Les roadsters anglais ont plutôt tendance à avoir une longue carrière, nécessitant des améliorations continuelles pour tenter de suivre la concurrence et ne pas se laisser dépasser. A la fin des années 1960, alors que la Triumph TR4 commence à avoir de l’âge, apparaît la TR5 et son moteur plus gros afin de proposer de véritables performances.
En 1961, Triumph présentait son nouveau roadster nommé TR4 qui prenait la relève des célèbres TR3 qui avaient contribué à faire du roadster l’un des symboles de la voiture sportive anglaise. Mais face aux concurrentes venant notamment d’Italie, l’heure est désormais au renouvellement, Triumph s’offrant même pour sa TR4 les services du carrossier italien Michelotti afin de proposer une ligne tout aussi attirante que ses rivales.
Si la TR4 connait un important succès, ses performances deviennent de moins en moins intéressantes au fils des années, alors que la concurrence se faisait encore plus forte avec les Lancia Fulvia Coupé ou les Alfa Romeo Giulia Sprint. Si la TR4 se décline à partir de 1965 en version IRS pour offrir un confort et une tenue de route à la hauteur, les performances attendent encore. Il faut dire que le moteur est un quatre cylindres en ligne tiré dans ses derniers retranchements depuis sa présentation en 1953 sur la TR2… Pour faire bouger les choses, Triumph décide d’octroyer un nouveau moteur au modèle, naît ainsi la Triumph TR5 en 1967.
La TR5 s’équipe ainsi d’un six cylindres en ligne afin de satisfaire une nouvelle clientèle et souhaite se mettre à la hauteur de la reine du secteur, l’Austin Healey 3000. Le moteur avait été conçu pour motoriser la Triumph GT apparue en 1966 ou encore la Vanguard Six, mais c’est dans une nouvelle version qu’il apparaît sur la TR5 avec une cylindrée portée à 2,5 litres, alimenté par une injection indirecte Lucas. Côté transmission, la TR5 s’équipe d’une boite à quatre rapports manuelles avec un overdrive disponible en option.
L’injection est la véritable nouveauté de la voiture, à cette époque, seule la Jaguar Type D l’utilise en compétition, tandis que Maserati s’y était essayé sur la 3500 GTI avec une fiabilité hasardeuse. L’injection permet à la TR5 de revendiquer 150Cv DIN, lesquels envoient la voiture à 209km/h en vitesse maximale, ou permettant de passer les 100km/h en 8,1 secondes : ceci met la TR5 au niveau des Porsche 911 !
Quant à l’esthétique, la TR5 est très proche de la TR4 à l’exception de quelques petits détails comme une baguette chromée présente sur les ailes avants et les portes avec rappel de clignotant en leur bout, ou encore le logo de la voiture qui migre du centre du capot vers le côté gauche. La TR5 est donc une version déclinée de la TR4, avec la même carrosserie, le même habitacle, le même coffre… Mais des petites choses évoluent ici et là, et de manière générale, le chrome commence à laisser sa place au profit du plastique noir, tandis que le bois cède sa place à des éléments noirs. L’intérieur est moins séduisant, les années 1970 commencent à pointer le bout de son nez…
Présentée en octobre 1967, la Triumph TR5 est commercialisée à partir de 1968 en Europe et aux Etats-Unis, où elle prend le nom de Triumph 250 et où elle est commercialisée en version carburateur, et seulement 104Cv DIN. Mais des deux côtés de l’Atlantique, la Triumph TR5 est un succès, un succès éphémère toutefois car en Septembre 1969, la voiture cesse d’être produite pour laisser place à la Triumph TR6. Au final, 2.947 TR5 ont été produite et 8.484 exemplaires pour la TR250. Bel exploit !