Constructeur allemand de matériel ferroviaire, la société Wendax tente une aventure automobile à partir de 1949 dans une Allemagne en pleine reconstruction. Malgré une gamme de produits allant du tricycle de livraison à la petite berline en passant par un utilitaire, Wendax n’arriva pas à trouver son public… Peut-être à cause de la qualité de ses produits…
Avant l’activité automobile réalisée sous la dénomination Wendax, les origines de la société remontent au tout début du XXème siècle avec la création de la « Gesellschaft für Bahnbedarf mbH » en 1901, basée à Hambourg et spécialisée dans la conception de voies ferrées. De nombreuses fois renommée, la « Draisinenbau Freund » se spécialise dans la production de draisiennes et de wagons ferroviaires, et dans les années 1930, se diversifie vers la production de motos puis de triporteurs de livraison : les Wendax Eilrad, proposés de 1937 à 1940.
Après la Seconde Guerre Mondiale, l’infrastructure ferroviaire de l’Allemagne est anéantie, si l’heure est à la reconstruction, l’achat du matériel ferroviaire n’est pas encore d’actualité et Draisinenbau doit rechercher de nouveaux marchés pour faire tourner ses ateliers, avec une nouvelle donne : les matières premières sont devenues rares. L’entreprise restaure quelques tramways, assemble du mobilier en osier… Puis à partir de 1947, l’entreprise arrive à obtenir des tubes en acier, ce qui permet de reprendre la production des triporteurs avec le WL250 et sa ligne moderne, dont le succès fut important.
Avec cette réussite, et l’absence de reprise de l’automobile en Allemagne (l’industrie allemande repartait de zéro, les grands constructeurs allemands ne seront opérationnels qu’à partir de 1948/1949 ), les gérants de Wendax voient une carte à jouer avec l’automobile. Après tout, l’entreprise sait manier le métal et produire une voiture semble proche de l’assemblage de triporteurs ou de wagons. La première idée est de concevoir une berline ainsi qu’un cabriolet autour des éléments alors disponibles.
Dévoilé en 1949, le roadster prend la dénomination Wendax WS700 et fut le fruit de nombreux mois de travail. Les premiers prototypes, assemblés entre 1947 et 1949, utilisaient un moteur deux temps industriel ILO de 400cm3 pour 11,5Ch, avant de le troquer pour un moteur bicylindre deux temps de 700cm3 refroidi par eau, situé derrière le conducteur et transmettant le mouvement aux roues arrière. Sans expérience dans l’ingénierie, la Wendax WS700 a du mal à rouler droit, malgré diverses tentatives de corriger ce problème, auquel se rajoute une fiabilité aléatoire. Cela n’empêche pas la présentation du modèle en mai lors de la foire d’Hanovre.
Elle était alors l’une des rares nouveautés sur le marché automobile allemand, proposée au même prix qu’une Volkswagen Coccinelle, elle dispose d’une apparence plus sportive, plus artisanale aussi et une puissance moitié moins élevée. Mais la promesse d’une livraison en quatre semaines (contre plusieurs mois pour la Volkswagen) permet d’engranger quelques commandes.
En 1950, Wendax dévoile un utilitaire avec une charge utile de 1.250kg, le WL1200, qui récupère des moteurs Volkswagen récupérés dans les surplus de l’armée allemande. Cette fois, le WL1200 est une traction et fabriqué de bric et de broc, mêlant acier de récupération et bois. Néanmoins, forte demande en utilitaires oblige, ce camion est bien accueilli par le public. Si Wendax tenta d’obtenir une fourniture de moteurs neufs auprès de Volkswagen, l’artisan allemand eu un refus catégorique : VW préparait le Combi, il n’était pas question d’aider un potentiel rival.
Du côté de l’usine, la promesse d’une livraison en quatre semaines n’est pas remplie, tout au plus, l’usine sort deux voitures et trois fourgons par mois, tous assemblés à la main. Cela n’empêche pas Wendax d’agrandir une nouvelle fois sa gamme en présentant, courant 1950, une berline de quatre mètres de long au style particulier : la WS750. Utilisant le nouveau moteur ILO de 750cm3 pour 25Ch, reprenant la traction du WL1200, son objectif est de concurrencer une Borgward 1500 tout juste sortie.
La finition de la WS750 est loin d’être capable de répondre à la demande des clients, pire, le moteur engendre d’importantes vibrations passé 40km/h. Aussi, sa carrosserie réalisée autour d’une structure en bois, est trop archaïque pour son temps. Ajoutez les premiers retours très négatifs des premiers clients des automobiles Wendax, et vous obtenez un échec cuisant. En 1951, Draisinenbau arrête la marque Wendax et tire un trait sur son aventure automobile (après une production d’environ 70 WS750 et 30 WS700) et jette ses forces vives dans le matériel ferroviaire, son activité initiale dont la demande revenait…