Directement inspirée par la Mustang, la Ford Capri est un coupé commercialisé sur le vieux continent pendant dix-sept ans et connait un important succès avec quasiment deux millions d’unités vendus…
L’histoire de la Capri commence par celle de la Mustang, lancée en 1964 aux Etats-Unis, cette voiture dessinée par Lee Iaccoca se destine aux jeunes du baby-boom désireux d’une voiture à l’aspect sportif tout en restant bon marché. Il faut croire que la recette de la Mustang fut la bonne car le succès est immédiat, plus de 100.000 unités sont vendus lors des quatre premiers mois de commercialisation, ce qui pousse le constructeur américain à lancer courant 1965 le projet d’une Mustang européenne avec ses filiales allemandes et britanniques.
Le cahier des charges est plutôt simple, recréer la Mustang, c’est à dire une voiture offrant quatre places, une ligne sportive, bon marché, mais au goût des européens. La maison-mère impose également à ses filiales européennes de réutiliser le plus possible d’éléments mécaniques existants, ceci afin de diminuer les coûts de développement et donc le prix final de la voiture. Rapidement, Ford UK et Ford Cologne se basent sur la plate-forme de la Cortina et envisage de proposer pléthore de motorisations existantes dans la future voiture. En bref : pas d’innovation, pas de nouveauté, on fait du neuf avec du vieux.
Le projet de la Mustang Européenne est définitivement validé par Ford au cours du mois de juillet 1966, le nom Capri n’apparaît qu’à partir du mois de novembre 1966. Pour la petite histoire, Ford envisageait un temps de commercialiser la voiture sous la dénomination « Colt ». La gestation de la voiture dure jusqu’à la fin de l’année 1969, Ford met trois équipes sur le projet qui travaillent en parallèle, une équipe anglaise, une allemande et une américaine. A la fin de l’année 1967, les premiers prototypes roulent déjà et effectuent des tests par tout temps pendant toute l’année 1968.
La Ford Capri est présentée au public lors du salon de l’automobile e Bruxelles qui se tient en janvier 1969, la voiture ne révolutionne pas le marché mais a des atouts pour séduire la clientèle : une ligne sportive selon les standards de l’époque avec un long capot, des solutions techniques éprouvées et surtout, un prix contenu puisque la Ford Capri ne s’offre pour à peine plus chère qu’une berline. S’attendant au succès immédiat de la voiture, Ford avait lancé la production de la voiture en novembre 1968 dans son usine de Halewood au Royaume-Uni et de Cologne en Allemagne, cette dernière permettant de fournir l’ensemble du marché européen continental.
La commercialisation de la voiture ne tarde pas, elle débute courant février 1969, et spécificité de la voiture, les moteurs ne sont pas les mêmes selon les marchés. En Allemagne, la Capri est disponible avec quatre moteurs différents, trois V4 (d’une cylindrée de 1300, 1500 et 1700cm3) ainsi qu’en V6 de 2,0 litres. Pour le Royaume-Uni, la Capri s’offre avec trois proposition, deux quatre cylindres de ligne (de 1300 ou 1600cm3), ainsi qu’en V4 de 2,0 litres. Bref, la voiture offre pléthore de motorisations, le client peut ensuite opter pour le niveau de finition dont sept degrés sont proposés X, L et S. Et le tout, sans évoquer les options.
Dans l’histoire de la voiture, il est difficile d’être exhaustif sur l’ensemble des mécaniques utilisées sur la Capri, puisque dans les premiers mois de commercialisation, une nouvelle offre apparaît tant en Allemagne (V6 de 2,3 litres) qu’au Royaume-Uni (V6 de 3,0 litres provenant de la Ford Zoadiac). En mars 1970, pendant le salon de Genève, Ford lève le voile sur la Capri 3000 E GT-XLR, la version haut de gamme. En Avril 1970, Ford célèbre la 275.000ème Capri produite, le succès est important pour la voiture et similaire à celui de la Mustang aux Etats-Unis. La Capri est, à partir de cette année, commercialisée aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande, ainsi qu’en Afrique du Sud. Au mois de novembre suivant, la 400.000ème unité sort d’usine.
En septembre 1971, Ford commercialise la Capri RS2600, il s’agit de la version sportive de la voiture équipée du V6 de 2.637cm3 alimenté par une injection Kügelficher pour une puissance de 150Ch. Cette version est mise au point par le responsable du service compétition de Ford Cologne, Jochen Neerspasch, qui dote la voiture d’amortisseurs spécifiques et abaisse le poids de la voiture à 1.080kg (900kg avec l’option carrosserie en fibre de verre et vitrage en plexiglas). Extérieurement, la Capri RS2600 se distingue par ses quatre optiques et sa calandre noir mat. Enfin, plus anecdotique, une version cabriolet est commercialisée au Royaume-Uni.
