Nissan Prairie (1982-1988)

          Injustement oubliée, la Nissan Prairie pourrait mettre tout le monde d’accord sur la « guéguerre » entre Chrysler et Renault pour savoir qui a sorti en premier le monospace. En effet, la prairie apparaît sur le marché en 1982 et présente curieusement tous les attributs d’un monospace…

Nissan Prairie (5)

              Si Renault et Chrysler se battent sur la paternité du monospace, on pourrait leur coller dans les roues la Fiat 600 Multipla… Ou, plus contemporain aux Espace et Voyager premiers du nom, la Nissan Prairie ! L’histoire de cette voiture nippone est assez intéressante car elle démarre non pas au pays du soleil levant, mais en Italie, dans les ateliers du styliste Giorgetto Giugiaro. Celui-ci s’intéresse à la fin des années 1970 à un nouveau concept de voiture à l’habitacle volumineux pour une dimension extérieure réduite. Ces travaux donnent naissance en 1979 au prototype Lancia Megagamma.

Lancia Megagamma

                    Ce concept avait été étudié de façon a être mis en production rapidement après sa présentation, une fois que Fiat, propriétaire de Lancia depuis peu, aurait donné son aval. Hélas, si le géant de Turin trouve le concept intéressant, il doute sur les capacités commerciales d’un tel véhicule et décide d’enterrer le projet, sans doute motivé par l‘accueil mitigé de la presse et du public. Voilà ce qui aurait pu signer le clap de fin de ce concept.

                Dans le même temps, les japonais tentait d’entrer en Europe et devaient arpenter les stands des salons de l’automobile sur le vieux continent. C’est ainsi que les ingénieurs de chez Nissan ont dû prendre connaissance avec la Lancia Megagamma et s’intéresser à son concept inhabituel, ce qui permettrait à Nissan de se distinguer sur le marché. Et ce que n’a pas fait Fiat, Nissan va le faire en lançant la Prairie en 1982, en s’inspirant largement du concept Lancia jusque dans son style.

Nissan Prairie (1)

                  Et Nissan va même plus loin en intégrant des portes coulissantes à l’arrière, un concept novateur que l’on retrouvera quelques années plus tard sur d’autres monospaces. La Prairie est conçue sur une base de Datsun Stanza, on retrouve sous son capot un quatre cylindres en ligne dont la cylindrée oscille entre 1,5 et 2,0 litres selon la version choisie par le client. A noter que la Prairie fut proposée dans une version 4×4 ! Du côté des boites de vitesses, le client avait le choix entre des boites manuelles ou une boite automatique.

                    La Nissan Prairie sait mettre en avant ses atouts, puisque dix centimètres plus longue qu’une Volkswagen Golf, elle dispose d’un habitacle bien plus spacieux que la rivale allemande. L’espace intérieur est privilégié dans la conception de cette voiture, et la presse fait les yeux doux à Nissan lors du lancement de la Prairie, certains journalistes comparant même cette voiture à ce que fut la Mini ou la Renault 16 en leur temps. L’habitacle peut accueillir cinq personnes en Europe, la banquette arrière peut se rabattre pour laisser place à un lit ! Au Japon, la Nissan Prairie peut accueillir jusqu’à huit personnes grâce à trois rangés de fauteuils, mais l’Europe n’aura pas le droit à cette version.

Nissan Prairie (2)

                  Et la Nissan Prairie propose un équipement assez rare pour l’époque, sous les fauteuils avant se trouve deux bacs à glissières pour ranger de petits objets, la voiture s’équipe de série d’une direction assistée, d’une fermeture centralisée comprenant le hayon, deux rétroviseurs extérieurs, un essuie-glace sur la lunette arrière, un système de chauffage qui n’oublie pas les places arrière…la voiture est tellement bien équipée que Nissan ne propose aucune option ! Quant au prix, la Nissan Prairie s’offre sur le marché français à 79.980 Francs en 1984 avec les équipements décrits, soit un peu plus cher qu’une Renault 25 d’entrée de gamme !

Nissan Prairie (3)

                 La Nissan Prairie fut produite entre 1982 et 1988, si les chiffres de vente ne sont hélas pas connus, ils sont certainement suffisants pour que Nissan développe et commercialise une second version de la Prairie en Europe. Ou peut-être que Nissan semblait avoir eu raison de lancer ce concept sur le marché, après avoir été rejoint par les autres constructeurs japonais sur ce segment, Honda avec la Civic Shuttle, ou encore Mitsubishi avec le Space Wagon.

6 réflexions sur « Nissan Prairie (1982-1988) »

  1. J’ai possédé une Nissan prairie pendant 10 ans , véhicule increvable ultra fiable! très bien équipé avec clim de série pour l’époque!
    a noter les 2 portes coulissantes super pratiques avec des enfants; sans montants ( comme le ford B max) ,les ceintures conducteur et passager avant étaient fixées sur les portières.
    Si la version diesel existait au japon elle n’a jamais été importée… pour ne pas faire de l’ombre a l’espace…
    La prairie a eu une belle carrière comme Taxi en Espagne

  2. Salut en ce 4 juillet 2020, depuis Bruxelles. Achetée en occasion, la Nissan Prairie- anno 1989- munie du moteur 1500CC +/- m’a conduit durant 80.000 kms pratiquement sans frais (160.000kms compteur, lors de la vente à un collectionneur pour 150€ – je ne voulais pas la jeter à « la mitraille « ). Si Nissan avait muni sa Prairie d’un moteur diesel, il en aurait vendu des dizaines de milliers d’exemplaires rien qu’en Belgique où elle aurait fait un superbe véhicule pour taximen avec plusieurs atouts uniques pour l’époque : portes/arrière coulissantes super faciles et sécurisantes en ville, volume de chargement bagages impeccable, visibilité excellente, plancher haut ( on monte en voiture ), commande à distance trappe tuyau remplissage réservoir qui, une fois ouvete empêchait l’ouverture de la porte coulissante située du même côté – waouwww! .

