblerait qu’ALM ait monté les moteurs Type 686 avec 3,5 litres de cylindrée. L’intégration de ce moteur nécessite la transformation du capot et de la face avant afin de le loger avec son radiateur, mais tout en gardant un air de famille avec la cabine Citroën. Hélas, faute de documents d’époque, nous ne pouvons rien dire sur les spécificités techniques de ce moteur une fois intégré dans le ALM TH4.
Aussi, ALM a développé une gamme autours du ALM TH4, dont la version la plus répandue était le TH4 1.5 (pour 1,5 tonne de charge utile). La dénomination des autres versions ne m’est pas connue, mais certaines photos nous montrent des ALM TH4 avec trois essieux : était-ce des ALM TH6 pour six roues motrices, ou au contraire, est-ce que ces véhicules restaient en quatre roues motrices et voyaient leur charge utile augmentée ? Pour l’instant, mystère…
Pour conclure sur ce camion, Citroën décide en 1959 d’abandonner la fourniture de cabines à ALM, obligeant le constructeur à se tourner vers le carrossier Pourtout pour réaliser une cabinet spécifique, l’ALM TF; qui déjà, présente un air de famille avec les futurs ACMAT. Mais ça, c’est pour plus tard…