La Volkswagen Type 4 est un modèle aujourd’hui oublié dans l’histoire du constructeur allemand, un modèle dont l’échec sur le plan commercial marque la fin du tout à l’arrière à une époque ou Volkswagen commençait à se réinventer…
Dans les années 1960, la petite Volkswagen a le vent en poupe, les ventes sont telles que pour suivre la cadence, le constructeur allemand se trouve dans l’obligation de procéder à des acquisitions de constructeurs pour disposer de leurs usines et éviter d’allonger les délais de livraisons. Aux cotés de la Coccinelle, le Combi et le coupé Karmann Ghia affichaient eux-aussi de belles performances sur le plan commercial.
Comme tout constructeur, Volkswagen se doit d’évoluer et propose, dès 1961, la Type 3, un coach à deux portes qui doit à terme remplacer la Cox. Cette voiture accompagne le marché dont la tendance est alors la montée en gamme. Mais la Type 3 n’arriva jamais à supplanter la Cox, si la voiture trouve sa clientèle, notamment dans sa version « Variant » qui assure à elle seule une vente sur deux, les ventes (2,5 millions d’unités tout de même) ne sont pas à hauteur des espérances.
Pourtant, la direction de Volkswagen persiste et lance l’étude d’une berline familiale, le cahier des charges prévoit un nouveau groupe propulseur, du luxe, des éléments de sécurité et un prix compétitif. Aussi, il est fait appel à l’italien Pininfarina pour recevoir une aide technique quant au dessin de la carrosserie. Cette voiture fut présentée au second semestre 1967 sous la dénomination Type 4, on peut dire que ce lancement fut fraichement accueilli. Pour faire simple, à l’exception des afficionados de la marque, la ligne de la Type 4 est sévèrement critiquée, et la solution du tout à l’arrière est jugée démodée.
Côté moteur, les Type 4 étaient équipées, au départ, d’un quatre à plat de 1,679 litre alimenté par deux carburateurs Solex, le tout développant 68Ch. Dès 1969, l’injection Bosch devient disponible et permet d’offrir 80Ch, pouvant emmener la voiture jusqu’à 150km/h. Ces performances sont inférieures à ses principales rivales, mais surtout, on lui reproche d’avoir ce moteur à l’arrière qui l’empêche de bénéficier de l’avantage des berlines à deux volumes : le hayon. Pourtant, le coffre (situé sous le capot avant donc) n’a pas à rougir avec ses 390dm3 (sans compter la roue de secours et les réservoirs de lave-glace et liquide de frein) sans oublier un petit espace de rangement au-dessus du moteur.
Si la carrosserie du Type 4 n’est pas un atout de charme, elle permet de dégager un large habitacle qui offre, pour le conducteur et son passager avant, de larges assises réglables en hauteur et profondeur. Le tableau de bord, très proche d’un Karmann Ghia, offre un tachymètre, divers jauges et témoins, et une montre. Le chauffage est monté d’origine, un emplacement radio est prévu mais il faudra débourser un peu plus pour l’obtenir.
Mais surtout, la Volkswagen Type 4 voit sa carrière limitée par la concurrence qui n’a pas de mal à offrir un meilleur physique, voire un prix plus attractif. En interne également, la Type 4 est malmenée par l’Audi 100, présentée elle aussi en 1968, son opposé technique, puis en 1970, arrive la VW K70, une NSU replâtrée à la hâte mais dont la carrosserie et les solutions techniques étaient plus en phase avec le marché. Entre temps, l’arrivée de la version break (nommée Variant) de la Type 4, en août 1969, ne changea rien à la destinée de la voiture.
L’année 1971 est terrible pour Volkswagen, la Cox, malgré de bonne ventes, ne permet plus de faire de bénéfice tant le groupe est englué dans divers projets en vue du remplacement de cette même Cox qui ne verront pas le stade de la commercialisation (lire aussi : la genèse de la Golf), tandis que les ventes de la Type 4 demeurent atones. La nouvelle direction de Volkswagen décide de sauver les meubles et fait appel au designer indépendant Brooks Stevens qui remodela les faces avant et arrière de la Type 4 pour le millésime 1972.
Ce restylage s’accompagne d’une nouvelle dénomination, la 411 s’efface et laisse désormais le champ à la 412. Là encore, rien n’y fait, les ventes ne décollent toujours pas, et l’arrivée du moteur 1800 à carburateur, à partir d’août 1968, avec ses 85Ch et des performances en hausse ne changea pas la donne. Cette même année, la Passat arrive dans les concessions Volkswagen et condamne la Type 4 dont la carrière prend fin en 1974, après 367.728 unités écoulées.
Encore une erreur de Mercedes qui a laissé le contrôle d’audit VW qui pourtant n’était intéressé que par l’usine d’Ingolstadt. Sans cette acquisition VW serait disparu