    Défauts : manquait une 5 ème vitesse pour faire descendre la consommation ( 9l/100kms  » conduite active « – grrrrr !), et le niveau de bruit moteur  » toujours en prise), tuyau de remplissage-carburant carrément sectionné usé par le temps par l’agressivité du carburant ce qui entraînait des odeurs de fuel dans l’habitacle. Sur ce moteur , formation intempestive de condensat sous le couvercle de la tête d’allumage qui mettait le véhicule en panne ( hiver comme été) lors de la relance (après arrêts + moteur coupé) avec courtes disatnces parcourues entre deux arrêts et moteur chaud . Un vrai piège intellectuel car, après tout, tout était en ordre. Il fallait attendre 1/2h – pas que le moteur refroidisse comme on pouvait le croire en premier approche, mais simplement que  » la goutte d’eau balladeuse  » s’évapore lentement sous ce capuchon de tête d’allumage et ne mette plus l’étincelle à la masse plutôt que de l’envoyer aux fils des bougies que dans un premier temps on remplace inutilement aussi pour  » procéder par élimination  » dans la recherche de l’origine et de la solution. Même les garagistes  » ne trouvaient pas la panne « .

    C’est par hasard, devant un commerce et lorsque la panne s’est déclarée que j’ai eu la bonne intuition de dévisser les deux vis du couvercle backélite de ce système d’allumage protégé par cagoule en caoutchouc d’origine – finalement inutile ?- que j’ai découvert  » la fameuse goutte responsable d’une mise à la masse en m’expliquant le phénomène de la maière suivante:

    Malgré la cagoule protectrice, lorsque le véhicule dort dehors- hiver/été- il y a accumulation d’air humide sous ce couvercle. Même par -15°C, le moteur démarrait au quart de tours sans hésitation. Démarrage puis arrêt 2 min (1km) en chemin chez libraire puis redémarrage et arrêt 3 min (1km) chez boulanger. C’est lors du redémarrage après deuxième ou 3ème semblable arrêt ( courte distance) avant de poursuivre notre route pour parcourir 25 ou 50 kms ensuite que le moteur se mettait à tousser avec impossibilité de repartir. Je devais attendre +/- 1/2h avant de finalement pouvoir repartir en devant accélerer lors d’arrêts trafic ou feux rouges durant les 5 minutes suivantes +/- .

    L’explication technique de cette  » bête panne  » m’est apparue toute simple et évidente dès la découverte fortuite de cette goutte – qui faisait déborder le vase, lol – après démarrage à froid.
    -1) Le moteur monte à T°C progressivement et arrive un moment où la tête de Delco chauffe aussi ( très proche haut/moteur) + conduction arbre d’entraînement /rupteur) ,…
    -2) l’air humide enfermé sous couvercle ( malgré trou de mise à l’air basse) se met à condenser au point que lors des premiers arrêts, quand le rupteur n’est plus en mouvement, une telle goutte d’eau se forme. Lors de la relance moteur, cette goutte présente dans le bas du couvercle penché mouille le contact rupteur et envoie l’étincelle à la masse.

    Par contre, lorsque je me lançais immédiatement – et toujours à froid – pour parcourir 25 kms – donc, sans aucun arrêt court au début, tout tournait comme une horloge et n’importe quel relance de démarreur ensuite se faisait sans problème.

    Bon à savoir pour les heureux qui possèdent encore cette Nissan Prairie – Nissan Stanza en oldtimer . Attention cependant aux points traditionnels atteints par la rouille sur toutes marques automobiles confondues !!! Elles pourrissent toutes ce ce cancer sournois que la prévention régulière via contrôles et soins réguliers peuvent écarter . Ciao. Tchotto sur le Net.

  3. Bonjour
    a pas oublier que Matra avait proposé a Peugeot,le prototype de l’espace qui était sur la base d’une plate forme de Simca Solara 1600cm2 et que Peugeot n’en as pas voulu c’est ainsi que c’est Renault qui l’a repris sur une plate forme de R25 et a fait repartir Matra d’un mauvais passage

    D’ailleurs je ne comprend pas pourquoi Renault n’as pas gardé le nom et surtout n’ai pas repris le contexte de la prairie,le même style que la Nissan aurait été commercialisé par Renault aurait certainement eu un bon débouché commercial

  4. Finalement, le choix pour Nissan de se démarquer et créer de la notoriété à défaut de volume, rejoint celui de Chrysler US dans les années 70 pour se différencier de la GM et de Ford avec le
    J’ai toujours apprécié la Prairie même si son image nippone la desservait mais je me suis toujours demandé comment et pourquoi Renault avait cédé ce nom…

    Pour la polémique concernant la guéguerre Renault/Chrysler, elle n’a plus lieu d’être à ce jour puisque les origines de l’Espace se situe du côté de Chrysler UK qui avait développé le concept de Supervan en 1977 avec l’aide de Matra. Et la similitude du Supervan et du fameux « dessin orange » de Volanis est flagrante…
    En revanche, on peut réellement attribuer le concept de « ludospace » au Ford Carousel, développé en 1972 sous l’ère Iaccoca.

    https://www.facebook.com/cardesignarchives/posts/253164725051871
    https://www.facebook.com/cardesignarchives/posts/230565713978439

  5. j’ai eu une prairie couleur sable super vehicule moquette intereure de super qualite fait 120000 km sans probleme et tres bien revendu rare a l’epoque ce type de voiture

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