En reprenant Chrysler Europe en 1978, Peugeot lance une nouvelle marque nommée Talbot qui regroupe l’ensemble des constructeurs de l’ancienne filiale européenne du constructeur américain. Sans véritable plan commercial pour ce dernier, Peugeot feinte la nouveauté en modernisant la 1307 qui prend le nom de Talbot 1510 et affiche une nouvelle plastique…
C’est en 1978 que Peugeot rachète la division européenne de Chrysler qui comprenait entre autres, la marque Simca en France, Barreiros en Espagne ou Sunbeam au Royaume-Uni. Quelques mois plus tard, Peugeot renomme cette entreprise du nom de « Talbot », une marque connue dans la plupart des pays dans lesquels était diffusé les voitures de l’ancienne Chrysler Europe. Aussi, ce changement de nom est commercial car Simca était trop affilié à son ancienne maison mère, Chrysler. Peugeot nettoie donc cette entreprise et marque son emprise.
Par la même occasion, Peugeot en profite pour changer les logos de la gamme de l’ancienne Simca, l’ancienne berline 1307/1308 obtient par la même un léger relyfting et se nomme à partir de 1979 « Talbot 1510 », seul modèle à changer de nom à l’issu de ce mariage. Présentée en Juillet 1979, la voiture est commercialisée dans la foulée (au Royaume-Uni, elle prend le nom de Talbot Alpine; Talbot 150 en Espagne).
Le public connaissait les Simca 1307/1308, lesquelles avaient été présentées en 1976, puis rejoint en 1978 par la 1309. Cette voiture avait aussi obtenu le titre de voiture européenne de l’année 1976 et laissait présager d’une carrière radieuse. Repris par Talbot, ce modèle reçoit une nouvelle calandre sans badge, laquelle est inclinée dans le sens du pare-brise, les pare-chocs sont plus imposants, les rétroviseurs reçoivent une coque en plastique et l’ensemble des optiques sont redessinés.
En ce qui concerne la gamme, Talbot fait le choix de s’inscrire dans la continuité avec l’ancienne Simca et conserve les appellations LS, GL, GLS et SX. La LS reprend la base de la 1307 GLS avec son quatre cylindres en ligne de 1294cm3 développant 68Cv, ce qui lui permet de jouer les entrées de gamme; les GL et GLS s’équipent du 1.442cm3 de 83Cv mais se diffèrent pas un niveau de finition différent, quant à la SX, elle hérite d’un 1.592cm3 de 88Cv à boite automatique et chapeaute la gamme Talbot 1510.
Sur le millésime 1980, Talbot décline de la 1510 une version tricorps nommée Talbot Solara qui répondait à la demande changeante : le public désirait de moins en moins les berlines à hayon avec deux volumes. Toutefois, le marché est clivé et la 1510 demeure au catalogue, elle reçoit quelques améliorations en 1981 et reçoit sur sa calandre un logo Talbot. Chaque version évolue, la LS obtient des pare-chocs noirs et le moteur 1,4 litres de 70Cv, la GL des baguettes de protection latérales et divers éléments décoratifs, la GLS des fauteuils en tweed, un nouveau moteur 1,6 litres de 88Cv avec une boite à cinq rapports manuelle ou une boite automatique en option; et la SX bénéficie d’un verrouillage centralisé ainsi que du moteur de la GLS. En tout fin du millésime 1980 apparaît la seule série limitée sur la 1510, l’Exécutive, fabriquée à 1.000 exemplaires seulement.
Le millésime 1982 voit apparaître de nouvelles améliorations mais la clientèle peut aussi constater la régression de certains équipements, en effet, la 1510 se fait doubler niveau ventes par sa « jumelle » Solara. Ainsi, l’ensemble de la gamme s’équipe de pare-chocs noirs, l’option GPL apparaît sur la 1510 LS, les moteurs de la GLS et SX passent de 88 à 90Cv. Hélas, la Solara fini de prendre le dessus sur la 1510 qui est supprimée du catalogue Talbot à l’issue du millésime 1982.
La dernière année de production de la Solara fut aussi marquée par l’importante grève qui affecta l’usine de Poissy, il faut dire que Peugeot fut « forcé » par l’Etat à reprendre ce constructeur sans véritable projet pour ce dernier qui mourrait à petit feu… alors que les productions Talbot étaient de qualité. Mais la mode changeante condamna la 1510 pour laisser la place à la Solara, pour quelques années de plus…