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Citroën C35 (1974-1991)

             En 1974, Citroën dévoile le C35 et donne un coup de jeune à sa gamme utilitaire qui était chapeautée par le Type H… Développé en commun avec Fiat, le C35 est un utilitaire moderne qui fut souvent copié par la concurrence… 

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                 A la fin des années 1960, Citroën et Fiat se rapprochent, un premier accord est conclu en 1968 pour réaliser des partenariats techniques, financiers et commerciaux. L’heure n’est pas encore à un rachat d’un constructeur par l’autre, mais les déboires financiers de Citroën ne sont plus acceptées par la maison-mère, Michelin cherche au début des années 1970 à céder Citroën à Fiat, l’italien étant alors en pleine expansion internationale, seule l’intervention de l’Etat français fera choisir aux Michelin Peugeot à Fiat. Si l’italien ne prends pas le contrôle de Citroën, on retrouve certaines traces  de ces accords dans la gamme Citroën, le fourgon C35 en est un parfait exemple.

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Le HY était présent dans la gamme depuis la fin des années 1940

              La conception d’un utilitaire est un processus coûteux pour un constructeur, les volumes de ventes nécessitent une commercialisation longue pour atteindre l’équilibre financier. Chez Citroën, la fin des années 1960 est marquée par de nombreux projets coûteux sans lendemains, les SM et GS avaient mangé les crédits de Citroën, et il fallait déjà réfléchir à l’après-DS. On le comprend facilement, investir dans un utilitaire n’était pas la priorité, alors même que le Type H accusait le poids des ans et qu’un Peugeot J7 lui prenait petit à petit ses parts de marché. Pour développer un nouvel utilitaire, on se tourne naturellement vers Fiat, qui lui aussi avait besoin d’un tel renouveau sur ce segment. Le partage des tâches est simple : la carrosserie sera Fiat, la mécanique Citroën.

                 Avec la mise en commun des frais de développement, Fiat et Citroën peuvent développer un utilitaire moderne, Fiat planchait sur un projet de fourgons de grande capacité avec deux tonnes de charge utile, il est alors créé un véhicule aux formes angulaires pour favoriser le volume intérieur, on conserve le principe de la porte latérale, les portes arrières occupent la quasi totalité de la face arrière du véhicule, enfin, le plancher est bas grâce aux quatre roues indépendantes. Pour la petite histoire, les premières esquisses réalisées par Fiat courant 1971 sont fraîchement accueillies par Citroën, l’italien propose alors à Citroën de prendre le volet « carrosserie » afin de voire si le double chevrons était capable de mieux.

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                 Chez Citroën, on met alors l’ingénieur Pierre Franchiset sur le coup, il avait à son actif la direction du programme du Type H (Franchisset était sur le point de prendre sa retraite !) ou le développement d’une version break de la Citroën DS. Fiat met à la disposition du bureau d’études Citroën une équipe de dessinateurs de chez Lancia, qui ensemble, parvient à mettre au point le projet de nouvel utilitaire, qui fut également développé pour accueillir les mécaniques de chacun des constructeurs, Fiat et Citroën proposeront ainsi leurs propres moteurs.

                 Ce nouveau véhicule est dévoilé en mars 1974, il s’agit du Citroën C35 (et Fiat 242 pour l’Italie), qui est tout de suite salué pour ses caractéristiques d’avant-garde : quatre freins à disques, cabine semi-avancée, caisse monocoque, suspensions par barres de torsion, larges surfaces vitrées… En outre, la tenue de route est irréprochable, et sur le plan mécanique, le C35 est équipé du moteur de la DS20, boite quatre, pour une puissance de 88Ch et une vitesse maximale de 130km/h, ce qui le place nettement devant la concurrence. En revanche, le C35 n’est pas exempt de reproches : les portes coulissantes ne sont disponibles qu’en option, et le catalogue ne fait pas encore apparaître de version Diesel.

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                Cela n’empêche pas le C35 d’être un rapide succès commercial, notamment en raison de ses diverses déclinaisons de carrosseries : fourgon tôlé, rallongé, rehaussé, pick-up bâché, et un châssis-cabine qui fait la joie des carrossiers. Notons aussi que le C35 (3,5 tonnes de P.T.A.C.) connait également, dès son lancement, une déclinaison à 3,2 tonnes nommée C32 afin de satisfaire à la fameuse « zone bleue » parisienne imposant des véhicules de 10m2 au sol maximum. Le succès du C35 est également connu par le Fiat 242, si bien que les deux acteurs (Citroën ayant depuis été repris par Peugeot) créent l’entreprise commune SEVEL en 1978 pour mettre en commun leurs moyens sur le prochain utilitaire de taille moyenne.

               Le C35 continue sa bonne carrière commerciale, même si une nouvelle critique peut être émise sur la facilité à rouiller, il faut dire que le C35 était assemblé aux côtés des Fiat 242 dans l’usine italienne de Fiat Materfer à Turin. Aussi, Citroën dota le C35 du moteur diesel de la CX 2200D pour satisfaire la clientèle demanderesse d’une telle motorisation. En 1980, à l’heure où le Renault Master arrive et présente une sérieuse concurrence, Citroën (tout comme Fiat) procède à un restylage du C35, les clignotants migrent du pare-choc sur les ailes, apparition de protections latérales et boucliers en plastique noir. La version Diesel reçoit désormais le moteur de la CX 2500D.

                  En 1986, le maire de Turin demande à Fiat de fermer l’usine de Materfer pour des raisons de pollution, un choix que Fiat était disposé à faire puisque le 242 ne présentait que peu d’intérêt, notamment en raison de l’existence de l’Iveco Daily. Pour Citroën, le C35 avait encore une réelle demande et décida de continuer à commercialiser le véhicule après 1987, année d’arrêt de la production du véhicule chez Fiat.

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              Pour ce faire, Citroën négocie l’ensemble de l’outillage alors détenu par Fiat pour le transférer dans les ateliers Chausson de Gennevilliers. La production du seul Citroën C35 continua trois années chez Chausson pour se terminer en 1991, après un peu plus de 140.000 unités produites uniquement pour la France (le Fiat 242 étant réservé pour l’Italie et l’Europe hors France). Temporairement remplacé par les versions à fort tonnage du C25, c’est le Jumper qui, dès 1994, prend la relève tant des C25 que du C35.