Après guerre, la production du constructeur Talbot-Lago repart de plus belle, tout en restant dans ses domaines de prédilection : le luxe et le sport. Dès 1946, Talbot-Lago présente la T26 équipée d’un moteur qui fut développé au cour de la seconde guerre mondiale. Avec ses 26Cv fiscaux et sa puissance de 170Ch, le constructeur de Suresnes marquait ainsi son retour. Et c’est avec la T26 que Talbot-Lago va se relancer après guerre.
En 1948, 208 châssis de la T26 Record sont produits, la plupart étaient vendus avec une carrosserie usine. Mais pour certains clients fortunés, Talbot-Lago commercialisait un châssis-moteur à faire habiller chez un carrossier, commercialisé 1.165.000 Francs. A cela se rajoutait une carrosserie facturée entre 2 et 3 millions de francs, ce qui menait la voiture à plus de 4 millions de Francs, soit le prix de plus de 10 Citroën Traction … Mais à ce prix, l’on avait une carrosserie digne d’une œuvre d’art.
Pour la Talbot-Lago T26 qui fait l’objet de cet article, c’est la châssis 100.272 qu’il s’agit, datant de 1948 et commandé par Son excellence Salah Orabi et la Princesse Nevine Abbas Halim d’Egypte. Le châssis a été livré chez le carrossier Saoutchik pour recevoir une carrosserie cabriolet. Pour cette commande, Pierre Saoutchik s’inspire d’une de ses œuvres d’avant guerre, la Xenia, dont il reprend certaines idées : capot pointu, la forme de la calandre avant, le galbe des ailes…
La carrosserie est une réussite, Saoutchik va se servir de cette voiture dans un premier temps comme un outil de promotion de son savoir-faire. Des photos promotionnelles sont réalisées puis la voiture est exposée au salon de l’automobile de Paris 1948.
Commandée par des membres de la famille royale d’Egypte, la voiture rejoint ce pays vers la fin 1948/début 1949. Mais le vent tourne en Egypte, une révolution militaire se prépare, le Roi Farouk sera contraint d’abdiquer en Juillet 1952, contraignant la famille royale à l’exil. Peu de temps avant ce coup d’Etat, la princesse Nevine Abbas Halim a eu le temps d’exporter cette T26 en France, la voiture fut rapidement revendue à Saoutchik.
La voiture sera alors mise en vente auprès de l’entreprise Pax Garage, et dès le moi de mai 1952, Roger Baillon remarque cette voiture et l’achète pour 650.000 Francs, auxquelles se rajoutent 26.000 Francs pour la livraison et l’obtention d’une immatriculation française. Cependant, jamais la voiture sera livrée, et Roger Baillon intente une action en justice devant le Tribunal de Commerce de la Seine. Une première audience à lieu le 29 Novembre 1954 et condamne Pax Garage à rembourser Roger Baillon. Cependant, entre temps, le garage avait fait faillite, et c’est contre Saoutchik que le collectionneur Niortais se retourne, mais le carrossier avait fait faillite le 30 Novembre 1954, le lendemain de la première audience.
Au final, lors de la liquidation de Saoutchik, Roger Baillon parvient a prendre possession de cette Talbot T26, laquelle fut rapidement remisée dans la propriété du collectionneur, et petit à petit y sera oubliée…
Ainsi, jusqu’à la fin de l’année 2014, les historiens automobiles pensaient le châssis 100.272 disparu, mais la redécouverte de la désormais célèbre collection Roger Baillon a fait resurgir cette voiture, laquelle présente encore tous ses éléments d’origine, à commencer par ses imposants chromes, son toit totalement rétractable et sa teinte d’origine. Mais après un remisage de plus de 50 ans, l’état de cette voiture s’est hélas fortement dégradé …
Tout le monde s’ indigne de cette vente , moi je trouve cela formidable de voir toutes ces voitures ressortir au grand jour et les personnes qui ont pu ce payer ces trésors n’aurons on s’ en doute aucun soucis a les faire restaurer !! Vite la suite
Thierry