Dans les années 1950, le marché des microcars émerge dans les pays européens, le besoin de mobilité et la difficile remise en route des usines des constructeurs d’automobiles poussent certains heureux inventeurs de se lancer sur se segment. L’entreprise Velam, créée après l’acquisition de la licence de l’Iso Isetta et des murs de l’usine Talbot tente d’entrer dans la danse…
Au début des années 1950, le patron de l’entreprise italienne Iso Spa Refrigeratori, Renzo Rivolta, décide de se lancer dans la production de scooters, mais la forte concurrence des Vespa et Lambretta pousse l’entreprise à trouver de nouvelles opportunités. C’est ainsi qu’une petite voiture de forme ovoïde à porte frontale est mise au point et présentée lors du salon de Turin 1953. Bon marché, petite taille et équipée moteur de motocyclette, cette voiture semble parfaite pour les petites villes italiennes, hélas, la clientèle ne suit pas, et seules 1.000 unités sont écoulées. Alors pour tenter de rentabiliser l’investissement, Iso cherche à céder la licence du modèle et trouvent BMW pour l’Allemagne (lire aussi : BMW Isetta), la famille Romi pour le Brésil, et VELAM pour la France.
VELAM, acronyme de VEhicule Léger A Moteur, obtient la licence de la petite Isetta courant 1954 pour les marchés français, belge et espagnol, et le droit de produire la voiture dans ses locaux. VELAM décide de modifier l’Isetta et d’adoucir ses lignes jugées trop rondes, mais conserve la mécanique d’origine italienne, à savoir un bicylindre de 236cm3 pour 10,5 Ch. La production de la voiture sera effectuée à Suresnes, dans des locaux rachetés à Talbot alors en mauvaise posture, elle débute au cours de l’été 1955 , avant même la présentation au grand public lors du salon de Paris.
Proposée au prix de 298.000 francs, la VELAM est proposée moins chère qu’une Citroën 2CV (Lire aussi : 2CV Type AZ) qui se vend 400.000 Francs, surtout, les délais de livraison sont moins long : un mois annoncé chez Velam quand plusieurs mois (voire années) sont nécessaires pour prendre possession de sa 2CV. Mais la VELAM doit aussi se confronter à un marché des microcars déjà bien pourvu en France, avec Mochet (lire aussi : Les Mochet) ou les motocars Rovin (lire aussi : Les Rovin). Mais Velam a des ambitions, la marque lance la production à la cadence de 20 unités par jour avec l’aide de 350 salariés, et se constitue un réseau de 150 concessionnaires.
Les débuts de la petite Velam sont prometteurs, 4.886 exemplaires sont vendus en 1956, mais les clients se font rapidement rares, avec seulement 1.005 unités commercialisées en 1957. Pour tenter de relever la barre, Velam réalise une voiture carénée qui se lance sur l’anneau de Montlhéry et y obtient sept records mondiaux dans la catégorie des véhicules de moins de 250cm3 (lire aussi : Velam Isetta des Records); et opère une montée en gamme avec la Velam Ecrin dont la finition se veut plus luxueuse. Mais cela n’y fait rien, la Velam commercialisée trop chère, équipée d’un moteur trop bruyant, alors que l’industrie automobile lance de nouveaux produits plus accessibles, comme la Renault Dauphine… Au final, la production cesse fin 1957, quant à la production totale, elle diffère selon les sources, entre 5.512 et 7.115 unités… Quant à l’entreprise Velam, elle ne disparait pas avec l’Isetta et sous-traite dans ses locaux la production de la 2CV de Citroën…