Produire des voitures en série pour survivre, c’est le constat que semble faire Ferrari à la toute fin des années 1950 en lançant en 1960 la première Ferrari 2+2, un choix payant avec un record de production à la clé pour Maranello. Le second acte du 2+2 Ferrari est signé par la 330 GT 2+2 présentée début 1964…
C’est en 1960 que Ferrari s’immisce sur le créneau des GT 2+2 avec sa 250 GTE (pour Gran Turismo Evoluzione), un modèle qui doit permettre à Ferrari de vendre plus de voitures pour financer ses programmes sportifs, mais qui montre aussi la prise de conscience d’Enzo Ferrari dans la production de voitures en série pour survivre. Heureusement, la 250 GTE fonctionne à merveille avec 950 commercialisés entre 1960 et 1964, ce qui en fait la Ferrari la plus produite de son époque.
Si la Ferrari 250 GTE ouvre la voie, il lui faut une remplaçante, le constructeur de Maranello y travaille depuis l’hiver 1960 pour en faire un succès encore plus important. Parti d’une 250 GTE, Enzo Ferrari y greffe un V12 de quatre litres issus des Ferrari 400 Superamerica, un modèle qui apparaît dans la gamme Ferrari courant 1963 avec la 250 GTE America. Il s’agissait là de la première étape avant de proposer un nouveau modèle courant janvier 1963 : la Ferrari 330 GT 2+2.
La ligne est dessinée par Pininfarina dont les liens avec Ferrari se resserrent au fil des années et des collaborations. Sur la 330 GT 2+2, c’est avec talent que le styliste Tom Tjaarda, travaillant pour Pininfarina, allie les courbes séduisantes formant une voiture sportive à un habitacle capable d’accueillir quatre passagers, un dessin repris à sa devancière dont le profil évolue peu, mais les faces avant et arrières sont totalement repensées. L’avant interpelle avec ses phares à double optiques de taille différente, mais l’accueil du public est si mitigé que Pininfarina revoit sa copie dès 1965, faisant entrer la 330 GT 2+2 dans sa seconde série.
Sous le capot de cette Ferrari se loge un nouveau V12 qui cube 3.967cm3 dont le refroidissement a été repensé par rapport aux V12 le précédant, et notamment celui de la 400 Superamerica, avec une nouvelle pompe à eau et une circulation de l’eau mieux travaillée au sein du bloc. Ce moteur est alimenté par trois carburateurs Weber double corps et accolé à une boite quatre avec overdrive, an un ensemble de 304Cv ! En 1965, la boite quatre est remplacée par une boite à cinq rapports conventionnels, tandis que le refroidissement du moteur est aidée par des ouïes latérales sur els ailes en lieu et place d’une simple grille.
Quant à l’habitacle, il permettait réellement à quatre personnes de prendre place en son sein, la place des passagers arrières est agrandie de 10cm en longueur par rapport à la 250 GTE, ce qui permet également de se faufiler plus facilement sur ces places. Pour le reste, Ferrari opte pour le luxe, un parti pris du constructeur qui souhaitait allier performances et confort : tableau de bord en bois, cadrans en plastique noir, présence de cuir… Grâce à l’ensemble de ces atouts, la Ferrari 330 GT 2+2 réussit à faire mieux que son ainée avec 1.088 exemplaires produits entre 1964 et 1967 !