Au début des années 1980, Alfa Romeo n’est pas dans la meilleure des postures, sa gamme est vieillissante et les finances de la firme ne sont guère réjouissantes pour envisager l’avenir sereinement. Mais il faut sortir des nouveautés pour survivre, c’est ainsi qu’apparaît l’Alfa Romeo 75 en 1985.
A cette époque, Alfa Romeo était une entreprise appartenant à la holding de l’Etat italien, les finances de l’entreprise n’étaient pas au beau fixe. Pour autant, le constructeur italien tente de rester à la hauteur en présentant la 33 qui remplace l’Alfasud, une Arna réalisée en commun avec Nissan est présentée pour intégrer un créneau porteur. En 1984, l’Alfa Romeo 90 apparaît pour rester présent sur le segment de la berline de luxe.
C’est entre ces deux nouveautés que l’Alfa Romeo 75 vient se positionner en 1985, en lieu et place de la Giulietta. Cependant, les restrictions budgétaires causées par la situation financière d’Alfa Romeo se ressentent sur la conception de la 75 qui reprend la base de sa devancière, à savoir son architecture et sa base mécanique. Dès lors, on peut résumer la 75 à un gros restylage de la Giulietta de 1977, qui elle-même était issue de l’Alfetta de 1972… Une recette déjà vue sur l’Alfa Romeo 33 qui reprenait les dessous de l’Alfasud.
Et lors de la présentation de la voiture qui intervient le 17 Mai 1985, une fois le subterfuge dévoilé, on ne pouvait légitimement pas attendre les qualités d’une voiture contemporaine niveau comportement routier. Bref, sous une robe moderne se cache une conception ayant au moins une décennie…
Mais, l’Alfa Romeo 75 sait cacher cela par une ligne qui s’insère parfaitement dans son époque, des lignes cubiques un brin agressives, bien que son style ne fasse pas l’unanimité. Au moins, la 75 avait une personnalité bien à elle ! On peut souligner le travail du centre du style d’Alfa Romeo qui arrive à gommer les traits de sa devancière, tout en conservant les mêmes portes. L’habitacle aussi participe au ressenti de voiture moderne, le plastique est présent en quantité, les lignes sont là encore très carrées et un petit ordinateur de bord nommé « Alfa Control » veille à la bonne marche de la voiture.
Sous le capot, les motorisations sont issues de la Giulietta mais la 75 reprend le châssis retravaillé de l’Alfa Romeo 90 pour permettre d’intégrer à terme un V6. Ainsi, côté moteurs, on retrouve le quatre cylindres en ligne de 1600cm3 en entrée de gamme, suivi des versions 1,8 litre et 2 litres, chacun de ces moteurs est alimenté par deux carburateurs à double corps. La 75 propose aussi un turbo Diesel de 2,0 litres qui ne fut jamais importé en France, et un V6 de 2,5 litres issu de la GTV qui développait 156Cv.
Même si le modèle a des défauts et n’avait pas séduit la presse, l’Alfa Romeo 75 se montre rapidement comme un succès commercial, les ventes sont bonnes tout aussi bien en Italie qu’à l’exportation. Sur cette lancée, Alfa Romeo enrichi sa gamme en 1986 avec un quatre cylindres de 1,8 litres turbocompressé de 155Cv et propose le modèle sur le marché nord-américain dans sa version Milano. Un prototype de 75 break nommé Station Wagon est présenté avec une réelle volonté de commercialisation, mais celle-ci n’interviendra jamais. 1986 marque aussi le rachat d’Alfa Romeo par le groupe Fiat.
En 1987, Alfa Romeo propose la 75 Turbo Evoluzione, un modèle limité à 500 exemplaires avec une cylindrée spécifique de 1.761cm3 prévu pour l’homologation du modèle en compétition sur le groupe A. Moins exclusive, la 75 America arrive cette année là pour les Etats-Unis.
Pour le millésime 1988, l’argent de Fiat parvient à Alfa Romeo qui lance la série 2 de la 75 avec de petites retouches esthétiques et l’intégration de pièces du groupe Fiat. La calandre est redessinée, le tableau de bord est revu, les optiques arrières deviennent bicolores (rouge et blanc). La 75 s’enrichi d’un spoiler sauf sur la version 1600.
Quant aux moteurs, la version 2 voit l’apparition de nouvelles versions comme la 2.0i Twin Spark qui s’équipe de deux brevets Alfa Romeo : double allumage et variateur de phase. Une nouvelle Turbo Diesel apparaît quelques mois plus tard et développe 122Cv. Puis en 1989, la 75 Turbo QV apparaît en proposant 165Cv
C’est vers la course à la puissance que se dirige Alfa Romeo puisque en 1990, la 75 Turbo 3.0 développait 192Cv, 185 dans sa version avec catalyseur. La même année, la série spéciale « Imola » est lancée sur la base de la 75 1.8 IE, puis sur la même base, la « 75 Scuderia » arrive sur le marché français avec 450 exemplaires seulement.
En 1992, la carrière des Alfa Romeo 75 Twin Spark et des 75 V6 s’arrête pour laisser place à la 155 qui est présentée en début d’année. La gamme devient plus légère des lors, marquant le déclin du modèle dont la production cesse à la fin de l’année 1993 après plus de 300.000 unités, une production équivalente à la Giulietta qu’elle remplaçait.
Mais surtout, l’Alfa Roméo 75 est considérée pour beaucoup comme la dernière Alfa Romeo, car elle fut la dernière à proposer une propulsion alors que les modèles qui suivaient optaient pour la traction. Quant au modèle, la 75 aura connu des hauts et des bas, la finition est digne d’une voiture italienne, et bien qu’Alfa Romeo ait tenté de s’améliorer sur ce point, jamais la voiture n’arrivera à la cheville de ses concurrentes. Des problèmes de fiabilité électrique et de rouille continueront de nuire à l’image du modèle. Et aujourd’hui, la 75 est devenue une voiture rare, un véritable youngtimer à sauver d’urgence dont les qualités, espérons-le, sauront effacer les défauts du modèle…
au secours de mémé très contente , de sa voiture comme routière , mais floué par fiat , car des incompétents comme mécanicien , alors que cette mémé qui perd toute sa famille , a
eu la compétence des grands mécaniciens et de grand expert pour voir que cette voiture
a été confiée à des ( pieds nickelés ) donc qui est capable de m’ aider à mettre sur roue
ma relique ; depuis 1 an cette dernière est immobilisée chez fiat , l’ expert a envoyé
son rapport , passé du temps pour rechercher une fausse panne bravo fiat à amiens
Il y a du vrai dans cet article mais aussi quelques coquilles !
– c’est la 75 V6 2.5 qui ne sera pas importée en France, pas la 2.0TD
– c’est en 1987 que sort la twin spark, en phase 1 donc
– il n’y a pas de 75 « V6 turbo de 192ch », mais une 75 V6 atmo 3.0 de 188ch