L’Alpine A500 marque les prémices de l’aventure Renault en Formule 1, elle est un banc d’essai destiné à évaluer le moteur turbo et diverses solutions techniques avant que Renault ne se lance dans le grand bain de la F1…
Si l’aventure de Renault en Formule 1 a débuté dans les années 1970, c’est en grande partie grâce à Elf, le pétrolier français avait lancé à la fin des années 1960 une stratégie sportive pour faire briller la haute technologie française et mis en place une filière pour repérer les pilotes prometteurs. Entre autres, Elf fut un soutien important à la coupe Gordini au sein de laquelle nombre de pilotes français ont fait leurs premières armes, et fut un partenaire de poids pour l’arrivée de Matra en Formule 1 avec le titre obtenu en 1969.
Hélas, lorsque Matra s’adosse à Simca, Elf se voit remplacé par Shell, la filière Elf est alors amputé de la compétition majeure d’alors. En 1972, Elf se tourne vers la Régie Renault pour la convaincre de venir en F1, les acteurs se connaissent pour être des alliés en sport automobile, tant dans le monde des rallyes avec l’Alpine A110, qu’en endurance, toujours avec Alpine, sans oublier les coupes Gordini où Elf trouve une place de choix. Aussi, Alpine avait tenté une excursion en F1 en 1968, avant que Renault ne stoppe tout au dernier moment.
Malheureusement pour Elf, Renault n’est pas enclin à se diriger vers la Formule 1, la Régie préférant mettre ses forces en Endurance. Ou alors, l’arrivée en Formule 1 devra se faire avec un concept novateur, l’utilisation du turbo, mais Renault n’a pas les finances pour un engagement en compétition sur l’endurance et la F1, c’est donc Elf qui prend à sa charge les développements d’une Formule 2 dans un premier temps. Une petite délégation de Renault prend la direction des Etats-Unis pour étudier la suralimentation, alors utilisée lors des courses USAC sur ovale.
Après deux moteurs expérimentaux, le moteur Renault à Turbo développait 525Ch au banc, plus que les moteurs alors engagés en F1. Des premiers essais sur circuit sont effectués avec une Alpine A441, En parallèle, l’engagement en endurance va servir de véritable laboratoire aux mécaniques turbocompressées, mais pour une arrivée en Formule 1, Renault a besoin d’une « voiture laboratoire » se rapprochant d’une F1.
Alpine réalise, par le biais d’André de Cortanze, le châssis d’une monoplace destinée à tester le moteur Renault dans les conditions les plus proches possibles de la F1. L’Alpine A500 naît courant 1975 et aussitôt essayé sur le circuit de Jamara, en Espagne. Initialement équipé de pneus Goodyear, l’Alpine A500 se chausse rapidement de pneus radiaux Michelin, jamais une Formule 1 n’avait eu une telle monte. L’équipe Renault avançait dans l’inconnu et engrangeait de l’expérience tour après tour, permettant la mise au point du turbo et réduire son temps de réaction.
A ce moment là, la rumeur d’une disparition d’Alpine, intégré au sein de l’entité Renault Sport, fait naître une crainte chez certains cadres d’Alpine, si bien que la monoplace A500 est révélé dans la presse. Les développements continuent jusqu’en 1977, la naissance de Renault Sport a bien lieu et reprend les études A500 à son compte, la voiture est alors repeinte en jaune. Au cours de l’été 1976, l’engagement en Formule 1 est acté, la voiture est mise en production en janvier 1977 et dévoilée au mois de mai suivant, la Renault RS01 faisant son baptême en F1 le 16 juillet 1977…
La descendance : Renault RS 01
En 1977, Renault arrive en Formule 1 et tente de bousculer les anglais, alors spécialistes en la matière. Avec son petit moteur de 1,5 litre turbocompressé, la RS01 ouvre la voie du turbo face aux V8/V10 habituellement sur le plateau…