Dans les années 1970, Lancia est une marque en plein renouveau, Fiat vient tout juste de prendre le contrôle du constructeur et tente de relancer la marque avec des nouveaux modèles et surtout des variantes de carrosseries qui se multiplient. La Lancia Gamma Coupé fait partie de ces modèles, alors partons à sa découverte.
C’est en 1969 que Fiat rachète Lancia, la marque était en difficulté depuis une décennie et avait dû revendre en 1955 son département compétition à Ferrari, puis la marque est rachetée en 1956 par un fabriquant de ciment avant d’être reprise par Fiat. Pour sortir la marque de cette mauvaise passe, Fiat y injecte beaucoup d’argent afin de financer de nouveaux modèles. Le premier d’entre eux fut la Beta qui doit remplacer la Fulvia qui arrivait en fin de carrière. Pour compléter la gamme, Fiat finance également la Gamma, une berline haut de gamme qui apparait en 1976, laquelle fut dessinée par Pininfarina. La Gamma se lance sur un marché étroit mais Fiat le juge nécessaire pour dynamiser sa nouvelle filiale et surtout, la rendre crédible face à la concurrence germanique.
La présentation de la Gamma berline se fait lors du salon de Genève 1976, à ses côtés apparait un coupé nommé lui aussi Gamma. A cette époque, ce coupé ne devait pas être commercialisé et le prototype n’était qu’une étude de style commandée auprès du carrossier Pininfarina, mais sa ligne très fluide et équilibrée tape dans l’œil du public, face à cet accueil enthousiaste, Fiat décide de le commercialiser. Il faudra attendre l’année 1977 pour le voir apparaitre au catalogue.
Coupé bourgeois sans excentricité, la Gamma Coupé sait attirer une clientèle haut de gamme avide de voitures discrètes mais chics. Aujourd’hui encore, mais ce n’est là que mon avis, la Gamma n’a rien perdu de sa superbe et se présente encore comme un coupé attirant. Autre chose qui peut surprendre, c’est sa longueur, la Gamma coupé mesure un peu moins de 4,5 mètres afin de permettre de loger jusqu’à cinq personnes dans son habitacle. L’intérieur justement, Lancia le soigne avec des vitres électriques, des rétroviseurs réglables par de petits moteurs électriques, l’air conditionné… Le tout de série.
Mais encore, la Gamma coupé offrait des fauteuils en velours (le cuir était en option) avec des appuie-tête, des feux d’ouverture de portes, un volant réglable en hauteur. Bref, un habitacle de très bonne facture pour l’époque, qui ne laissait que peu de places aux options, il n’y avait guère que le toit ouvrant qui s’offrait moyennant supplément. Cependant, le manque de rangements se fait sentir, le coffre est trop restreint, l’accès aux places arrière est peu aisée.
Sous le capot, la Lancia Gamma coupé se dote d’un quatre cylindres à plat réalisé totalement en aluminium, disponible en deux versions : un 1.999cm3 de 120ch ou un 2.484cm3 de 140ch. L’alimentation est alors assurée par un carburateur double corps, les performances sont excellentes (malgré les 1.200kg de la voiture); la souplesse du moteur fait le reste. Concernant les performances, la 2000 se permet un 185km/h en vitesse de pointe tandis que la 2500 file à plus de 195km/h. Côté boite de vitesses, le client avait le choix entre une boite 5 manuelle ou une automatique à quatre rapports.
En 1980, la Gamma coupé évolue pour faire naitre la seconde génération, qui se distingue par sa nouvelle calandre dont le dessin de la grille s’inspire de la Delta. La planche de bord et l’instrumentation sont elles aussi totalement redessinées, tandis que le moteur 2500 s’équipe d’une injection électronique. Ces améliorations amenées rapidement après la sortie du modèle tentent de le faire sortir de sa torpeur au niveau commercial.
Cependant, les ventes de la Gamma ne décolleront pas. La voiture est arrivée dans une période marquée par la crise pétrolière, l’heure était à la chasse aux voitures gourmandes, et la Gamma Coupé avec ses 11 litres aux 100 était loin d’être sobre. Ajoutez à cela d’importants déboires mécaniques car le moteur était victime de nombreuses surchauffes, casse de courroies de distribution, et une boite automatique difficile… La Gamma Coupé n’aura ainsi jamais réellement rencontré sa clientèle, sa commercialisation cesse en 1984 après 6.789 exemplaires assemblés.
Dommage que la berline fut si moche, sans son infâme bulle arrière, sur cette base en vraie 3 volumes et 4 portes, nous aurions probablement eu une des plus belles berlines Italiennes des années 70 ! Dommage…
Superbe voiture à la ligne intemporelle. Que dire du grondement profond du boxer lors des montées en régime !
C’était le 4 cyl boxer de la flavia 2000 ?
En fait son moteur était spécifique, différent du Flavia notamment par ses arbres à cames en tête, et cubant pour le marché extérieur à 2,5l (toutefois réduit à 2l pour le marché italien pour des raisons fiscales).
Cette auto est en fait dans l’esprit une Flavia modernisée. C’est en France du moins une auto mal aimée, tant mieux pour ceux qui en recherche une. Le principal problème de cette auto (un OVNI dans la gamme Lancia) est la spécificité de beaucoup de pièces donc rareté. En pratique, l’esthétique et le comportement d’une grande GT pour un relativement prix modéré. Devinez quoi,…j’ai un coupé.
Bonjour Paul. Je viens d’acheter une gamma coupé a renover. je suis a la recherche de renseignements techniques et conseils. si on peut se contacter se serai super! Francois
L’une des plus belles italiennes avec la Ferrari 400i …