Peu le savent mais Seat a développé une petite culture sportive, avec des trophées réalisés sur la base de petites voitures, des monoplaces… et aussi des sportives commercialisées au grand public. La Seat Fura Crono fait partie de ces dernières, partons à sa découverte…
En 1981, l’accord de coopération entre Seat et Fiat cesse et n’est pas renouvelé à cause de désaccord entre les deux entités. Ce qui signifie l’arrêt des relations industrielles entre les deux constructeurs, mais Seat peut toutefois continuer à assembler les modèles Fiat qu’il construisait avant la rupture de l’accord. Ainsi, 127, Panda et Ritmo demeurent chez Seat. En plus des relations industrielles, les relations financières cessent puisque Fiat revend sa participation au capital de Seat. Puis, avec l’ouverture du marché espagnol, Fiat peut venir concurrencer les Seat directement sur le marché espagnol.
Pour se démarquer, mais aussi par contrainte, Seat rebadge ses modèles et procède à des légers restylages. C’est à cette époque que la Seat 127 devient Seat Fura en 1982. Aussi, Seat va concevoir un modèle sportif de la Fura afin de se tourner vers une clientèle jeune avide de voitures sportives, mais aussi pour répondre aux autres constructeurs européens à l’heure où le segment des GTI commence à naître. Ce sera la Seat Fura Crono !
La Fura Crono se base sur la Fura trois portes mais avec une présentation bien plus sportive : pare-chocs enveloppants, élargisseurs d’ailes, feux additionnels, becquets et autocollants aux couleurs vives ! Mais le plus important sur une sportive, c’est davantage le moteur que l’aspect extérieur, la Fura Crono est dotée du même moteur que la Seat Ronda, à savoir un quatre cylindres en ligne à huit soupapes de 1.438cm3. Alimenté par deux carburateurs Weber et accolé à une boite manuelle à cinq rapports, l’ensemble développe 75Ch et permet à la voiture de rouler jusqu’à 160km/h.
Les performances sont vives, la Fura Crono est aidée par son faible poids puisqu’elle n’affiche qu’un petit 760kg sur la balance. Le châssis de la Fura est légèrement préparé avec des suspensions dures, mais rien ne change sur le freinage : des disques à l’avant et des simples tambours à l’arrière. Voilà tout ce que l’on pouvait dire sur cette version sportive de la Fura, qui n’a pas été importée en France, le nombre d’exemplaires est hélas pas connu.
Bonjour,
Petite correction à apporter au texte : « …Fiat revend ses 7% dans Seat… »
Lors de la création de SEAT, Fiat SpA reçoit 7% du capital. Au fil des années, cette participation augmente à 36% en 1966 avec la l’apport de la Fiat 124, puis passe à 50% en 1978, lorsque le gouvernement espagnol et l’INI décident de vendre tout SEAT à Fiat qui débourse 3 milliards de pesetas. Lors des négociations en 1980 avec G. Agnelli pour le rachat des 50% restants, il se rend compte que les bilans SEAT étaient truqués et que les dettes sont abyssales et l’effectif pléthorique. Blocage chez les espagnols et G. Agnelli quitte l’Espagne en vendant (donnant) toutes ses actions pour 1 peseta symbolique chacune… Pour que VW reprenne 51% de SEAT, le gouvernement espagnol a versé 50 milliards de pesetas….5 fois ce que Fiat demandait au titre des compensations financières.