A la fin des années 1980, pour tenter de reconquérir une clientèle partie chez les constructeurs européens, les américains décident de s’allier à des acteurs du vieux continent pour proposer des véhicules plaisir. Chez Chrysler, on s’allie à Maserati pour proposer la TC by Maserati…
Nous sommes à la fin des années 1980, les constructeurs américains sont décidés à proposer des rivales aux Mercedes SL et autres Jaguar XJS qui font fureur sur le marché de l’oncle Sam. General Motors, de son côté, décide de s’allier au carrossier italien Pininfarina pour présenter un cabriolet dans la gamme Cadillac, nommé Allanté, dévoilé en 1987. Dans le même temps, Chrysler entreprend la même démarche, son dirigeant Lee Iacocca entretien de bonnes relations avec Alejandro De Tomaso, ancien pilote et surtout, propriétaire de trois marques automobiles, la sienne, De Tomaso, ainsi qu’Innocenti et Maserati. L’idée de concevoir une voiture commune destinée au marché nordd-américain émerge.
Le deal est gagnant-gagnant, la voiture portera les deux badges, permettant à Chrysler d’améliorer son image sur son propre marché, et à Maserati de faire connaître son nom et de l’allier à un grand constructeur pour s’ouvrir les portes de cet important marché.Hélas, si le projet est séduisant sur le papier, la réalité fut toute autre. Déjà, Maserati fut trop peu impliqué sur le projet, se contentant de l’assemblage de la voiture, de quelques éléments de finition et d’améliorer la puissance du moteur. Ensuite, Chrysler décide de reprendre les grands traits de la LeBaron, faisant perdre le côté exclusif de la voiture.
Dévoilée en 1988, la Chrysler TC by Maserati ne fut effectivement disponible qu’à partir de 1989, la voiture propose trois moteurs, le quatre cylindres d’origine Chrysler de 2,2 litres en version 8 soupapes pour 160Ch, ou seize soupapes pour 200Ch (ce dernier est développé par Chrysler, modifié par Maserati et assemblé par Cosworth). Un V6 est également de la partie, d’origine Mitsubishi (Chrysler ayant alors un partenariat avec le constructeur japonais), d’un cylindrée de 3,0 litres, il proposait 141Ch. Pour la transmission, la Chrysler TC by Maserati propose une boite automatique à trois ou quatre rapports, seul le moteur 200Ch propose une boite manuelle à cinq rapport de l’équipementier allemand Getrag. Le choix pour l’une ou l’autre des boite de vitesses se faisait sans coût supplémentaire pour le client.
Dans l’habitacle, la touche italienne est bien présente avec du cuir recouvrant le tableau de bord, fauteuils, accoudoirs et panneaux de portes. De série, la Chrysler TC by Maserati proposait une chaine stéréo avec dix haut-parleurs, des vitres électriques, des fauteuils à réglage électrique, fermeture centralisée et régulateur de vitesse. Une seule option était disponible : un lecteur CD. A l’extérieur, la voiture peu s’équiper d’une capote ou d’un hard-top avec deux hublots sur les côtés. En revanche, la palette des teintes disponible est pauvre : rouge, jaune ou beige, le blanc et noir sont quant à eux rajoutés en 1990.
Bref, une ligne trop proche de la Chrysler Lebaron disponible pour moins chère, une personnalisation de la voiture quasi inexistante, un prix trop élevé, des performances décevantes… Il en fallait pas moins pour faire de la Chrysler TC by Maserati un véritable flop commercial, si le constructeur américain espérait en vendre 10.000 unités par an, c’est seulement 7.300 exemplaires qui ont vu le jour, tellement peu que Chrysler décide d’abandonner l’aventure en 1990, seulement deux ans après le lancement de la voiture, les derniers exemplaires stockés s’écoulent courant 1991.