Simca n’est pas une marque de voitures sportives, et pourtant la firme de Poissy réquisitionne pendant plusieurs semaines des autodromes afin d’y établir des records avec des voitures de série. Bien évidement, nous ne somme pas face à des records de vitesse, mais plutôt face à des records d’endurance dont le but est de rouler le plus longtemps possible avec la meilleure vitesse moyenne. Au début de l’année 1960, c’est au tour de la Simca Ariane de s’y essayer…
Dans les années 1950, Simca s’illustre sur la scène automobile française en établissant des records d’endurance avec des voitures strictement de série , prouvant la robustesse de ses créations. Ainsi, trois Simca Aronde strictement de série s’élancent en 1952, 1953 et 1957 sur l’autodrome de Linas-Montlhéry pour l’opération « 100.000km à 100km/h ». Seule les deux dernières tentatives arrivent à ce but, mais les trois galops d’essai permettent à Simca de ravir de nombreux records qui sont par la suite largement utilisés dans la communication de la marque.
Si Simca n’a plus rien à démontrer sur l’Aronde, la marque veut toutefois établir un nouveau record d’endurance, mais cette-fois ci avec un autre modèle. Logiquement, c’est la Simca Ariane qui fut choisie, car cette voiture à d’une part le moteur de l’Aronde , mais aussi parce que ce modèle est reconnu pour sa fiabilité. En effet, la Simca Ariane avait été présentée en 1957 lors de la restructuration de la gamme Vedette, hérité de l’ancienne Ford SAF.
L’Ariane 4 était ainsi une réponse à la crise du Canal de Suez, en intégrant le quatre cylindres en ligne de l’Aronde dans une voiture de gamme supérieure qui était jusque là équipée en V8. Ce choix pourrait paraître peu judicieux mais pourtant, le faible poids de la voiture permet au petit quatre cylindres de ne pas être sous-dimensionné, bien que les performances, accélérations et reprises étaient médiocres, mais elles suffisaient largement pour un public familial à la recherche d’une voiture économique dans le segment des 7CV. (A noter aussi qu’il existait une version V8 de l’Ariane, nommée Ariane 8).
Au final, l’Ariane 4 arrive à convaincre un large public, bien plus nombreux que les espérances des ingénieurs de Simca. Mais malgré tout, la gamme Vedette est vieillissante et n’est peu aidée par les nouvelles venues sur le marché, notamment la Citroën DS avec sa déclinaison ID; la baisse des volumes de production est importante année après année.
C’est donc pour tenter de redynamiser la gamme Vedette et son modèle d’entrée de gamme, l’Ariane, que Simca l’engage sur un record d’endurance. Cette fois, l’objectif n’est plus de 100.000km comme avec les Aronde, mais 200.000km a effectuer en continu. Pour cela, Simca doit bloquer un autodrome pendant plusieurs semaines, ce qui n’est pas possible du côté de Linas-Montlhéry. C’est pour cela que la marque se rabat sur l’autodrome de Miramas situé dans le sud de la France dans la région d’Arles.
Une Simca Ariane s’élance le 25 Avril 1960 sur cet anneau en ciment tout ridé (le circuit fut construit en 1924), la voiture fini sa longue course le 14 Juillet de la même année après avoir parcouru 200.000km à la vitesse moyenne de 104,5km/h; ce qui permet à la voiture de ravir 57 records de catégorie.
Pour capitaliser sur ce succès, Simca lance courant Octobre 1960 l’Ariane Miramas, équipée du quatre cylindres en ligne Rush Super à cinq pallier et développant 62Cv, ainsi qu’une version sportive de l’Aronde équipée du même moteur que l’Ariane, tout en conservant son nom « Simca Aronde Montlhéry ». Cet événement n’aura pas eu le succès escompté, puisque l’Ariane était alors en milieu de carrière, ses ventes continuent de baisser jusqu’en 1963, année durant laquelle la gamme Vedette est arrêtée.