En 1983, Renault lance la 11 qui est destinée à remplacer la Renault 14, cette voiture n’est qu’une version bicorps de la Renault 9 mais elle s’impose sur le marché malgré un physique qui ne déchaîne pas les foules. Les années 1980 sont également marquées par les petites voitures sportives, la R11 a eu le droit à ses versions sport, dont la plus radicale fut la R11 Turbo Zender… 

                Après la Renault 9 dévoilée en septembre 1981, 1983 voit apparaitre la R11, une version compacte de la berline lancée quelques mois plus tôt. La R11 est attendue, elle doit remplacer une Renault 14 tant décriée et qui fut un échec pour la Régie. Grâce a une gamme très riche à son lancement, le départ commercial de la R11 est bon puisqu’en décembre 1983, on dénombre 125.000 Renault 11 immatriculées. Après avoir complété l’offre avec des finitions haut de gamme en septembre 1983, l’heure est au sport avec la commercialisation courant mars 1984 de la Renault 11 Turbo. 

             Disponible qu’en stricte version trois portes, la Renault 11 Turbo veut jouer la carte sportive. Mais voilà, malgré un « Cléon-fonte » de 1400 cm3 équipé d’un turbocompresseur Garrett T2 et une nouvelle boite de vitesses à cinq rapports permettant un comportement séduisant, la carrière de la R11 Turbo est freinée par son physique trop proche des R11 « conventionnelles ». Il y avait certes les les jantes en alliage, un bouclier avec jupe et antibrouillards et divers autocollants « Turbo » pour rehausser la carrosserie, la présentation restait trop sage pour les 105Ch proposés par cette version. 

            Bref, Renault doit donner un physique à la R11 Turbo, et prend attache avec le préparateur allemand Zender pour se faire une idée du travail à faire. Sans doute limité par le cahier des charges demandé par Renault, Zender n’effectua quasiment que des changements cosmétiques sur la voiture et touche à la marge le châssis. La voiture reçoit des nouveaux pare-chocs plus agressifs, des jantes spécifiques, des bas de caisse élargis, et un aileron plus proéminent sur le hayon. Côté peinture, Zender recouvre la carrosserie, pare-chocs compris, d’un gris métallisé rehaussé par un mince filet noir et rouge avec la mention « Zender » sur les ailes arrières Côté châssis, Zender abaisse la voiture de 10mm à l’avant et 34mm à l’arrière, et la dote d’amortisseurs spécifiques. Le gros du travail concerne l’ensemble arrière à barre de torsion transversales emprunté à la Renault Supercinq GT Turbo nouvellement présentée.

                Quant au moteur, il est en tout point identique à celui de la Renault11 Turbo, à savoir un quatre cylindres en ligne à huit soupapes de 1.397cm3, alimenté par un carburateur Solex simple corps, sans oublier la pièce maitresse, le turbocompresseur Garret T2. L’ensemble propose 105Cv et permet une vitesse de pointe à 186km/h, de passer la barre des 100km/h en 9 secondes et de parcourir 1.000 mètres départ arrêté en 30 secondes.

              Présentée lors du salon de Paris 1984 pour tester la réaction de la clientèle, la Renault 11 Turbo Zender séduit. Les commentaires sont tels que Renault et Zender décident de lancer la production du modèle, mais seule une poignée d’exemplaires ne sera disponible. Commercialisé à partir de mai 1985, c’est seulement 650 Renault 11 Turbo Zender qui sont mises à la vente, sur les seuls marchés français et allemand. Le prix est élevé, il faut débourser 89.900 Francs pour la version Zender (quand la R11 Turbo s’offre 78.900 Francs), un surcout qui n’empêche pas d’écouler l’ensemble des exemplaires. D’ailleurs, le succès fut tel que Renault commercialise par la suite le kit Zender en après-vente, dans la partie « boutique » des concessions au losange.