Charles-Edouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le pseudonyme « Le Corbusier », est avant tout célèbre pour son rôle d’architecte surdoué ou de sculpteur précurseur, il s’est aussi essayé à l’automobile en 1936 en théorisant la « voiture minimum »…
Doit-on encore présenter Le Corbusier ? Architecte surdoué dont l’œuvre est reconnue, parfois décriée. Citons entre autres les maisons La Roche et Jeanneret à Paris (1925), la Villa Savoye de Poissy (1928), la Cité Radieuse de Marseille (1947) ou encore Notre Dame du Haut (1955) pour ne citer que ses plus célèbres créations présentes en France. Le Corbusier était également un amateur d’automobile et faisait souvent des références dans son travail. En 1923, dans « Toward an Architecture », il écrivait « si les maisons étaient bâties industriellement, produites en séries comme un châssis automobile, il serait beaucoup plus aisé de créer une esthétique forte avec une précision surprenante ». Aussi, Le Corbusier photographier ses œuvres architecturales avec des voitures, souvent avec sa Voisin C7 et sa carrosserie « art-déco ».
Plus qu’un simple architecte, Le Corbusier n’hésite pas à avoir une vision plus large, il s’intéresse à l’urbanisme au sens large, et s’intéresse au transport et à l’automobile. En octobre 1934, la Société des Ingénieurs de l’Automobile lance un concours dont l’enjeu est de «concevoir une voiture économique à deux places pouvant rouler à 80 km/h et vendue moins de 8 000 francs.». (à titre de comparaison, une Citroën 8 Rosalie était commercialisée 18.750francs en 1933). Sur les 103 propositions reçues, l’une émane de Le Corbussier, en association avec son cousin Pierre Jeanneret, lui aussi architecte et designer.
Ensemble, ils conçoivent une voiture minimaliste mais avec des fonctionnalités maximisées : la « Voiture Minimum ». Le concept est original pour l’époque, une voiture de petite taille avec un toit en arc de cercle coulissant, avec des ailes qui disparaissent dans la caisse pour les roues arrières et une voie large totalement utilisée. Le moteur, situé à l’arrière, permet de dégager complètement l’espace avant permettant au poste de conduite d’être avancé, et de se dispenser d’un capot. Des pare-chocs permettent de protéger les faces avant et arrière, tandis que des tubes viennent protéger les côtés. La carrosserie est réalisée en tôle place pour faciliter sa fabrication. Simple projet, la Voiture Minimum resta au stade du croquis, sans jamais n’avoir été réalisée, elle ne remporta pas le concours organisé par le S.I.A. Rétrospectivement, la Voiture Minimum du Corbusier s’insère dans un mouvement de fonds de ces années 1930 : la recherche d’une voiture populaire…
Sources :
Sciences & Vie hors-série n° 27 : 100 ans d’innovation automobile. P.49.