Après l’échec de la Citroën Visa dans sa première version, Citroën présente en 1981 la Visa II corrigée par Heuliez. Pour dynamiser ce modèle, Citroën Compétitions met en œuvre un programme sportif ambitieux et lorgne sur le championnat du monde des rallyes. Ainsi, plusieurs prototypes vont être développés pour une inscription dans le Groupe B, dans lesquels figure la fameuse « Visa Lotus ».
Avant d’arriver en Groupe B, Citroën va se forger une expérience en rallye en créant le Trophée Visa en 1981 et 1982, sans doute dans l’idée de trouver de nouveaux talents. Dans le même temps, Citroën Compétitions lance les études d’une Visa pour le Groupe B et contacte différents préparateurs tels que Danielson ou Politecnic. Très rapidement, l’idée d’une voiture à moteur central apparait afin de singer Renault et sa R5 Turbo, et les développements de l’ensemble des acteurs vont dans ce sens. Un premier prototype apparait et fut engagé lors du rallye des 1000 Pistes 1981 et y remporte la première spéciale, avant d’abandonner…
Un second prototype développé par Strakit est présenté à Citroën mais la voiture est hélas peu maniable sur terrains accidentés… En tout, pas moins de huit prototypes entre 145 et 290Ch vont être réalisés, parmi lequel une Visa à moteur Lotus ! En effet, le constructeur anglais fait parti des préparateurs contactés par Citroën Compétitions. Mais en réalité, la Visa Lotus est plus proche d’une Lotus que de la petite Citroën, car ce prototype n’est qu’une Lotus Esprit Turbo dont la carrosserie en a été troquée contre celle d’une Visa élargie.
Ainsi, la Visa Lotus reprend toutes les caractéristiques de l’Esprit : moteur quatre cylindres de 2.174cm3 développant 210Ch placé en position centrale longitudinale. Aller, pour Citroën, l’honneur est sauf car une boite de vitesses de SM à cinq rapports qui devait trainer dans les cartons est réutilisée sur la Visa Lotus !
Au final, la voiture est livrée à Citroën qui procède à des essais intensifs, mais rapidement, la base de la Lotus ne s’avère pas adaptée pour les rallyes, et le projet est vite remisé. En effet, la voiture est trop lourde et trop base, et aucune évolution ne semble possible. De plus, la Visa Lotus est l’un des prototypes qui a couté le plus cher à produire, pour au final s’avérer être très délicat à conduire. Ainsi, la voiture fit un aller simple au conservatoire Citroën, où elle est encore présente de nos jours !
A découvrir également, l'article du Boitier rouge : Citroën Visa Lotus : l'esprit du rallye!