En 1949, Triumph présente une petite voiture à deux portes alliant les avantages d’une berline haut de gamme au prix d’une voiture populaire. Malgré une présentation de bonne facture, la Mayflower resta dans l’oubli…
Mis en faillite en 1939, le constructeur Triumph est repris pour produire du matériel militaire pendant la seconde guerre mondiale. Une fois la paix revenue, Triumph n’est plus qu’une marque, les installations industrielles ayant été détruite : l’aventure aurait pu s’arrêter là. Heureusement, Sir John Black, directeur du constructeur Standard, rachète la marque en 1945 avec l’idée d’en faire, à terme, un constructeur capable de concurrencer les sportives Jaguar. En attendant, la renaissance de Triumph passe par des modèles classiques : berline 1800, roadster 2000…
Il faut atteindre 1949 pour voir apparaitre de véritables nouveautés chez Triumph, dont la petite berline Mayflower au charme typiquement britannique, réalisée autours d’une caisse autoporteuse et dévoilée le 28 septembre 1949. La Mayflower doit combiner les avantages d’une voiture de luxe en termes de performance et de confort, et le coût modéré tant à l’achat qu’à l’utilisation d’une voiture populaire. La voiture est ainsi petite avec une longueur de 3,83m (empattement de 2,13 mètres) pour une largeur de 1,58m.
Pour la carrosserie, la Mayflower reprend les lignes de la Renown, sa grande soeur, en restant une simple deux portes, mais en adoptant le style ponton. Avec ces dimensions, la voiture aurait pu être caricaturale mais les lignes de la Mayflower restent harmonieuses. L’habitacle offre un volume convenable pour quatre occupants, la finition est simple et raffinée. Aussi, la place importante laissée aux vitrages grâce aux montants très minces permet à l’habitacle de bénéficier d’une très bonne luminosité.
Pour mouvoir la Mayflower, elle s’équipe d’un moteur quatre cylindres en ligne de 1.247cm3 alimenté par un carburateur Solex et accolé à une boite manuelle à trois rapports. Cet ensemble développe 38Ch et permet à la voiture d’atteindre la vitesse de pointe de 105km/h. La consommation plafonne à 9 litres aux 100 kilomètres, un très bon chiffre pour l’époque. Aux côtés de la version berline, Triumph tenta de développer une version cabriolet de la Mayflower, présentée en 1950, mais après la réalisation de 10 prototype, les modifications imposées pour conserver une rigidité suffisante s’avèrent trop importantes.
Malgré un bon accueil par les anglais, les chiffres de vente de la Triumph Mayflower restent en dessous espérances. Il faut dire que le marché des petites voitures populaires était présente la Morris Minor, à l’aspect plus moderne et avec un prix de vente plus attractif. L’Austin A30, apparaissant en 1951, fit elle aussi du mal à la Mayflower. Faute de ventes satisfaisantes, la direction de Triumph annonce l’arrêt de la voiture fin 1953, après la production de 34.990 exemplaires.