En septembre 1972, Ford apporte de nombreuses modifications à la Capri, la voiture reçoit des optiques de plus grande taille, des feux arrières plus haut, les clignotants migrent vers les pare-chocs, une bosse apparaît sur le capot sur l’ensemble des versions. L’intérieur aussi est revu, avec notamment un nouveau tableau de bord que la Capri connaîtra jusqu’à la fin de sa carrière. Du côté des motorisations, septembre 1972 marque aussi l’abandon des moteurs V4 au profit des quatre cylindres : le 1300 de la Ford Escort remplace le V4 de la même cylindrée, tandis que les V4 1500 et 1700 cèdent leur place au 1600 de la Taunus. Enfin, la RS1600 abandonne ses chromes pour des éléments en noir mat. Notons qu’en août 1973, la millionième Ford Capri sort d’usine, cette même année, le marché anglais voit apparaître une version puissante, la Capri 3100RS avec son V6 de 146Ch pour 201km/h, produite à 248 unités seulement.
En février 1974, Ford procède à un restylage de la Capri, l’extérieur de la voiture change peu si ce n’est la disparition de la nervure sur les flancs et l’adoption d’un hayon. La gamme de la Capri est simplifiée, le choix de motorisation est ramenée à quatre : 1300 et 1600 pour les quatre cylindres en ligne, 2300 et 3000 pour les V6. Sur la Capri 1300, seules les finition L et XL sont disponible, tandis que sur les autres Capri, elle est disponible en version standard ou Ghia, cette dernière se distingue par son toit en vinyle, jantes en alliage et sellerie en velours. La Capri 3000 disparaît de nombreux marchés européens à l’issue de l’automne 1975, elle subsiste alors seulement en Allemagne et au Royaume-Uni.
Petit à petit, la gamme de la Capri s’enrichit à nouveau, les finitions intermédiaires L et GL apparaissent sur la Capri 1300, la S sur les 1600, 2300 et 3000 remplace les GT, reconnaissable quant à elle par son autocollant latéral « S » et l’adoption d’une jupe sur le pare-chocs et d’un becquet sur le hayon. Au printemps 1976, la Capri 2000 est commercialisée en Allemagne avec le V6 dela Taunus 2000. Cette même année, la production des Capri anglaises est stoppée après 337.491 exemplaires assemblés. En 1977, l’exportation des Capri aux Etats-Unis est arrêté, 513.500 unités y ont été commercialisés, ce qui fait des Etats-Unis l’un des plus importants marchés à l’export pour la Capri.
Les années 1970 sont les années coupés en Europe, la concurrence est plus importante depuis le lancement de la Capri, citons entre autres la Volkswagen Scirocco, Opel Manta, Renault 15 et 17… Pour lutter, Ford opère un second restylage de la Capri au mois de mars 1978 : double phares de série, nouveaux pare-chocs peints en noir mat avec embouts en plastique, nouvelle calandre… Malgré un physique plus désirable, la Capri est une voiture ancienne et les ventes sont orientées à la baisse. Quelques séries limitées viennent tenter d’inverser la tendance, avant que Ford ne se décide à relancer la course à la puissance.
Ainsi, lors du salon de Genève 1981, Ford dévoile la Capri 2,8 litres à injection électronique, reprenant le moteur de la Granada, permettant de donner une descendance à la Capri RS2600. Avec ses 160Ch, la voiture peut atteindre une vitesse de pointe de 210km/h. La même année, lors du salon de Francfort, la 2800 Turbo est lancée avec ses 188Ch et sa vitesse maximale à 215km/h, sa carrière fut très limitée : 200 exemplaires (lire aussi : Ford Capri 2800 Turbo). Fin 1982, les Capri S et 2.8 Injection reçoivent de série une boite manuelle à cinq rapports.
En mars 1983, la gamme Capri est amputée de ses versions extrêmes, la 1300 s’efface tout comme la version 3000. L’heure n’est plus aux coupés, les petites GTI ont pris la place des sportives peu onéreuses, et la Capri souffre de sa conception ancienne. En avril 1984, Ford France stoppe la commercialisation de la voiture. Novembre 1984, les Capri à volant à gauche ne sont plus produites, l’usine de Cologne ne produit alors plus que des Capri pour le marché Royaume-Uni, la dernière Capri sort de cette usine au mois de décembre 1986. En dix-sept années de carrière, il s’est écoulé 1.889.644 Capri, un très bon score pour un coupé sur le marché européen, à titre d’exemple, la Scirocco de Volkswagen dans ses deux premières versions fut vendu à moins de 800.000 unités.
J’ai acquis une Capri rouge V4 1400 cm3 d’occasion en 1981 et je bichais tout plein.
J’aimerais bien retrouver une Capri 2800 ou 3000, voir la version Turbo si il y en avait vraiment une.
Pour le moment, j’ai entre autre, une Renault 11 Turbo de 1985.
Article complet, j’ai une capri mk1 v6 2600 gt XLR de 71 don’t le 1er propriétaire habitait ponh Penh…