A la fin des années 1960, Triumph est décidé à faire évoluer sa gamme TR, la TR4 est ainsi remotorisée et nommée en TR5 en 1967, deux ans plus tard, la TR6 apparaît et présente une toute nouvelle ligne. Cette dernière fut un véritable succès et devient même à la fin de sa carrière la TR la plus produite, elle reste pour les passionnés de la marque la dernière des TR…
En 1967, la Triumph TR4 a fait son temps, le modèle lancé en 1961 est alors remplacé par la TR5, qui est en fait qu’une TR4 avec un nouveau moteur, un six cylindres en ligne à injection de 150Ch, permettant aux roadsters Triumph de faire face aux sportives du moment (lire aussi : Triumph TR5). Hélas, la voiture rate son homologation aux Etats-Unis à cause des normes antipollution, elle y sera finalement commercialisée dans une simple version à carburateur et nommée TR250. Mais la ligne reste celle de la TR4, alors pour présenter quelque chose de nouveau, Triumph lance le développement d’une nouvelle voiture…
Ce nouveau modèle, c’est la TR6 que le public découvre en septembre 1968, il n’a fallu à la marque anglaise que quatorze mois pour lancer son nouveau roadster. En réalité, sous une nouvelle robe, la TR6 cache les dessous d’une TR5, le châssis étant lui-même issu de celui de la TR2… Quant à la mécanique, on retrouve sous le capot de la TR6 le six en ligne de la TR5, mais proposé en deux versions : injection pour l’Europe (150Ch) et carburateurs pour les Etats-Unis (104Ch). La boite de vitesses est celle de la TR5, à savoir une boite manuelle à quatre rapports avec overdrive.
Côté fiche technique, c’est un copié-collé avec celle de la TR5, la TR6 reprend la suspension indépendante à double triangles et ressorts hélicoïdaux, à l’arrière, c’est la suspension inaugurée sur la TR4 A IRS qui est reprise. Le freinage est quant à lui assuré par des disques à l’avant et tambours à l’arrière. Mais forcément, le châssis est trahi par son âge avec son train arrière qui a tendance à se dérober sous l’effort.
En réalité, la véritable nouveauté de la TR6, c’est donc la carrosserie, et petite révolution, si Triumph s’attachait jusque là les services de l’italien Michelotti, ce dernier renonce, c’est donc l’allemand Karmann qui relève le défi. La ligne est plus massive, les anges plus vifs, davantage dans l’ère du temps que les lignes italiennes. Les nouveautés s’arrêtent là, preuve d’une voiture recarrossée, l’habitacle de la TR6 est le même que celui de la TR5 à quelques rares exceptions.
Pour autant, l’accueil du public est très bon vis à vis de la TR6, notamment du côté des Etats-Unis où la plus grande partie de la production est exportée. En Europe, le soufflet retombe rapidement avec une technologie datée et une injection peu fiable, pire encore, les normes antipollution évoluent et imposent de nouveaux injecteurs qui font diminuer la puissance à 124Ch… Cette même année, la version américaine reçoit 2ch supplémentaires.
Malgré une meilleure finition et un équipement toujours revu à la hausse, la TR6 ne se vend pas plus en Europe, la voiture y tire sa révérence au cours du printemps 1975. En revanche, aux Etats-Unis, la voiture fait de la résistance jusqu’à l’été 1976. En définitive, 94.619 TR6 ont été produite, jamais une Triumph TR n’avait atteint une telle production, sa remplaçante, la TR7, fera mieux malgré son physique plus critiqué… (lire aussi : Triumph TR7).
Bravo pour cet article!
La TR6 a tendance à être snobée par les puristes de l’anglaise de collection. Pourtant, c’est une excellente auto: mieux finie et plus confortable que ses grandes soeurs, elle a toutefois conservé l’aspect rétro qui plait tant dans les roadster anglais.
Un bon daily, à un prix encore très accessible!
Un roadster increvable et charmeur qui me donne du bonheur depuis 17 ans.