Dans les années 1970, remplacer la Jeep devient nécessaire pour l’armée française qui dispose encore de nombreuses Jeep de la seconde guerre mondiale. Après plusieurs tentatives infructueuses de demander à un constructeur français de lui concevoir un véhicule 4×4, l’armée incite les constructeurs nationaux a faire alliance avec un partenaire étranger. C’est ainsi que naitra la Citroën C44.
Inutile de revenir sur la laborieuse histoire du remplacement de la Jeep, déjà contée ici (Renault-Saviem TRM500). Mais reprenons les grands lignes, aucun constructeur français ne veut se lancer dans la conception d’un petit 4×4 qui servirait de véhicule de reconnaissance car avec « seulement » 10.000 unités à la clé, le contrat est jugée de peu rentable. La France s’associe avec l’Allemagne et l’Italie pour lancer le projet « Europa Jeep », lequel volera en éclat à cause des besoins différents des trois acteurs. La France se retrouve à la case départ, mais la solution d’un partenariat avec un constructeur étranger est étudié.
Comme les deux autres constructeurs français que sont Peugeot et Renault, Citroën tente sa chance et s’allie avec Volkswagen pour proposer à l’armée française une solution de remplacement à la Jeep. Ainsi, par ce contrat, Citroën obtient la caisse du Volkswagen Iltis, et la possibilité d’y intégrer un moteur de sa gamme. En effet, l’armée française souhaite disposer d’un moteur français afin d’être certain de l’approvisionnement de pièces de rechange et éviter tout embargo d’une quelconque nation. C’est pourquoi le C44 reçoit un moteur de CX Athéna/Reflex, c’est-à-dire un quatre cylindres en ligne de 1.818cm3 développant 75Ch. La voiture est équipée d’une boite à quatre rapports, d’un différentiel et d’un réducteur, l’ensemble permet à la voiture de grimper des côtes de 50%. Côté vitesse maximale, la C44 affiche un 130km/h, et enfin, la voiture est capable de rouler dans 60cm d’eau.
Présentée à l’armée française en 1979, la voiture est testée durant de nombreux mois par l’institution, mais le choix final ne semble pas se porter sur cette voiture puisque l’Iltis à un avenir compromis en Allemagne où elle se fait doubler par le Mercedes Classe G. Et le choix final tombe, c’est Peugeot et sa P4 qui furent retenus par l’armée française.
Ainsi, le Citroën C44 restera au stade de prototype, deux exemplaires ont participé au paris-Dakar de 1981 à 1984, sans grand succès puisque la voiture ne figure jamais dans le classement final…
Bonjour
Je viens de croiser cet article et je suis surpris d’une phrase : « l’Iltis à un avenir compromis en Allemagne où elle se fait doubler par le Mercedes Classe G »
En réalité l’armée allemande a remplacé les VW 181 par quelques milliers d’Iltis produits entre 1978 et 1988 (environ 10 000 exemplaires)
C’est à partir des année 90 que les Mercedes G apparaitront dans les armées allemandes et Suisse, mais aussi canadiennes en remplacement des Iltis utilisés jusque là.