C’est certainement la génération la moins aimée de toutes les Corvette, présentée en 1983 comme une Corvette des temps modernes, elle peine à convaincre à ses débuts comme véritable sportive. S’en suit une montée en puissance jusqu’aux modèles Callaway et ZR1 qui permettent à la Corvette de s’affirmer.
Production : 358.180 exemplaires (1984-1997)
L’histoire de la Corvette C4
Remplacer la Corvette C3
La troisième génération de Chevrolet Corvette C3 est lancée en 1968, elle se distingue par sa ligne acérée qui ne ressemble à nulle autre sportive, et une offre de moteur qui fut très large au cours de sa carrière, allant du 5,3 litres au 7,4 litres.
Remplacer celle qui fut l’une des plus importantes générations de Corvette. La troisième génération de la Corvette est l’une qui a eu la plus longue carrière au sein de la lignée avec quatorze années au catalogue, et logiquement l’une des plus produites. La Corvette C3 évolue à l’heure de la flambée du prix de l’essence, des primes d’assurances, des normes antipollution… A la fin des années 1970, le contexte est morose, certaines Muscle Cars ne sont pas renouvelées, l’avenir de la Corvette n’est pas assuré. D’ailleurs, chez Chevrolet, les pères des Corvette C2 et C3 sont partis à la retraite, comme si la Corvette faisait parti de l’histoire ancienne du constructeur… Pour autant, par son statut particulier auprès de la clientèle, une quatrième génération de Corvette naîtra, avec un lancement prévu en 1982…
Une Corvette C4 peaufinée
Compte tenu du changement d’époque, mais aussi face à une nouvelle concurrence venue du Japon, la Corvette C4 est attendue au tournant par le public. C’est pourquoi la direction de Chevrolet décide de repousser la présentation de la Corvette C4 début 1983 (sur le millésime 1984 donc), quitte à créer un trou entre les Corvette C3 et C4. Mais c’est le prix à payer pour présenter une voiture qui cible de suite sa clientèle…
C’est finalement en Février 1983 que la Corvette C4 est présentée au grand public, à l’heure où les modèles de la gamme Chevrolet arrivent en fin de millésime. C’est donc avec les voitures du millésime 1984 que la Corvette fait ses débuts. Présentée comme la Corvette des temps modernes, l’Etat-Major de Chevrolet annonce que la nouvelle venue conserve les fondamentaux de la Corvette. Car tout est nouveau (trains roulants, châssis, suspension…) sauf le moteur : la C4 conserve le V8 L83 de son ainée, cubant 5,7 litres pour 205Ch, elle propose une boite automatique à quatre rapports ou manuelle à sept vitesses (4 + 3 en overdrive). Avec son faible ratio Ch/litre et son alimentation archaïque, l’aérodynamique de la voiture sauve l’honneur en lui permettant de dépasser les 200km/h. Pour le reste, la carrosserie de la Corvette, réalisée en fibres composites, propose un dessin dynamique et l’habitacle présente une dotation de bonne facture, avec tableau de bord électronique.
1984 : Un lancement réussi
Lors de la présentation de la Corvette C4, les critiques fussent de toute part, entre moteur archaïque, ratio puissance/litre décevant, et des voix s’élèvent contre le style de l’auto. Malgré les critiques, le lancement de la Corvette C4 est réussi avec 51.547 ventes cette année-là (notons que le millésime 1984 de la Corvette C4 s’étale sur 17 mois…). Sur le millésime 1985, les ventes retombent à 39 729 exemplaires (mais sur douze mois), c’est à quelques chose près les mêmes ventes annuelles que la C3 en fin de carrière.
Chevrolet apporte les premières évolutions à sa Corvette dès le millésime 1985, comme tout nouveau modèle, il faut corriger les premiers défauts revenus après une année de retour client. Mais Chevrolet va plus loin et améliore sa Corvette en adoptant une injection électronique multipoint d’origine Bosch, le moteur gagne 25Ch et les performances progressent dans le bon sens avec une petite seconde gagnée sur le 0-100km/h qui s’établi désormais à 6 secondes. Mieux, avec cette alimentation, la Corvette affiche une consommation réduite de 11% d’après les données constructeur. En 1986, c’est l’adoption en série de l’ABS et du troisième feu stop pour répondre aux nouvelles normes américaines en matière de sécurité, mais surtout l’arrivé d’une version cabriolet au catalogue qui assure de nombreuses ventes au modèle. En 1987, avec le montage de nouvelles culasses en aluminium, la puissance de la Corvette gagne à nouveau 10Ch pour passer à 240Ch, puis à nouveau 5Ch l’année suivante.
