Dans la famille Darl’Mat, les voitures les plus connues sont sans aucun doute les créations sur base de Peugeot 402 et 302 que le célèbre concessionnaire recarrossa en voiture sportive, parfois en y intégrant le fameux système Eclipse. Moins connu, Darl’Mat continua son activité après la seconde guerre mondiale, et œuvra sur la 203 qui fut l’un de ses grands succès…
Darl’Mat, voilà un nom qui est entré dans l’histoire de Peugeot et qui nous renvoi au temps des belles carrosseries. Emile Darl’Mat est un breton féru de mécanique, il s’installe dès 1923 comme concessionnaire Peugeot dans la région parisienne et se met à transformer la mécanique des voiture qu’il vend dès 1925. Dans les années 1930, il rencontre le carrossier Pourtout qui lui permet d’habiller les châssis qu’il transforme, puis c’est le génie de Paulin qui met en lumière Darl’Mat avec le système Eclipse : le coupé-cabriolet était né. Les années 1930 réussissent à Darl’Mat qui engage, avec l’appui de Peugeot, des voitures aux 24 heures du Mans.
Hélas, la Seconde Guerre Mondiale vient mettre entre parenthèses cette activité, mais dès la paix revenue, Darl’Mat se remet en selle et modifie une Peugeot 202 pour aller battre des records du monde sur la piste de Montlhéry, trois lauriers sont décrochés le 21 octobre 1947. Surtout, Peugeot présente en 1948 une nouvelle voiture, la 203, offrant de nouvelles opportunités à Darl’Mat qui se met à élaborer une version plus sportive. Mais l’activité demeure plus complexe avec la 203 qui abandonne le duo châssis-caisse pour une caisse autoporteuse.
La monocoque, la hantise des grands carrossiers d’alors qui voient leur champ d’activité se réduire, causant la perte d’un grand nombre d’entres eux dans les années 1950. Darl’Mat sort son épingle du jeu grâce à sa connaissance de la mécanique pour pousser la puissance du moteur de la 203. De plus, l’heure était à la reconstruction et le marché de la voiture sportive était oublié, à de rares exceptions près. Le champ paraissait libre pour Darl’Mat.
Ainsi, le moteur passe de 42Cv à 50Cv grâce à une préparation importante : Darl’Mat redessine les têtes de pistons et la culasse, un second carburateur Solex vient gaver la mécanique et un échappement Nardi complète l’ensemble. Les performances sont en hausse avec une vitesse de pointe à 130Km/h quand la 203 de série n’offrait que 115km/h. En 1952, Darl’Mat fait évoluer la puissance du moteur de la 203 à 60Cv, permettant une vitesse de pointe à 160km/h !
Darl’mat travaille aussi la carrosserie de la Peugeot 203 afin de distinguer sa version au premier coup d’œil. Il touche ainsi à la structure de la voiture pour abaisser la hauteur du pavillon de sept centimètres, la hauteur du capot moteur est réduite et la malle arrière totalement redessinée. Pour rendre harmonieux l’ensemble, les ailes sont également revues tandis que des flasques viennent cacher les roues arrières. Pour faciliter son travail, Darl’Mat obtient de Peugeot la livraison de Peugeot 203 complète mais non assemblées, un rare privilège !
Darl’Mat utilise l’aluminium à outrance sur ses créations, ce métal léger est devenu abondant avec la seconde guerre mondiale et ses nombreuses utilisations militaires, il se trouve employé pour réaliser les décorations de la voiture : grille de calandre, baguettes, accessoires optionnels… Et dans l’habitacle, Darl’mat y porte également un grand soin avec une sellerie en cuir, des panneaux de porte spécifiques, un volant Quillery, et si les voiture gardaient leur instrumentions d’origine, le client pouvait opter pour des compteurs de la marque Taupin.
Mais une telle création se paie, si Darl’Mat n’annonce pas de prix pour laisser chaque client confectionner sa voiture, une 203 Darl’Mat ne se monnayait pas sous le million de francs, soit le double d’une berline Peugeot 203 ! Chez Darl’Mat, le client était roi et le concessionnaire se pliait aux demandes des clients, c’est ainsi que deux cabriolet Darl’mat ont vu le jour, que certaines berlines sont équipées d’un compresseur Constantin ou d’une boite électromagnétique Cotal… Au final, 120 exemplaires ont été transformés entre 1949 et 1954, seuls 12 sont recensés de nos jours…
Bonjour,
J’ai vu ce jour aux rétrofollies (voitures anciennes) de Tartas dans les Landes, une magnifique 203 Darl’mat noire en état concours.Je n’ai pu voir son propriétaire car il n’était pas auprés de sa voiture et il y avait du monde. Je connaissais bien ce modéle , mais n’en avais jamais vu en vrai. Je pense par les détails que j’ai pu constater que le modéle était de 53 ou 54: Pneux 165×400, Compteur DEMI LUNE derrière le volant étalonné jusqu’à 150. Trés rare modéle que j’aimerais bien avoir dans mon garage. Magnifique !!!
Bonjour, je lis votre message par hasard et il se trouve que je connais très bien le propriétaire de la 203 Darl’Mat dont vous faites allusion. Elle est authentique (et c’est facilement vérifiable, le club très fermé de propriétaires de 203 Darl’Mat la connaît, les numéros coeespondent, etc….).
Il est possible qu’elle soit en vente prochainement. Si vous étiez intéressé, n’hésitez pas …
Bien cordialement
Serge
Bonjour très intéressant mais il y a des choses à vérifier .120 exemplaires et sur un livre « les voitures des années cinquante » « la 203 Peugeot » 250 exemplaires .Donc tout ça est à vérifier .Peut être les propriétaires possédant une Darl’mat sont en mesure de certifier le nombre d’exemplaires .
Merci .
Il existe chez Darl mat une liste avec tous les numéros de série des voitures fabriquées et le chiffre est aux alentours de 120…
Bonne soirée
J’ignorais la relation entre Darlmat et mon confrère Paulin. En tout cas j’aime.
je ne connaissais pas bien l’histoire de cette fascinante creation !