A la fin des années 1960, la division Poids-lourds de Citroën est fusionnée avec Berliet qui va pendant quelques années faire perdurer la marque Citroën dans le camion. Mais les gammes fusionnent rapidement, à l’exemple du dernier camion badgé Citroën, le Dauphin.
A la fin des années 1960, Berliet qui connait des difficultés suite à la diminution de ses parts de marché sur le secteur du poids-lourds, causé par la création de Saviem et la perte de contrats d’armements avec l’armée française. Conscient que Berliet ne plus jouer seul, le constructeur de poids-lourds cherche à s’associer avec un groupe puissant. C’est Michelin qui répondra à l’appel en prenant une part majoritaire dans Berliet en 1967.
A cette époque, Michelin était également propriétaire de Citroën, le constructeur de voitures qui venait tout juste de racheter Panhard deux ans plus tôt. Surtout, Citroën envisage à cette époque le rachat de l’italien Maserati et avait d’importantes dépenses en frais de recherche, notamment avec la filiale Comotor, commune avec NSU pour développer le moteur rotatif. Michelin à la tête de Citroën et Berliet, cela va permettre une réorganisation des investissements de l’entreprise clermontoise.
En effet, à cette époque, Citroën produisait des camions, avec une gamme vieillissante composée des Type 23 et Type 55 présentés dans les années 1950, sans oublier le Belphégor présenté en 1965 qui pouvait concurrencer le Saviem SG5. Mais le poids-lourds représentait une activité faible de Citroën, si bien que Michelin décide de faire passer cette entité chez Berliet par le biais d’un rachat. Ce dernier permet également à Citroën de profiter de liquidités pour mener à bien ses nombreux projets tout en sortant d’une activité résiduelle.
Pour Berliet, en revanche, le rachat de la division Poids-Lourds de Citroën n’a pas d’autre avantage si ce n’est celui de prendre le contrôle d’un concurrent et renforcer ses parts de marché. Berliet récupère aussi la fabrication dans son usine de Vénissieux du Belphégor, et développe en commun avec les équipes de Citroën un nouveau petit camion, qui prendra le nom de Dauphin.
En réalité, le Dauphin est d’avantage un Berliet, la cabine est issue du Stradair dont on aurait raccourci le capot. Le châssis était lui-aussi une conception de Berliet, cependant, le véhicule a bien eu une carrière sous la dénomination Citroën. En effet, lors de sa présentation en 1969, le Dauphin était disponible sous le seul badge Citroën, puis entre 1970 et 1971, les logos Berliet et Citroën prennent place tous les deux sur le capot du camion.
Mais Citroën a œuvré pour apporter quelques modifications à ce camion, en y apportant un système de freinage 100% Citroën fonctionnant au LHM, un système repris sur le Belphégor. Aussi, la mécanique essence était assuré par un quatre cylindres en ligne de 2,176cm3 qui provient de la Citroën DS21, mais aussi du Belphégor. A noter qu’un moteur Diesel Perkins était disponible sur le Citroën Dauphin.
Après une courte carrière avec le badge Citroën, le Dauphin continua sa carrière sous le seul logo Berliet, quasiment en même temps que l’arrêt du Citroën Belphégor, ce qui clôture plus de quatre décennies de production de poids-lourds Citroën. Le Dauphin Citroën Type K01 est aujourd’hui devenu un véhicule rare, peu diffusé sous la marque Citroën, nombre d’exemplaires ont mal fini leur vie en raison de pièces spécifiques difficile sà retrouver. Mais pour sur, ce Citroën méconnu est un petit morceau d’histoire des poids-lourds Citroën à sortir de l’oubli…