1986 : le retour du Cabriolet
Abandonné dix ans plus tôt, le cabriolet fait à nouveau son apparition dans la gamme Corvette. Une version bienvenue qui assure entre 25 et 35% des ventes de la Corvette sur les millésimes suivants.
En 1989, la corvette abandonne sa transmission manuelle maison pour la remplacer par une boîte manuelle de l’équipementier ZF. L’autre nouveauté de l’année, c’est l’arrivé de la version ZR1, une version haute performance qui arrive un an après la version Callaway. Sous le capot de la ZR1, on retrouve toujours le V8 de 5,7 litres mais retravaillé par les ingénieurs de Lotus, devenu une filiale de General Motors depuis 1989. Construit entièrement en aluminium, quatre arbres à cames, 32 soupapes… et 375Ch au bout du compte. Pour absorber une telle cavalerie, le châssis est amélioré… et voilà une Corvette capable de rivaliser avec le haut du panier européen ou japonais. Ou même la version Callaway. Dès l’année 1990, la ZR1 propose un kit carrosserie qui la distingue des autres Corvette, notamment concernant la face arrière dont la façade est désormais convexe, les optiques de forme carrés et des ailes arrières plus larges.
1988 : Corvette Callaway
Si Chevrolet fait gagner régulièrement des chevaux à sa Corvette, c’est pour éviter d’être distancé par la concurrence européenne et nippone. Alors Chevrolet confie à Callaway le soin de développer une version haute performance en greffant deux turbos pour une puissance de 345ch. Si cette préparation est intégrée au catalogue Chevrolet, son prix est prohibitif puisqu’il faut débourser 20.000$ rien pour cette préparation. Elle reste au catalogue jusqu’en 1991 et seules 500 unités sont vendues.
1989 : Corvette ZR1
Un an plus tard, c’est au tour de la Corvette ZR1 de compléter la gamme des Corvette surpuissantes. Cette fois, ce sont 375Ch offerts avec l’aide des ingénieurs de chez Lotus, et un moteur assemblé chez Mercury Marine, une entreprise qui assemble de temps à autre des moteurs de compétition pour le compte des constructeurs américains. Commercialisés plus chère qu’une Callaway, la ZR1 obtient les faveurs du public avec près de 6.900 unités commercialisées jusqu’en 1995.
Au début des années 1990, l’heure est au restylage de la gamme Corvette, Chevrolet s’attaque notamment à l’habitacle pour y enlever l’instrumentation digitale passée de mode, à l’exception du compteur de vitesse qui reste numérique. On note aussi l’aménagement d’une boite à gants devant le passager et le montage d’un airbag pour le conducteur. Enfin, en 1991, l’ensemble de la gamme Corvette reçoit la carrosserie de la ZR1 et la face avant légèrement revue.
Après avoir touché à l’habitacle et à la carrosserie, c’est au tour du moteur d’évoluer en 1992 avec une nouvelle mécanique : le V8 LT1. La cylindrée reste la même, 5,7 litres, mais il offre 300Ch. La dotation de la voiture est également amélioré avec la suspension pilotée et l’antipatinage… de série ! En 1994, c’est au tour de la ZR1 qui reçoit un moteur de 405 Ch, mais aussi des jantes alu de 17 pouces. Cette même année, l’ensemble de la gamme Corvette reçoit un nouvel intérieur. Mais déjà, la Corvette C4 est en fin de carrière, et Chevrolet prépare en douceur la transition vers la C5. En 1995, alors que plusieurs centaines de petites améliorations sont apportées à la Corvette, la version ZR1 disparait, puis deux séries spéciales apparaissent en 1996 : Collector Edition et Gran Sport, toutes deux équipées du moteur LT4 de 330Ch, disponible en option sur le reste de la gamme. En 1997, voilà la Corvette C5…
La remplaçante : Corvette C5
En 1997, la cinquième génération de la Corvette arrive, cet opus se forge une réputation en compétition, notamment en endurance et principalement aux 24 heures du Mans…