A la fin des années 1960, l’Europe entre dans l’ère du loisir de masse, les mentalités changent, on voit apparaître à cette époque les clubs de vacances et le tourisme de masse qui va avec. Les produits s’engouffrent dans cette mode et l’automobile y est sensible et voit un nouveau segment naître, celui des voitures de loisirs, venant principalement d’Italie, mais d’autres pays s’y mettent, comme l’Allemagne avec le Volkswagen 181.
Au milieu des années 1960, l’armée allemande chercher à remplacer ses Jeep Munga construites par DKW (Filiale du groupe AutoUnion) et contacte l’ensemble des acteurs du marché automobile national. Volkswagen est bien sûr de la partie et pense avoir ses chances en réutilisant la base de la Volkswagen Coccinelle en la déclinant sous une énième variante. L’exercice n’est pas nouveau chez Volkswagen puisque au début des années 1960, la marque avait remporté un marché public pour fournir la Poste allemande en voitures de fonction avec la Typ 147 Fridolin. Cette fois, le marché est militaire et le cahier des charges plus contraignant.
L’armée allemande demande à ce que la remplaçante des DKW Munga soit à la fois fiable, robuste, légère et économique, bref, le cahier des charges classique auquel devaient de confronter les constructeurs ouest-allemands ! A la concurrence des marques allemandes s’ajoutait le projet Europa Jeep auquel l’Allemagne s’était allié à la France et à l’Italie, mais qui resta au stade des bonnes intentions tant les dissensions étaient grandes entre les trois pays sur le projet final.
Chez Volkswagen, on est prêt dès 1968 avec le « prototype 181 » qui s’inspire, pour la carrosserie, des KubelWagen de la seconde guerre mondiale. Le reste est pioché dans la gamme de pièces de Volkswagen : moteur, train avant, optiques viennent de la Cox, le plancher est le même que sur les Kamann Ghia, le train arrière provient quant à lui du Combi, choisi parce qu’il était équipé de réducteurs qui permettaient le transport de charges lourdes.
Finalement, le Prototyp 181 est une bonne pioche pour Volkswagen car l’armée allemande l’intègre dans ses rangs, les commandes sont rapidement signée et les premiers exemplaires sortent des chaînes de montage dès 1969 et prennent la dénomination Volkswagen 181. Plusieurs milliers d’exemplaires sont réservés pour les forces armées allemandes, et déjà, Volkswagen prospecte d’autres et réussi à percer en Autriche, au Danemark et en Grèce.
Pour rentabiliser encore plus son investissement, Volkswagen décide de lancer une variante civile de la 181 courant 1970, en proposant la voiture aux agriculteurs et autres acteurs du monde rural. C’est finalement presque accidentellement que la Volkswagen 181 va séduire une clientèle plus avide de loisirs, ayant envie de liberté, bref, une clientèle jeune. Pour autant, c’était dans l’ère du temps, en France, la Citroën Méhari lancée quelques mois auparavant était déjà une réussite !
Le Volkswagen 181 s’envole pour le Mexique à partir de 1971, les Etats-Unis dès 1972 où il s’appelle VW Thing (« la chose » en français) puis en Grande-Bretagne dès 1975 où sa carrière fut éphémère faute de succès. D’ailleurs, les ventes civiles du Volkswagen 181 sont en dessous des espérances pour la marque allemande, sauf aux Etats-Unis où le véhicule trouve de réels débouchés. D’ailleurs, avec l’utilisation civile qui est faite du 181, Volkswagen abandonne l’essieu arrière à réducteur dès 1973.
En 1975, la carrière commerciale du Volkswagen 181 prend un coup de plomb dans l’aile, les Etats-Unis viennent de voter une nouvelle loi en matière d’homologation automobile qui impose des pare-chocs épais et une distance minimale entre les fauteuils que le 181 ne respectait pas, obligeant de stopper la carrière du véhicule dans ce pays. Ensuite, l’armée allemande annonce la fin des commandes du 181 en 1978 pour laisser la place au Volkswagen Iltis, les derniers 181 militaires sont livrés courant 1979.
La carrière civile du 181 continue encore, produit en Allemagne et au Mexique, la production perdure jusqu’en 1980 au Mexique, 1982 en Allemagne, les derniers stocks ont semble-t-il été écoulés jusqu’en 1983. La production du 181 reste ainsi figée à 90.833 exemplaires, dont 20.364 assemblés au Mexique, le reste étant construit en Allemagne mais ayant pu être assemblé dans d’autres contrées via la méthode du CKD.
Au chapitre « dérivés exotiques », l’Uruguay proposait une version 2 portes…