Le Berliet PCM devait initier une nouvelle génération d’autobus dans les années 1960, il fut battu par le SC10 de Saviem et demeure un échec cuisant pour le constructeur lyonnais qui fut contraint de mettre un terme précipité à sa carrière…
En 1958, la RATP et l’Union des Transports Publics Urbains et Ruraux (UTPUR) établissent le cahier des charges de l’autobus « standard » du futur afin que les exploitants de réseaux de transport en commun puissent disposer d’un produit adapté à leurs demandes. A cette époque, les constructeurs proposaient des autobus peu adaptés, aux planchers trop hauts, plafonds trop bas, et étaient bien souvent des petites séries aux prix élevés. Avec ce cahier des charges, les exploitants vont évaluer trois propositions dont une étudiée par Berliet : le PCM. (les deux autres étaient le SC10 de Saviem et le Verney AUS).
Le prototype du PCM est dévoilé le 23 mars 1962, autobus de onze mètres de long, doté d’un plancher plat à 63,5 cm du sol et d’une hauteur intérieure de 2,20 mètres minimum, le PCM correspond en tout point aux cahier des charges de l’UTPUR. Pour des raisons de standardisation, le PCM (tout comme son rival, le Saviem SC10) est équipé d’un moteur MAN six cylindres développant 150Ch, ainsi que d’une boite à vitesses Pont-à-Mousson, le tout placé à l’avant de l’autobus.
Le Berliet PCM se distingue par son design angulaire, signé du styliste Philippe Charbonneaux, avec comme traits caractéristiques sa calandre rectangulaire englobant les deux projecteurs, ou encore le montant situé derrière le poste de conduite. Comme demandé par la RATP, le PCM s’équipe d’un pare-brise arrondi pour lutter contre les reflets et améliorer la vigilance du conducteur. Sur le plan technique, Berliet décide de concevoir une caisse tout alu pour son PCM et de la boulonner sur un châssis surbaissé à longerons en acier.
Le Berliet PCM, tout comme le Saviem SC10, sont commandés à 500 unités chacun par la RATP. Malheureusement, à l’usage chez les exploitants, le PCM s’avère moins intéressant que le Saviem SC10, si les mécaniques sont identiques, les pannes sont plus fréquentes chez Berliet et son architecture rend difficile les interventions par les mécaniciens, augmentant le temps d’indisponibilité. Aussi, le châssis en tôle souffre de corrosion et l’assemblage du PCM ne permet pas de proposer un prix concurrentiel par rapport au SC10.
Le bilan est terrible pour le PCM, à la fin des années 1960, quand Saviem approche des 1.500 SC10, le compteur de ventes des PCM est quasiment trois fois moins élevé. Pour Berliet, la conclusion est simple : le PCM ne peut rivaliser contre le Saviem SC10, et arrête sa production en 1971, le temps d’honorer les commandes enregistrées. Pour sauver les meubles, on déclina bien le PCM en version à deux étages (Berliet PCMR-E) pour une expérimentation dans Paris, sans lendemain, ou en version courte (Berliet PGR), qui fut encore un échec pour Berliet. Pour ne pas laisser Saviem seul sur le marché de l’autobus urbain, Berliet décide de concevoir un tout nouvel autobus en partant d’une page blanche, le futur PR100, dont le succès fut cette fois au rendez-vous…
Bonjour, juste un petit désaccord relatif aux chiffres avancés : si SAVIEM avait vendu 1500 unités de son SC10 (je vous laisse la responsabilité de ce chiffre, je ne l ai pas en ma possession) j avance le fait que BERLIET avait vendu fin 1971, un total de 1135 PCM (province et Paris), donc largement plus d un tiers par rapport à son rival.
Merci d apporter ce correctif à votre article.
Cordialement. Ph Perez