Dans les années 1930, la tendance du Streamline Moderne amène la carrosserie automobile à dépasser son seul côté utilitaire, elle devient désormais un élément participant aux performances de la voiture par l’aérodynamique que pour se démarquer de la concurrence avec des lignes spécifiques. En Allemagne, l’Adler Typ 10 surnommée Autobahn est une parfaite représentante de ce style…
Adler, c’est l’histoire d’une réussite et de la diversification, une entreprise fondée en 1880 et produisant initialement des vélos, avant de se lancer dans les tricycles, les motos, les machines à écrire, puis de s’essayer à l’automobile à partir de 1900. Dans ce dernier domaine, Adler connait un succès fulgurant qui récompense d’importants des efforts (notamment le développement d’un moteur maison en 1904), permettant au constructeur allemand d’être le premier producteur allemand de véhicules, moteurs et boites de vitesses en 1905. Adler reste dans les trois premiers constructeurs allemands pendant plusieurs années, résiste à la crise économique de 1930, puis commence à vaciller dans les années 1930 : Mercedes lui prend la troisième place dès 1935.
Cette même année, le constructeur Adler effectue un recrutement important en celui de l’ingénieur Karl Jenschle, débauché de chez Steyr-Daimler-Puch où il avait était l’un des pères de la Steyr 50, petite voiture populaire aux formes arrondies. Celui-ci est intégré dans le projet d’une berline luxueuse destiné à proposer autre chose que l’Adler Diplomat, et en prend la direction, pour donner naissance à l’Adler Typ 10 qui fut dévoilée au printemps 1937 lors de la 27ème exposition automobile internationale de Berlin. La voiture se démarque de suite par sa carrosserie aérodynamique qui la rapprocherait d’une Chrysler Airflow (lire aussi : Chrysler Airflow), un élément important où les constructeurs allemands expérimentaient les carrosseries aérodynamiques notamment pour battre des records.
Surtout, l’Adler Typ 10 embarque son lot d’innovations pour la marque allemande, la voiture s’équipe d’un moteur six cylindres dont le refroidissement est assuré par eau et lubrifié sous pression, graissage par carter sec, la voiture reçoit des amortisseurs sur les quatre roues, le freinage est assurée par un système hydraulique, l’essieu avant reçoit des suspensions à triangle. Côté mécanique, la Typ 10 s’équipe d’un six cylindres en ligne de 2,5 litres de cylindrée offrant une puissance de 58Ch, sa puissance est poussée à 80Ch pour la version sport, aidée par deux carburateurs Solex, monté exclusivement sur la version coupé à partir de 1938. Côté performances, Adler annonce un 125km/h en vitesse de pointe pour la version 55Ch, 150 pour la version sport. Bref, un modèle idéal pour rouler sur les autoroutes naissantes en Allemagne.
L’Adler Typ 10 fut proposée en plusieurs variantes de carrosseries, une berline à quatre portes avec toit ouvrant, deux cabriolets à deux et quatre places offrent des carrosseries signées Karmann, la gamme est complétée par un coupé réalisé par Buhne. Une gamme large qui permet de ratisser large, mais le prix de l’Adler Typ 10 est trop élevé pour l’époque : 5 750 Marks pour la berline. Aussi, la voiture arrive à une mauvaise époque sur le marché, deux ans plus tard, l’Allemagne déclenche la Seconde Guerre Mondiale, Adler est sommé de participé à l’effort de guerre et stoppe sa production automobile en 1940. Seules 5.285 unités d’Alder Typ 10 ont été produites, beaucoup ont été réquisitionnées par l’armée allemande au cours du conflit mondial, ce qui en fait une voiture très rare de nos jours.