(Triumph) Italia 2000 (1959-1962)

             Si la Triumph Italia 2000 avait de beaux arguments à mettre en avant, comme son châssis issu de la Triumph TR3 et sa ligne italienne signée Michelotti, la commercialisation de la voiture fut tout autre et peut même être qualifiée d’échec… Retour sur l’histoire de l’Italia 2000… 

Triumph Italia 2000 (4)

       Propriétaire et fondateur de la CESAC, une entreprise italienne spécialisée dans l’importation des voitures Standard-Triumph en Italie, Salvatore Ruffino commercialise la Triumph TR3 et envisage de proposer sa version de la voiture, un coupé dans l’esprit des GT italiennes, tout en gardant un prix accessible. Si des contacts sont pris dans un premier temps avec Zagato, les dessins proposés par ce dernier ne plaisent pas à Ruffino, qui se met en relation avec d’autres acteurs italiens. C’est finalement Giovanni Michelotti qui retient l’attention de Ruffino, lequel propose une version à l’italienne de la TR3, avec un long capot, des phares sous bulle de verre…

Triumph Italia 2000 Prototipo (1)
Prototype Triumph Italia 2000 – 1958

          Un prototype est réalisé courant 1958 par la carrosserie Vignale, avec laquelle travaille Michelotti, afin d’être exposé dans les salons automobile et tester la réaction du public. Les premiers retours sont positifs, Ruffino établi un programme et espère 1.000 ventes réparties sur les millésimes 1960 et 1961. La CESAC prend contact avec le constructeur anglais pour obtenir la fourniture d’autant de châssis et d’ensembles mécaniques, un accord verbal est trouvé entre les deux entités mais ne fut jamais établi par écrit. Preuve que le modèle proposé par Ruffino plait, les anglais propose que chaque revendeur Triumph d’Italie prenne possession d’un modèle, ce qui « garantie » une production de 720 voitures.

Triumph Italia 2000 (7)

             En attendant, la mise au point de la future Triumph Italia (ce sera son nom commercial) continue, les premiers tests réalisés sur le prototype de 1958 mettent en évidence une aérodynamique douteuse et un refroidissement du moteur quasiment inexistant faute de calandre. Le prototype est donc revu en conséquence : l’avant devient plus conventionnel, le pavillon est légèrement revu. Le dernier des trois prototype fut exposé lors du salon de Turin 1959, quelques semaine savant la mise en production du modèle dans les ateliers du carrossier Vignale.

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              Une première série de 13 Triumph Italia est assemblée à partir de juillet 1959, elle se distingue par leur capot en V et un habitacle soigné, ces véhicules servant à la promotion de la voiture au sein du réseau de distribution de la CESAC ainsi que dans les salons. La véritable production destinée au public débute quant à elle en décembre 1959, la chaine de montage, toujours présente dans les ateliers de Vignale, est louée par la CESAC qui devient donc maitre des cadences de production. La voiture prend alors le nom d’Italia 2000 et les références à Triumph sont rares, seul un logo TM Triumph apparait sur les ailes arrière de la voiture.

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           Si la voiture a plusieurs atouts dans sa poche, l’image d’une voiture de loisirs anglaise avec une carrosserie italienne signée par un grand nom, les choses ont toutefois rapidement mal tourné par l’Italia 2000. Dans un premier temps, les taux de change sont en défaveur de l’aventure de Ruffino, rendant la voiture plus chère à importer, lui bloquant également le marché américain. Triumph, de son côté, n’accepte plus d’effectuer les modifications demandées sur les châssis et livre de simples châssis de TR3 de série, ce qui rend la voiture plus chère à produire.

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             Pire encore, le groupe Standard-Triumph, mal en point, se fait racheter par le groupe Leyland, la nouvelle direction qui en découle est moins intéressée par l’Italia 2000, et préfère mettre en avant la future TR4 dont la commercialisation est prévue pour 1961. Aussi, cette nouvelle TR4 présente des similitudes avec l’Italia 2000, la carrosserie dessinée par un certain Michelotti n’y est pas pour rien. Et comme l’accord entre la CESA et Triumph n’était que verbal, jamais les concessions Triumph italienne ne commanderont d’Italia 2000.

Triumph Italia 2000 (1)

            En 1961, face à la difficulté de s’approvisionner en châssis de TR3, Ruffino fabrique encore quelques Italia 2000 sur ses stocks et débadge la voiture. Fini la Triumph Italia 2000, il faut désormais parler de Ruffino Italia 2000. Mais le sort de la voiture était condamnée, sa production s’interrompt en septembre 1961 après 330 (ou 329 selon les sources) exemplaires produits. Les 30 dernières unités sont réalisées sur un châssis TR3B s’équipant du moteur de la TR4, et sont toutes expédiées aux Etats-Unis où un importateur aura bien du mal à les revendre. L’aventure s’arrête à temps pour Ruffino, puisque pour éviter la faillite de CESAC, il devra renflouer son entreprise en revendant certains de ses biens immobiliers…

1 réflexion sur « (Triumph) Italia 2000 (1959-1962) »

  1. Giovanni Michelotti dessina la BMW 700 grâce à l’Autrichien Wolfgang Denzel, le jeune Jacky Ickx à 18 ans s’y essaya les Sepp Greger , Herbert Linge , Edgar Barth , Hans Stuck , Anton Fischhaber , Jean Laroche , Claude Bobrowski , Andrew Hedges , Johnny Rives , Hubert Hahne , Harald von Saucken , Alex von Falkenhausen , Rob Slotemaker , Kurt Ahrens , Jochen Neerpasch et bien d’autres…
    C’est une voiture qui aura été aligné au 24 Heures du Mans 1961 et qui devait Juan Manuel Fangio, a ordonné à quatre BMW 700 Coupés accordées de participer au Grand Prix de son Argentine natale. Cependant, les succès ont été presque éliminés, personne n’ayant fait le travail de coordination nécessaire pour le climat dominant en Argentine. Il y’a eu aussi la BMW 507 Deux BMW 507 hors-série ont été élaborées, la première par Raymond Loewy, la seconde par Michelotti. Cette proposition du styliste italien est exposée au Salon de Turin 1959. Elle est depuis 2005 dans la collection du constructeur BMW. De nombreuses stars du spectacle de l’époque en possèdent une, dont Alain Delon, Jean Marais, Toni Sailer, John Surtees, et Elvis Presley (qui en avait acheté une en Allemagne entre 1958 et 1960, durant son service militaire dans le 3e division blindée de la base américaine de Ray Barracks à Friedberg). Il l’offre à l’actrice Ursula Andress quelques années après son retour aux États-Unis, où elle apparaît dans leur film musical commun L’Idole d’Acapulco de Richard Thorpe de 1963.

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