Dans les années 1960, les activités de loisirs prennent une place importante dans la vie des français, et plus largement des européens, c’est à cette époque qu’apparaissent de grandes cités balnéaires construites sur le modèle des grands quartiers pour répondre à la demande de tourisme de masse. Le tout s’accompagne de nouveaux produits, dans l’automobile, ce sera les voitures de plage, des véhicules ludiques et séduisants. En France, on aura quelques représentantes de cette vogue, à l’instar de la Citroën Méhari, mais aussi la méconnue Renault 4 Plein Air.
Les années 1960 voient apparaître les voitures de plage, des petites voitures sans toit conçues pour un usage ludique. Après le succès de la Mini Moke, les constructeurs français s’intéressent à cette variante de carrosserie, et notamment Citroën avec la Méhari. Mais Renault était également en train d’affûter ses armes avec une Renault 4 modifiée : la Plein Air. Présentée le 15 mai 1968 (la veille de la présentation la Méhari), la R4 Plein Air (Type R1123) se présente comme un cabriolet construit sur la base de la Renault 4 tout en reprenant la finition de la R4 Parisienne qui disparaît alors du catalogue de la Régie.
La transformation de la Renault 4 en Plein Air est confiée à Sinpar, une firme liée à la Régie en réalisant des transformations des véhicules utilitaires en véhicules tout terrain, la Renault 4 suivant cette voie à partir de 1962. Sinpar proposait également aux clients de la Renault 4 une version torpédo dont s’inspire largement la version Plein Air, dont une version quatre portes avait été présentée au salon de l’automobile de Paris 1968, sans pour autant avoir été commercialisée.
La Plein Air reprend la base de la R4 dont elle conserve la partie avant jusqu’au pare-brise, mais ses côtés sont débarrassés de toute porte, le hayon arrière est quant à lui coupé en deux. En guise de toit, la Plein Air se dote d’une capote pliable. Etant une 4l découpée, Sinpar équipe la Plein Air de panneaux latéraux renforcés permettant de conserver une certaine rigidité de la caisse.
Son moteur reprend le 5cv type 800-01 de 845cm3 développant 27 chevaux ainsi que sa boite à quatre rapport synchronisés monté dans la Parisienne; ainsi que les enjoliveurs de roues et pare-chocs chromés.
La Renault 4 plein Air a été proposé dans divers pays, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, mais aussi l’Amérique du nord avec le Canada et les Etats-Unis. Par ailleurs, une vingtaine d’exemplaires de la Plein Air ont servit de véhicule de servitude lors de l’exposition universelle de Montréal en 1968.
Cependant, la Plein Air est restée une voiture éphémère, sa carrière est stoppée en avril 1970, à peine quelques mois après son lancement. Si les chiffres exacts de production ne sont pas connus par manque d’archives, l’exemplaire ayant le numéro de série le lus élevé est le numéro 563, ce qui donne une idée de la production, bien loin de sa principale rivale, la Méhari. La faute à un prix trop élevé, 8.990 Francs en 1968 et 1969, il passe à 9.800 Francs en 1970, soit un tiers de plus que la parisienne; mais surtout, elle était 15% plus chère qu’une Citroën Méhari ! Faute de pouvoir concurrencer la star du secteur, Renault va la copier pour proposer la Rodéo …