En 1960, pour contourner les droits de douane importants en Côte d’Ivoire, la Direction Régionale Renault-Afrique décider de fonder une filiale locale dédiée à l’assemblage de voitures, c’est la Société Africaine de Fabrication des Automobiles Renault (S.A.F.A.R.). Cette entité, issue d’une longue discussion suite à l’indépendant du Pays, dispose d’un atelier de montage à proximité du port d’Abidjan (à Adjamé pour être précis) qui reçoit des CKD depuis les usines françaises, charge à la S.A.F.A.R. de les assembler et d’apposer la peinture. En 1962, l’usine est inaugurée en grandes pompes en la présence du Président Félix Houphouët-Boign.
Lors des premières semaines, la S.A.F.A.R. assemble des camions légers Saviem, notamment le SG2 dont il fut décliné, dans les années 1970, une version « minibus » de 22 places nommée « Badjan ». A la fin de l’année 1962, la S.A.F.A.R. lance l’assemblage de la Renault 4, la petite Renault fut très populaire en Côte d’Ivoire et représente à elle seule la moitié de la production de la S.A.F.A.R. au cours de son existence.
De mille véhicules assemblés en 1962, la S.A.F.A.R. en produit 4.000 en 1970. Dès 1965, un véhicule neuf sur quatre vendu en Côte d’Ivoire est produit par la S.A.F.A.R. Le 16 mars 1968, la S.A.F.A.R. célèbre son dix-millième véhicule assemblé. A cette époque, à peu près toute la gamme Renault pouvait être assemblée par la S.A.F.A.R, il y avait notamment la Renault 16 mais aussi différents véhicules utilitaires Saviem. Dans les années 1970, la S.A.F.A.R. assemble des Renault 12, voulue comme une voiture monde par la Régie Renault. A partir de 1972, la politique fiscale de la Côte d’Ivoire est plus favorable aux importations d’automobiles, Renault maintient néanmoins la S.A.F.A.R. jusqu’au milieu des années 1980, recevant entre temps l’assemblage de la Renault 9. Avec des droits de douane limité, la production locale des Renault ne se justifiait plus…